Nous n’inventons rien, tous les peuples du monde entier qui ont été confrontés à la même situation que le peuple congolais, ont réagi de la même manière : la désobéissance civile. Elle est recommandée par la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, lorsqu’un gouvernement viole les droits de son propre peuple.
“La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote”. Déclaration des droits de l’homme et du citoyen – Article 21, alinéa 3
” Quand un gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs”. Déclaration des droits de l’homme et du citoyen – Article 35

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En effet, les Congolais, du nord au sud, ne nient pas l’existence de Dieu ou du Diable, mais ils savent par expérience que, si le hold-up électoral de Sassou-Nguesso est confirmé par le conseil constitutionnel, ce ne sont ni Dieu, ni le Diable, ni la France de François Hollande complice de Sassou-Nguesso qui aura le dernier mot ; c’est au peuple souverain d’en décider de son avenir.
Et, ce jour-là, mot d’ordre ou pas mot d’ordre :« La négraille assiseInattendument debout
Debout dans la cale
Debout dans les cabines
Debout sur le pont
Debout dans le vent
Debout sous le soleil
Debout dans le sang
Et libre », Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, 1947
Parce que, dans notre vie de Congolais, s’il y aura un moment où la désobéissance civile deviendrait le plus sacré des devoirs, c’est bien lorsque le conseil constitutionnel violera les droits de vote des Congolais. Devant cette trahison de la volonté populaire, il faudrait savoir obéir plus qu’à sa conscience citoyenne.
En vérité, le peuple est pour prendre l’exemple de l’électricité, cette énergie qui permet de transformer une ville ou un pays. À ce stade de notre combat, il est important que nous définissions clairement ce que nous allons faire exactement, lorsque le conseil constitutionnel confirmera le hold-up de Sassou-Nguesso. Sans notre mobilisation et notre détermination, du nord au sud, la flamme qui porte l’espoir d’un Congo nouveau risquera de s’éteindre à jamais. Préparons-nous donc au plus grand sacrifice de l’histoire par la désobéissance civile, plutôt que de nous laisser encore commander par Sassou-Nguesso.
Sur ce, tous ceux qui prétendent se substituer au verdict sorti des urnes le 20 mars 2016, ne sont, le plus souvent, rien d’autre que des prétendus moralistes qui cherchent à confirmer le hold-up électoral de Sassou-Nguesso. Ces derniers, bien évidemment, verront d’un mauvais œil la publication des vrais résultats sortis des urnes.
Raison pour laquelle, cette minorité des vrais ou faux initiés maçonniques ne doit pas décider en lieu et place du peuple, sur ce qui est bien ou mal, comme si les Congolais n’étaient que des grands enfants, en reléguant ainsi dans l’anonymat ce peuple de tous moyens et de tous droits à l'autodétermination.
Mais, le drame congolais réside aussi dans cette tendance de vouloir trop compter sur l’intervention de la France, qui est accusée, à tort ou à raison, de donner des blancs-seings aux dictateurs psychopathes, aux dictateurs malades mentaux, aux dictateurs mégalomanes, aux bandits de grand chemin, aux malhonnêtes gens d'aller jusqu'au bout de leur folie en s’imposant au pouvoir ; la seule manière pour elle de piller le pétrole congolais à volonté. Alors qu’aucun Congolais ne menace ses intérêts au Congo-Brazzaville.
Pour terminer, il y a des moments dans la vie d'un peuple où, la mort est plus douce que l'humiliation d'un dictateur. Après la décision de la cour constitutionnelle, si Parfait KOLELAS et MOKOKO ne sont pas déclarés vainqueurs au premier tour ; le peuple congolais, du nord au sud, mettra sa vie en danger pour mettre celle de Sassou-Nguesso en danger avec la désobéissance civile. En ce moment-là, deux options pour le dictateur: soit il va tous nous tuer ou soit il va fuir. S'il tire sur son propre peuple, Sassou-Nguesso et ses amis ( Ndenguet, Okémba, Okoi ) iront tous à la CPI. Tous dans la rue, nous n'avons plus rien à perdre !
Par BISHIKANDA DIA POOL