Vous avez une longue série d’ouvrages déjà parus dans des univers de la science-fiction.
Quelles sont vos dernières parutions ?

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En 2021 nous avons publié Le festin de Tisiphone : dont l’intrigue se déroule à notre époque. Cette histoire est tirée d’un scénario que nous avions écrit pour une série TV « cauchemars à louer » dont le concept avait été imaginé par Joël Houssin qui nous a hélas quittés l’année dernière. Le projet étant toujours dans les tiroirs des sociétés de production, Joël nous avait donné l’autorisation de transformer ce scénario en roman. L’intrigue se fonde sur une vengeance séculaire.
La société Arkhadium l’affirme : Rêver… et nous ferons le reste ! À la fin du printemps 2022, plusieurs personnes vont se retrouver pendant une semaine dans un manoir isolé au cœur de l’Ardèche afin de vivre une aventure unique.Construite en 1905 par Balthazar Anguissoli, un excentrique ayant fait fortune dans le commerce du caoutchouc naturel, la demeure est vaste, entourée d’un grand parc et cernée de hauts murs. Balthazar copiait des toiles de la Renaissance et du XIXe siècle. Ces peintures ornent désormais une salle souterraine. Dès le premier jour, les tableaux s’animent et deviennent scènes de vie, scènes de libertinage, mais aussi scènes de massacre. Les participants à cette expérience comprennent alors qu’ils sont tous liés par un terrible secret.
Puis, l’effroyable vengeance s’accomplit : le festin de Tisiphone !
En 2022 nous avons publié Un cri dans l’abîme : qui a été traduit en anglais par Sheryl Curtis et qui est paru aux États-Unis sous le titre Growling into the Abyss. La singularité de ce roman est liée au fait que les quatre héroïnes de cette odyssée chthonienne sont bien réelles. Il s’agit de la chanteuse et des musiciennes du groupe de DeathDoom danois Konvent. Heidi, Rikke, Julie et Sara nous ont beaucoup aidés en nous communiquant des infos personnelles qui nous ont permis de conférer à leurs personnages une épaisseur psychologique accrue et crédible.
Quelques minutes avant que Konvent arrive sur la scène du Copenhell, une partie du sol s’effondre derrière la foule des amateurs de Metal. Le Deathdoom puissant des jeunes danoises attire désormais des milliers de fans qui exultent et crient en écoutant la voix caverneuse de Rikke, la rythmique hypnotique de Julie et de Heidi et les riffs de guitare de Sara. Propulsées par une force invisible, les musiciennes et la chanteuse s‘approchent de cette cavité géante. Une hallucinante odyssée souterraine commence alors. Les batailles seront rudes. Incertaines. Les quatre jeunes femmes devront lutter contre des tsunamis sonores. La puissance tellurique de leur musique sera la seule arme permettant de vaincre les monstres tapis au cœur des ténèbres.
Depuis le mois de Mars 2023, nous publions désormais deux romans par an aux Éditions Rivière Blanche. Un dans la Collection Blanche (l’ancienne collection « Anticipation » du Fleuve Noir) et un dans la Collection noire (l’ancienne collection « Angoisse » du Fleuve noir).
En 2023, nous venons donc de publier Ereshkigal et Soliloquium in Splendor
Dans les deux derniers ouvrages, qu’avez-vous recherché finalement à transmettre ? Quelles sont les univers de ces derniers ?
Nos romans ont deux fils conducteurs principaux : proposer une vision holistique du monde et faire rêver.
Contrairement à ce qui pouvait se passer à la fin du Moyen Âge, ou à la Renaissance, où certains esprits éclairés (Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Nicolas de Cues, Charles de Bovelles ou Léonard de Vinci par exemple) pouvaient prétendre connaître presque tout sur presque tout, nous sommes désormais conscients de connaître presque tout sur presque rien. L’hyperspécialisation, et une vision de plus en plus réductrice du monde, nous enferment dans des carcans mentaux qui imposent que l’on ne dialogue plus qu’avec des personnes qui partagent exactement la même opinion que nous. C’est stérile et cela rétrécit considérablement le champ des possibles. Nous essayons donc, dans nos romans, d’élargir sans cesse la vision potentielle de nos lecteurs en prenant comme échelle de grandeur des dimensions temporelles et spatiales qui poussent l’esprit à ses limites extrêmes.
Quant au besoin de rêver, nous nous approprions totalement la phrase de Gaston Bachelard qui affirmait « qu’imaginer c’est hausser le réel d’un ton ». Cela nous convient bien…
Pour en revenir à nos deux derniers romans, ils se situent dans des univers totalement opposés.
Ereshkigal se déroule principalement à la fin de la Grande Peste noire (vers 1352 environ) et est fondé sur les pouvoirs de la résilience lorsque la situation est si effroyable que l’on se considère comme déjà mort. Il est à remarquer que les destins funestes des deux principaux protagonistes sont des fictions qui s’ancrent, hélas, dans la réalité. La première « guerre bactériologique » eut bien lieu lors de l’assaut du port de Caffa par les troupes de la Horde d’Or. En utilisant une ancienne coutume mongole (propulser les cadavres des ennemis au-dessus des remparts des villes assiégées) mais en inversant la logique, c’est-à-dire en projetant les cadavres de ses propres soldats morts des suites de la peste, l’épidémie de peste qui était régionale devint quasiment mondiale avec un effroyable bilan. Quant au sort épouvantable réservé à Palmyris, les fous de Daesh commirent parfois la même monstruosité à l’égard des femmes yézidies il y a moins de dix ans.
Soliloquium in Splendor se situe au sein du vide quantique, monde fascinant où les lois physiques sont différentes. Où des particules fantômes peuvent naître de rien et dans lequel un milliardième de seconde dure une éternité.
L’intrigue de ce roman est si déroutante qu’elle a fasciné le groupe lyonnais Grande Loge qui s’en est inspiré pour son nouveau disque : Unruh-Soliloquium in Splendor qui vient de paraître en version numérique et qui sera disponible dans quelques semaines sur plusieurs supports physiques chez Cyclic Law
Si on devait faire la présentation de ces ouvrages et créations ?

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Pour Soliloquium in Splendor :
Huit. Huit damnés. Prisonniers d’un vide quantique qui est matrice de Tout, ils revivent sans cesse les atroces conditions de leur trépas. Au milieu d’un dédale aussi vaste qu’une planète géante, les rescapés d’un Enfer qui les a rejetés côtoient désormais d’hallucinantes créatures dissimulées derrière des brumes de lumières pastel. Pour quelles raisons sont-ils encore vivants après avoir été torturés et tués ? Quelle civilisation sophistiquée élabora ce labyrinthe où l’espace et le temps sont si différents ?
Découvriront-ils d’autres univers au-delà de cette titanesque architecture qui soliloque en pleine lumière : Soliloquium in Splendor ?
Ereshkigal :
Été 1352, l’épidémie de peste noire qui vient de dévaster l’Europe s’achève enfin. Damnés du Ciel et de l’Enfer, Palmyris et Djaghataï sont confrontés à l’horreur absolue. La première en tant que victime, le second en tant que bourreau.
Venues des ténèbres, d’étranges créatures hexadimensionnelles les invitent à se sublimer par le biais d’une hallucinante alchimie. Deux destins tragiques s’unissent alors face aux pires barbaries qu’une humanité scélérate puisse imaginer.
De ce cloaque naquit une étrange lumière prodiguée par le soleil noir qui rayonne au firmament du royaume de la déesse des enfers. L’antre d’Ereshkigal…

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Peut-on avoir une idée de la suite ? Ouvrages ?
Voilà nos quatre prochains romans à paraître.
En 2024 Les soleils noirs de Lysimakïa :
Après avoir franchi le labyrinthe de cristal, Ozzymandra et ses compagnons arrivent à la surface de Lysimakïa. Ils découvrent une planète où quatre cités-États se querellent sans cesse. Il est difficile de survivre dans un monde où des hydres géantes et des griffons sont la clef de voûte de combats titanesques alors que les scribes-célestes calligraphient les nuages et que des peintres-démiurges architecturent le néant.
Au sein de cette affolante réalité le danger rôde. Apophis veut imposer sa loi tyrannique. Pour assurer son hégémonie, il est prêt à s’associer avec des créatures lucifériennes qui esclavageront les populations des différents royaumes. Les monarques belliqueux doivent désormais s’unir.
Mais la seule véritable issue est ailleurs. Très loin. Là où brillent les soleils noirs de Lysimakïa.
Il est à noter que l’illustration est de Monsu Desiderio, pseudonyme de deux peintres lorrains François de Nomé et Didier Barra, qui étaient actifs au début du XVIIe siècle en Italie et qui s’étaient spécialisés dans les peintures fantastiques. Pour l’utilisation de cette peinture, nous avons obtenu l’aimable autorisation du Musée d’Art et d’Archéologie de Besançon.
Puis Nox Irae :
Vengeance folle. Terrifiante. Absolue. Vengeance qui se nourrit de l’adultère et de l’inceste. Vengeance qui se traduit par le meurtre, le parricide, le massacre d’enfants innocents et le dépeçage de cadavres en guise d’offrande cannibale. Une épopée sanglante cristallisée en une effroyable nuit vouée à la vengeance : Nox Irae.
Ensuite Oaristys en Enfer :
Aimer, c’est mourir en soi pour renaître en autrui affirma Honoré d’Urfé au début du XVIIe siècle. L’amour s’exprime partout. À chaque instant. Sous toutes les formes. Certaines sont hallucinantes. Été 585, sous le règne de Childebert II. Lorsque Vulfégonde et Amalasonthe se rencontrèrent, deux mondes s’aheurtèrent violemment. Mystique hallucinée, la première luttait contre des forces démoniaques qui tyrannisaient son corps et son esprit. Elle mourrait et revivait sans cesse. Courtisane à la cour d’Austrasie, la seconde épépinait sa jeunesse au rythme d’incessantes étreintes. Elles s’observèrent. Se frôlèrent. Un lumineux silence scella leurs destinées.
Childebert II confia alors à Vulfégonde et Amalasonthe une mission en forme d’Odyssée où combattaient sans cesse Hécatonchires, Hippogriffes et Gorgones. Flamboyante et féconde, cette épopée s’achèvera par une troublante Oaristys en Enfer.
Et Les thaumaturges du Vigintyllïum : La dernière étoile avait cessé de briller depuis des milliards de siècles. Toutes les galaxies de notre univers s’étaient évaporées. Le cosmos était sombre, glacé. Privé de vie. Même les protons avaient disparus. Les ténèbres et les neutrinos régnaient sans partage depuis la mort thermique de notre univers. Seuls quelques titanesques trous noirs constellaient encore le vide. Soudain, au cœur de l’un de ces ogres gravitationnels, quelques silhouettes surgirent. Les argonautes du multivers achevaient l’exploration d’univers baroques et fous. Des univers en archipel où l’espace est hyperbolique. Où l’Un et le multiple s’étreignent sans cesse au sein d’un obscur et lumineux silence. Quel monde hallucinant et baroque prétendaient désormais reconstruire Les thaumaturges du Vigintyllïum ?Ce récit qui se situe après la disparition de tous les atomes de notre univers est la suite de Nyx et Thanatos paru en 2020.