D’après Alphonse Souchlaty Poaty : « ..JDO, sans être en réalité, comme d’ailleurs, Sassou lui-même, de la famille biologique de Julien Nguesso alias Poro-Poro, détient, pour l’heure, au service du kani, tout l’arsenal du pouvoir, chaque jour, humecté de sang humain selon les exigences de la dure sorcellerie des origines. Mais, c’est là, une longue et savoureuse histoire familiale, qui n’est pas mon sujet du jour…
Egalement, l’épouse conseillère de Sassou-Nguesso, n’est pas, en réalité, une vraie fille du Kouilou. Et, je le constate, avec regret, car si, seulement, elle l’était, elle serait la meilleure avocate de sa région d’origine auprès de son mari. Née à Kinshasa, de père Kinois et de mère, certes, vili, mais, immigrée de longue date, à Kinshasa, où elle fut enterrée, parlant un vili approximatif, n’ayant ni village ni maison hors de Pointe-Noire, elle est, culturellement, plus proche de Kin Malébo que de Ponton-sur-mer. Sa mère, Maman Poto, supposée vili, installée à Kinshasa, de longue date, y est décédée en 2005. Elle serait d’origine béninoise à en croire les récentes révélations de l’artiste musicien Evoloko Lay Laty de la RDC, qui associe Maman Poto, sa propre mère et la mère de Koffi Olomide, toutes trois d’origine Popo, dans le même sillage béninois. Je n’entrerais pas dans la controverse, mais, je connais la tante d’Antoinette, vili bon teint, en la personne de Maman Hélène, ce qui lui donnerait une attache, même tenue au Kouilou… »
Ceci dit, sur la route de Mvouti, et c’est le meilleur, Sassou et son épouse aperçurent à « Les Saras », une tombe sacrée où gisait un « Lutchéni », petit serpenteau mystique scintillant. Son 4x4 s’arrêta et Antoinette donna l’ordre au chauffeur du véhicule de couverture de récupérer la bouteille renfermant l’objet convoité. Le chauffeur s’exécuta et elle prit la bouteille en question, pour avaler, le jour même, son contenu. Moyennant quoi, le couple s’enhardit de s’être ainsi enrichi d’un nouveau totem de pouvoir.
De mémoire de congolais, on n’avait, jamais, vu un couple, aussi, mystiquement, lié par le Fétiche, depuis Eléna et Nicolae Ceausescu par le Cercle magique de l’Etoile polaire. Mal lui en prit, car dès le lendemain, à Brazzaville, en pleine joie de cette nouvelle conquête totémique, la première dame sentit son ventre s’enfler, irrémédiablement, jusqu’à l’étouffer. Alors, on envoya, dare-dare, un hélicoptère avec une dizaine de militaires pour rechercher la maîtresse des lieux qu’on rudoya sans retenue.
La pauvre paysanne accepta de monter dans l’hélicoptère pour répondre à la convocation de Mpila où elle trouva un président, qui en veut, toujours, plus et l’infortunée usurpatrice, Antou, mal en point. Prise de peur, elle la délivra du totem ancestral qui fit tant de morts dans la localité, et repartit tout de suite, sans boire le verre de jus qu’on lui tendit, ni prendre la forte somme d’argent qu’on lui avait destinée en contrepartie d’une cession définitive du Lutchèni en question au couple présidentiel.
Voilà la vraie sagesse du Mayombe. D’autres supposés sages eussent succombé à la tentation de la corruption et cédé un pouvoir aussi précieux à des quidams qui n’en méritaient point.
Evidemment, en pareille occurrence, le mieux eût été de les abandonner à leur triste sort, mais, la dictature n’a pas de limites, qui s’en serait prise même à l’innocente sorcière de « les Saras » qui n’en était pour rien. Dans cette rocambolesque affaire, je dois souligner que Dame Antou disposait et dispose, toujours, de l’élément femelle du « Lutchéni », et, l’appropriation de l’élément mâle eût permis au couple présidentiel de compter sur un doublet totémique, et ainsi, de mieux paraître en public, en attirant, artificieusement, la foule.
Avant que je ne retourne en exil, en Afrique du Sud, en novembre 2002, Sassou et son épouse, Antoinette Tchibota Ndjembo Bikali, étaient à la recherche du grand fétiche du royaume Loango qu’on appelle « M’Bumba ».
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