A mon grand-père, Francesc Bringué Bonet, assassinés par les franquistes le 18 avril 1938
traduction ChatGPT :
Cet itinéraire parcourt les espaces de la municipalité d'Alt Àneu liés de manière tragique à la Guerre Civile (1936-1939), en tant que scènes de la répression franquiste envers les civils. Ainsi, en avril 1938, 14 civils qui n'étaient pas liés à la politique ou aux combats de guerre y ont été fusillés. Les espaces parcourus et signalés, dans le but de les dignifier, sont les lieux appelés Prat del Fuster, Roca de la Sèquia del Salt, Prat de Giranto et Borda d'Aspà.
Parmi les points couverts par l'itinéraire, des témoignages oraux ont permis de reconstruire en détail les événements survenus à la Borda d'Aspà et au Prat del Fuster. À cet égard, on sait que le 16 avril 1938, les troupes franquistes ont occupé Isavarre. Là, elles ont arrêté un groupe d'hommes d'Isavarre, Borén et Àrreu, et les ont confinés dans la chapelle del Roser. Parmi les hommes, il y avait aussi un travailleur originaire de Galice. Très probablement, ces hommes ont été dénoncés par un voisin d'Isavarre à la suite de querelles personnelles et économiques. Le lendemain, le 17, les détenus ont été forcés de former un convoi de provisions en direction du port de la Bonaigua. Selon des témoins oculaires, deux des détenus ont tenté de s'échapper pendant cette traversée et ont été abattus par des tirs. Il est probable que leurs corps aient été abandonnés sur les lieux. À l'arrivée du cortège à la Borda d'Aspà, près du Prat del Fuster, deux hommes ont été libérés car ils n'avaient pas été dénoncés : Víctor Ricou Jové, de la maison Jepa, et Josep Bernadó Rosell, de la maison de Ramon. Les autres ont été enfermés dans la Borda et interrogés jusqu'à ce que, à quatre heures du matin le 18 avril, ils soient fusillés et partiellement enterrés dans une fosse près d'une cabane de berger. Trois jours après les faits, certains membres de la famille se sont rendus sur les lieux et ont recouvert partiellement les corps de pierres pour les protéger des animaux. Ils ont également demandé, sans succès, à pouvoir les transférer et les enterrer au cimetière d'Isavarre.
Les hommes arrêtés à Isavarre et assassinés lors de cet épisode sont les suivants :
Francesc Bringué Bonet (maison Mascardó de Borén)
Francesc Móra Fauré (maison Xamora de Borén)
Ramon Sala Tor (maison Constancet d'Isavarre)
Joan Paulet Huguet (maison Miqueu d'Isavarre)
Francesc Capdevila Costansa (maison Carles d'Isavarre)
Jaume Sabaté Saurat (maison Sastre d'Isavarre)
Albert Mateu Ros (maison Anton d'Isavarre)
Josep Añel Gonzàlez (Rubias, Orense, Galice)
Francesc Font Faure (maison Florentina d'Àrreu)
Pere Sala Costansa (maison Pierró d'Isavarre)
En 2020, la Generalitat de Catalogne a procédé à des fouilles dans la fosse de Prat del Fuster pour récupérer les restes osseux des victimes et a entrepris des travaux d'identification génétique pour retrouver leurs proches et leur rendre les restes. De plus, en 2021, une plaque commémorative a été installée à côté de la fosse de Prat del Fuster.
Contexte :
En pleine Guerre Civile, l'offensive lancée par l'armée franquiste le 8 mars 1938 a réussi à rompre le front d'Aragon. L'armée de la République a dû se retirer et se réorganiser le long de l'axe fluvial formé par la Noguera Pallaresa, le Segre et l'Èbre. Le 3 avril, les rebelles ont occupé la ville de Lleida. Leur arrivée dans les Pallars était donc une question de jours. La 63e Division de l'armée franquiste a occupé Tremp le 7 avril. Le 14 avril, la 62e Division a occupé Esterri d'Àneu. Le Journal des Opérations de la 62 nous informe qu'au moins 32 morts parmi les rangs républicains ont été recensés lors des combats du 17 avril pour le contrôle du port de la Bonaigua. L'occupation a été officiellement déclarée terminée le 20 avril, avec l'arrivée des franquistes à la frontière du Pont de Rei.