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Afrique du IXe -XVe siècles
Lorsque vous demandez aux Congolais: quels sont les peuples qui occupent aujourd’hui le nord du Congo et massacrent les populations locales (Bakongo et Pygmée) dans le Pool? Sans hésitations, ils vous répondent que ce sont les Bangala ou Mbochi. Et pourtant tout le monde n’est pas Mbochi ou Bangala au nord. Mais comme l’imaginaire collectif issu de la colonisation française veut qu’on les appelle tous des Mbochi ou des Bangala ; eh bien tout le monde les appelle Mbochi ou Bangala.
A vrai dire, deux types de populations cohabitent au nord du Congo : il y a d’un côté les populations venues du Congo Belge voisin et ; de l’autre côté, les populations issues de l’escorte coloniale françaises venues directement de l’Afrique de l’ouest.
Dans les populations Bangala ou bien «gens des eaux » venues de la RDC, nous trouvons les descendants de Ngobila (Bobangui, Likuba, Likouala…), les descendants de Ndinga (les Mongo de Mbadaka, ancienne Cocuilatville. Une partie des Mbochi se disent d’ailleurs petit-fils de Ndinga), les descendants de Ngombé (fondateur du pays Koyo-Ngombé dans la province de l’équateur en RDC : les kouyou, les Mbochi de Boudji, AKWA, Ngaré, Mboko…).
Et, aux groupes cités ci-dessus, il faut ajouter l’escorte coloniale française: les Dahoméens, les Soudanais français, les travailleurs des compagnies concessionnaires, les prisonniers déportés pour exécuter les peines de travaux forcés et les immigrés à la recherche d’une vie meilleure.
D’ailleurs, dans son livre « Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires 1898-1930) Catherine Coquery-Vidrovitch affirme à la Page 489 que: « La France a eu recours à l’importation de la main-d’œuvre en Afrique de l’ouest: les Kroumen servaient traditionnellement de pagayeurs et de manœuvre, les miliciens étaient généralement originaires du Sénégal. On attira des travailleurs du Dahomey, d’Accra, de Monrovia, de Sierra Leone… »
« Notre principale préoccupation, écrivaient en janvier 1895 les constructeurs du chemin de fer Matadi-Kinshasa, a résidé dans le recrutement et l’entretien du personnel noir […]. Nous avons acheté dans ce but dix steamers […], nous avons, en outre, accepté les offres d’agents recruteurs qui nous ont envoyé successivement des Sierra-Léonais, des Krooboys (Kroumens), des Accras, des Popos, des Sénégalais, des Bathurst, des Lagos, des Elima, des Whydah, des Monroviens, des Haoussa. Non content de s’adresser de la côte orientale où il (le conseil d’administration) a obtenu quelques engagements de Zanzibarites, tous ces enrôlements étant insuffisants, il s’est adressé aux Antilles où des Barbades ont été recrutés, et finalement à la chine, qui vient d’envoyer un premier contingent de Coolies… »
Raison pour laquelle, nous disons aux populations du nord, dont les ancêtres sont venus de la RDC et de l’Afrique de l’ouest, et se sont établis sur les terres des Bakongo et Pygmée ; vous croyez que vous êtes sur les terres de vos ancêtres, eh bien vous vous trompez! Vous êtes des immigrants que le colon français et Belge ont utilisés pour massacrer les populations locales et spolier leurs terres. Vos parents étaient des étrangers en terre des Bakongo et Pygmée.
D’ailleurs, c’est ce que viennent de confirmer les crimes de Sassou-Nguesso dans le Pool : les Bakongo n’ont aucun droit dans ce pays. Nous le pensons tous, à tort ou à raison peut-être, que c’est sur ordre de la France qu’il nous massacre, et qu’il jette nos parents hors du Pool. Le silence de la France en dit long. La condition pour modifier la constitution imposée par la François Hollande, était celle de massacrer les populations locales. L’élection présidentielle a montré que les Bakongo sont redevenus majoritaires dans le Pays et surtout dans les grandes villes.
Pour votre gouverne, c’est à ces populations aux origines étrangères que la France fait toujours signer ses contrats vassaliques pour mettre la main sur les ressources du Congo. La contrepartie réelle de ses contrats qui lie ces immigrants colons avec la France c’est l’investiture, qui est constituée par la remise d’un fief (les terres du Congo) et des cadeaux (le pouvoir politique, le droit d’être cadre, directeur, ministre, député, maire, préfet…).
En d’autres termes, c’est par ces immigrants colons que la France passe pour exterminer les populations locales hostiles à sa politique de prédation au Congo-Brazzaville. La France veut un Congo débarrassé des Bakongo et Pygmée. Dans le passé, un véritable trafic des travailleurs s’était, en effet, organisé au Congo français pour faire disparaitre ces populations locales. La Belgique et la France ont eu les mêmes politiques en matière de recrutements de la main-d’œuvre. Ils ont importé une main-d’œuvre ouest-Africaine. Le nord du Congo est une mosaïque humaine. Si l’on veut, il y a deux catégories de populations au nord du Congo-Brazzaville : les immigrants Ngala venus de la RDC et les Ngala de l’escorte coloniale française d’origines Ouest-africaines.
Pour terminer, frères Mbochi ou Ngala, c’est pourtant une chance, pour le Congo-Brazzaville, de vivre ensemble entre Africains et de ne plus avoir affaire à l’ancien colonisateur. Parce que « la France veut faire de sa conquête coloniale du Congo, un acquis éternel ». Vous devez apprendre à vous considérer comme des Congolais à part entière. Arrêtez de vouloir toujours obéir à la volonté de la France qui veut tout contrôler dans notre pays. Abandonnez ses plans et les concepts préétablis qui consistent à éliminer les Bakongo du Congo-Brazzaville, comme à l’époque de la colonisation. Changer votre façon de percevoir les Bakongo et les Pygmée, et voyez-vous comme des gens qui n’ont plus besoin de la France pour gouverner et pour vivre au Congo.
Source : http://www.sukissa.co.uk/?p=20113
BISHIKANDA DIA POOL