Sans hébergement depuis leur arrivée à Brest, 32demandeurs d'asile se sont installés, depuis une semaine, à l'intérieur de la mairie. Une solution provisoire, jusqu'à lundi.
Ils sont tchétchènes, somaliens, albanais, kosovars et arméniens. Arrivés à Brest il y a environ un mois, ces demandeurs d'asile se sont discrètement installés à l'hôtel de ville, le 10août, faute d'hébergement depuis leur arrivée dans la cité du Ponant. La nuit, ces hommes et ces femmes, certains accompagnés d'enfants en bas âge, déplient matelas et couvertures dans le hall d'accueil visiteurs, à l'arrière de la mairie. Le jour, ils restent désoeuvrés, à l'extérieur du bâtiment.
De Rennes à Brest
Il y a quelques semaines, Moslih, 26 ans, a fui la Somalie pour atterrir à Roissy. «J'ai rejoint un ami somalien à Rennes où j'ai déposé une demande d'asile, raconte le jeune homme. À Rennes, aux services de l'immigration, ils m'ont demandé de venir à Brest». Un jean, un sweat, une paire de baskets et un baladeur MP3, «tout ce que je possède est sur moi», poursuit-il en anglais. Moslih dispose également d'un document officiel de domiciliation à l'Aftam de Brest, le service de coordination et d'hébergement des demandeurs d'asile de Brest. L'Aftam a bien reçu les sans-papiers mais, depuis plusieurs semaines, l'organisme n'a pas été en mesure de leur trouver un hébergement. «Pendant plusieurs semaines, on a dormi dehors, juste devant les bâtiments de l'Aftam, près du port, intervient Esmeralda, ressortissante albanaise de 32 ans. Mais certains d'entre nous ont reçu des coups de pied, la nuit, de la part de gens qui avaient bu. Je ne pouvais pas rester plus longtemps dehors avec mon fils de 5 ans.On a décidé de venir dormir dans la mairie».
«Pas au courant» à la préfecture
Une situation délicate à gérer pour la municipalité. «Cela fait une semaine que les agents ne travaillent pas dans des conditions normales, ce n'est pas une situation durable, déplore Bernadette Abiven, première adjointe au maire. Ce que demandent ces personnes, c'est un hébergement mais cela n'est pas du ressort des services de la mairie. Tout ce qui relève de l'asile est de la compétence de l'État». Hier, une partie du groupe d'étrangers était prête à quitter la mairie, une minorité souhaitait poursuivre son occupation. «Un dialogue s'est noué avec eux, tout se passe dans le calme et le respect mutuel», a précisé Bernadette Abiven. Le cabinet du maire a décidé d'autoriser les sans-papiers à dormir dans le bâtiment durant le week-end, en espérant trouver une solution lundi. Hier, en fin de journée, l'Aftam n'était pas joignable, tandis qu'à la préfecture de Quimper, on se déclarait «pas au courant» de la situation de ces réfugiés brestois.