Quand je suis sorti de ma thèse, comme j'avais peu cotisé, je me suis retrouvé très rapidement sans appui financier du Pôle emploi. Par la suite une longue période de vivotage s'est installée avant que je ne parvienne à trouver un post-doctorat. Croyant être sorti d'affaire, j'ai déchanté lorsque j'ai vu que malgré une belle réussite les contrats publics n'étaient pas renouvelés par Miss Pécresse... là, j'ai vécu avec un chomisme financé ce qui m'a permis de tenir face au début de la crise des « subprimes », à la diminution des crédits de recherche et à la destruction des emplois scientifiques dont on parle rarement. La fin de droit est alors venue dans un espace temps de cataclysmes sociaux ou j'ai pu trouver un job de quelques mois sur une mission particulière. Heureux donc d'avoir une fois de plus un salaire faiblard par rapport à mon bac+8 et mes expériences internationales. La mission se finissant à l'été dernier, j'ai donc rempilé vers un chômage. J'y ai connu une désinscription informatique absurde. En effet, les robots algorithmiques du Pole Emploi peuvent vous débrancher sans que vous le sachiez... histoire courante dans la vie moderne. Cette semaine est donc un nouveau passage. Des CV envoyés par centaines dans des laboratoires publics et privés avec des mots clefs affriolants comme microRNA, autophagie, biochimie, génétique, toxine, virus. Des CV envoyés aussi à des start-up engluées aussi dans la crise. Des curriculums forwardés à des associations, des agences scientifiques ou non... des tentatives de retrouver un CDD, un CDI... Mais cette semaine a un gout particulier. Un « déjà vu » ou « déjà connu »... une forme de moment pas forcément glorieux mais malgré une volonté de travailler. Cette semaine vient une nouvelle fin de droit. Le pole emploi exigera de mes nouvelles, demandera à me recevoir pour ne rien faire si ce n'est faire semblant de rajouter une ligne sur un formulaire à remplir pour la hiérarchie automatisée. Mais plus d'appuis financier... Etant particulièrement revêche à l'aide communautaire, je n'irai pas demander un RSA ou RMI. J'aurai trop l'impression de laisser la société se rassurer sur le fait qu'un chercheur soit au chômage « perfusé ». Pour rester dans le concret, il faut savoir qu'une formation de docteur avec quelques expériences supplémentaires coute entre 150 000 et 300 000 euros à la société... et cette compétence est laissée en jachère... Semaine particulière donc. Pas d'horizon. Pas de d'appuis ou de prise sur la paroi lisse du retour à l'emploi. Des doigts crispés sur un espoir de trouver... mais quand... une semaine, un mois, 6 mois... Un temps qui s'arrête... oui, je connais ces moments...
Billet de blog 15 novembre 2010
Fin de droits : le chercheur aussi...
Quand je suis sorti de ma thèse, comme j'avais peu cotisé, je me suis retrouvé très rapidement sans appui financier du Pôle emploi. Par la suite une longue période de vivotage s'est installée avant que je ne parvienne à trouver un post-doctorat.
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