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Billet de blog 15 mars 2022

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Congo-Brazzaville : Décapitation de la démocratie

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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Sassou-Nguesso, le PCT, l'opposition en trompe-l’œil et la Françafrique ont décapité la démocratie au Congo.

Tout d’abord, qu’est-ce que la démocratie ? - On peut définir la démocratie comme étant un consensus national ( juridique, politique et social) mis en place à un moment donné par le peuple souverain dans le pays. 

En d'autres termes, la démocratie est le produit complexe, instable, d'une base juridique (constitution, procédure, institutions…), et d'une tension politique et sociale visant à le maintenir, à le développer...
 
Cela étant dit, nous constatons aujourd’hui avec regret que le consensus nationale issu de la conférence nationale souveraine de 1991 fut donc la démocratie au sens noble du terme pour le Congo et les Congolais.

Et, ceux qui avaient pris des armes pour aider Denis Sassou-Nguesso à abroger unilatéralement ce consensus national, après son coup d’État avec la complicité de l’étranger en 1997 ; ont donc contribué, sans le savoir, à la décapitation de la démocratie au Congo.

Parce que, pendant la transition démocratique dirigée par le Premier ministre André Milongo, les bases juridiques, politiques et sociales qui fondent la démocratie étaient toutes respectées à la lettre. Par exemple : le respect de la constitution dans chaque action du gouvernement, l'organisation des vrais débats démocratiques et contradictoires dans les médias, le respect de la liberté de la presse, le respect de la liberté de manifester pour les partis politiques et la société civile, l'organisation des élections libres, transparentes et crédibles...

Mais, aujourd’hui sous Sassou-Nguesso, le substrat juridique est foulé aux pieds, c’est-à-dire aisément violé. Sassou-Nguesso ne fait que reformes constitutionnelles sur reformes constitutionnelles. il oriente les élections selon son bon vouloir et ses humeurs du moment. Il a fabriqué une fausse opposition en éliminant les vrais opposants un à un.

De plus, il faut le dire avec force, la classe politique congolaise ( pouvoir et opposition) y joue, dans sa majorité contre la logique démocratique : la majorité présidentielle pour y rester longtemps au pouvoir, et l’opposition en trompe-l’œil pour y arriver en y préservant les mêmes mœurs. Pire, il y a un consensus politique entre pouvoir et l’opposition pour étouffer la société  civile. 

Tout compte fait, les pays démocratiques occidentaux comme la France qui soutiennent le régime de Sassou-Nguesso sont les vrais responsables de cette situation. Et le Congo n’empruntera jamais le chemin vers la démocratie avec des telles pratiques d'un autre âge ; Sassou-Nguesso en a cure de la démocratie. C’est ce que la France ne comprend pas, ne peut ou ne veut pas comprendre. 

Au regard de tout ce qui précède, nous réaffirmons avec force que Sassou-Nguesso, le PCT, l'opposition en trompe-l’œil et la Françafrique ont décapité la démocratie au Congo. Si les Congolais veulent la démocratie, ils doivent donc se battre. Comme l'affirme Mandela : « Un combattant de la liberté apprend de façon brutale que c'est l'oppresseur qui définit la nature de la lutte, et il ne reste souvent à l'opprimé d'autre recours que d'utiliser les méthodes qui reflètent celles de l'oppresseur. »

Par MUSHIKANDA 

DIA BISHIKANDA DIA POOL 

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