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Billet de blog 11 octobre 2010

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Semaine critique : Mélenchon, Ferry, les Ségolénistes et... INGRID

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Quelques impressions en vrac, à chaud, issues de l'actualité de la semaine écoulée.

1. Jean-Luc MELENCHON : sans envisager un seul instant de voter pour lui ou son Parti, je le trouvais sympathique et intelligent, Monsieur le Sénateur. Sauf lorsqu'il insulte de façon menacante un étudiant en journalisme. Sauf lorsqu'il insulte nommément et avec des termes choisis ("larbin", "salaud") un journaliste du service public (que personnellement, je trouve plutôt bon, mais ce n'est pas la raison de mon courroux.). Cette haine des journalistes , ça m'insupporte. ca rappelle trop de sales périodes de l'histoire. Les journalistes bouc émissaires de la déliquescence générale. Les journalistes sont faillibles, certains sont meilleurs que d'autres, certains plus intègres que d'autres. mais ils font un boulot absolument nécessaire en démocratie. Ils sortent des affaires, ils critiquent le pouvoir. et ils ont aussi le droit d'être du côté du "pouvoir" ou simplement de poser des questions dérangeantes à un membre de l'opposition sans qu'on les traite de "salauds".

Pour moi, le fait de s'attaquer aussi violemment à un journaliste en particulier, en remettant le couvert une nouvelle fois sur l'antenne de RTL l'autre matin, pour bien enfoncer le clou : c' est un acte de faiblesse, c'est un acte populiste et c'est tout simplement détestable.

Alors, Monsieur Mélenchon, depuis quelques jours, je ne vous trouve plus du tout sympathique. Je vous trouve même franchement... tout à fait pénible. Vous me faites penser à Georges Marchais en moins drôle. Et je n'aimerais pas vous avoir au sein du gouvernement de mon pays.

Je précise que je ne suis pas journaliste et que j'appartiens au même "camp" que vous, celui des progressistes.

Alors, bien sûr, si vous reconnaissiez avoir été trop loin et avoir dit de grosses bêtises comme un gosse malapris, je pourrais peut-être revoir mon jugement... J'apprécie beaucoup les personnes qui reconnaissent s'être trompées ou avoir dérapé.

2. Luc FERRY :

Luc Ferry, d'ailleurs invité récemment dans une émission avec Jean-Luc M (qui avait d'ailleurs été tout à fait charmant ce jour là), est un homme exceptionnel : intelligent, sensé, beau (et se trouvant à l'évidence superbe), sûr de lui, séducteur, critique des autres et moins de lui-même. Omniprésent à la télévision depuis la rentrée, il est brillant, plaît à tous et arrive même à savamment embobiner Jean-Luc M, qui le couvait des yeux avec tendresse ! Bravo l'artiste.

Et en plus , il publie un livre passionnant (j'imagine) sur "la révolution de l'amour " ! On aime de plus en plus nos proches, nous explique-t-il, car on croit de moins en moins en Dieu.

J'ai juste une petite réserve vis à vis de ce personnage vraiment sympathique de notre vie intellectuelle et people : il s'aime juste un peu trop lui-même. L'autre jour, dès qu'un autre invité avait pris la parole, on le voyait lisser sa magnifique chevelure avec un tel contentement de lui-même, qu'on se prenait à douter de son objectivité : quand on s'aime tant, a-t-on raison de voir l'amour à tous les coins de rue ? Ou n'est-on pas aveuglé ?

3. Les Ségolènistes :

Il y a ici à Médiapart un nombre IMPRESSIONNANT de soutiens de Ségolène Royal. Beaucoup plus nombreux que ceux de DSK (très très peu nombreux, mais beaucoup qui le haïssent), de Martine Aubry (quelques uns), de François Hollande (moi ! mais je me sens esseulé) et même de François Bayrou (il y en a certes un certain nombre, Marie-Anne K en étant la plus brillante et la plus fidèle, moi-même ayant d'ailleurs aussi quelques sympathies pour l'homme et ses idées). Non, ceux de Ségolène sont omniprésents, enthousiastes, souvent sympathiques, enamourés (à un point ... peut-être excessif) et dans certains cas, heureusement assez rares, ils deviennent virulents et grossiers envers ceux qui ne partagent pas leur sainte adoration de leur sainte patronne.

Alors, rappelons juste que la politique, ce n'est pas comme la religion, ce sont des hommes ou femmes bien sûr et surtout des idées.

Je reconnais bien volontiers le tempérament de battante et l'originalité dans le monde politique actuel de Ségolène Royal.

Mais je vous le demande : a-t-on encore le droit de préférer Hollande ou Moscovici ou Valls ou François Bayrou sans se faire aussitôt traiter de "faux derche" voire de suppot de l'UMP par des soutiens un tantinet survoltés de la dame du Poitou ?

4. INGRID B :

Je suis en train de lire son livre, récit de ses six années et quelques de calvaire dans la jungle. Le titre est très beau : "Même le silence a une fin".

Je suis à la page 290, il y en a près de 700 ! Mais je le dévore, en pleine empathie avec l'auteur.

Je trouve ce livre magnifique, prenant, bien écrit, bouleversant.

Or, cette femme qui fut une victime des FARC est aujourd'hui détestée par 80% des Colombiens. En France même, son autre pays, sa cote de popularité a fortement chuté.

Elle a certes commis plein d'erreurs dans sa communication, dans ses rapports avec ses anciens proches, dans ses demandes d'indemnisation à la France et à la Colombie ... : oui, certainement. Ce n'est pas une sainte, pas une Madonne, comme on nous l' a fait croire à sa libération..

Peut-être qu'au niveau des détails, tout ce qu'elle raconte n'est pas strictement exact. Ou peut-être que certains faits, relatés et interprétés par elle, longtemps après qu'ils soient survenus, sont déformés (un peu ou beaucoup ?)...

Mais pour moi, ceci n'est pas important. Cette franco-colombienne a été otage des FARC pendant plus de 6 ans, dans des conditions de dureté "extrêmes" (pardon de la banalité de l'adjectif), elle raconte son expérience avec ses mots à elle et c'est franchement émouvant.

Je vous conseille à tous de livre ce livre. Pour ma part, je lirai aussi celui de Clara Rojas, son ex-assistante détenue en captivité avec elle, pour avoir un autre éclairage de la même histoire.

Je suis peiné que l'on parle si peu de ce livre; et aussi qu'un auteur de BD ait jugé bon de publier une BD satirique sur "Ingrid dans la jungle" ! Pour qu'on rigole un bon coup...

Je tiens à dire ici que je tire mon chapeau très très bas devant Ingrid Bétancourt et son exemple de femme courage.

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