Plusieurs manifestations se sont déroulées en France ce samedi 12 mars 2011, notamment à Paris (2 à 3000 personnes), devant le Sénat, et à Marseille (300 personnes). Le but de ces rassemblements était de demander au sénat d'adopter, au plus vite, une loi pénalisant la négation du génocide arménien. Cette loi, adoptée à l’Assemblée Nationale, il y a plus de 4 ans, n’a toujours pas été votée au Sénat.Ces réunions faisaient suite à un appel lancé par le « Conseil de coordination des organisations arméniennes de France » (CCAF). Parmi les personnalités présentes, on pouvait reconnaître le chanteur Charles Aznavour, les avocats Serge et Arno Klarsfeld, ou encore les députés Patrick Devedjian et André Santini (UMP).Patrick Devedjian a notamment déclaré : "La communauté arménienne de France, comme celles des autres pays, subit un négationnisme organisé par l’État turc. Nous demandons donc à la France, dont nous sommes des citoyens fidèles et respectueux, de nous protéger dans notre identité, dont le génocide est partie intégrante". Il a par ailleurs précisé que la loi avait "déjà été votée par l’Assemblée nationale, il ne faut pas qu’elle soit oubliée dans un tiroir, le Sénat doit la voter à son tour".Plusieurs massacres ou génocides touchant les arméniens ont eu lieu entre 1894 et 1916. Les deux tiers des arméniens ont été exterminés au cours de déportations et massacres de grande ampleur. Le génocide de 1915-16 fut planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l’époque en Turquie : le comité Union et Progrès (plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs ») qui dirigeait l'Empire ottoman et qui était engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Empires centraux. Considéré comme l'un des premiers génocides du XXe siècle, il a coûté la vie à environ un million deux cent mille arméniens d'Anatolie et du haut-plateau arménien.Préparés et organisés depuis Istanbul, alors capitale de l'empire, les déportations et les massacres ont été mis en œuvre à l'échelle locale par les responsables des divers districts et provinces chargés de rassembler leurs administrés arméniens, ainsi que par les soldats et gendarmes ottomans qui escortaient les convois jusqu'au désert et procédaient eux-mêmes à des exécutions ou laissaient libre cours à la violence de groupes de bandits armés (surtout des Kurdes, qui étaient en concurrence séculaire avec les Arméniens dans le sud-est anatolien) ou de criminels libérés en nombre par les autorités afin de renforcer les rangs des forces combattantes ottomanes et regroupés dans ce qui sera connu comme l'« Organisation spéciale ». (Source Wikipedia)Le génocide arménien a été reconnu officiellement par la France en janvier 2001, ce que refuse toujours de faire la Turquie. Quelques membres de l’État turc et une « poignée d'historiens aux ordres » ont développé des études niant le génocide arménien. Toujours d’après Wikipédia, une information libre et objective sur le sujet est impossible en Turquie. Ainsi, lorsque l’écrivain Orhan Pamuk a déclaré, en 2005, à un quotidien suisse, qu'« un million d'Arméniens et trente mille Kurdes ont été tués en Turquie », un sous-préfet de Sütçüler (région d'Isparta, au sud-ouest) a ordonné la destruction de tous ses livres. Le 16 décembre 2005, le procès d'Orhan Pamuk s'ouvre à Istanbul pour ces propos considérés comme une « insulte à l'identité nationale turque » et passibles à ce titre de six mois à trois ans de prison ; la justice turque abandonnera néanmoins les poursuites le 23 janvier 2006. L’opinion publique n’a accès qu’à la version officielle concernant ces massacres du début du siècle et rejette généralement la qualification de génocide, du moins ouvertement. En privé, certains Turcs reconnaissent la réalité des massacres. Le cas échéant, la population n'hésite d'ailleurs pas à manifester son rejet de certaines méthodes. Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, rédacteur en chef de la revue arménienne d'Istanbul Agos et principal promoteur de la reconnaissance du génocide en Turquie, est assassiné par un jeune nationaliste. Près de cent mille manifestants descendent dans les rues d'Istanbul à l'occasion de ses funérailles, brandissant des pancartes proclamant « nous sommes tous des Arméniens », une première en Turquie où le discours restait jusqu'alors fortement imprégné par la position officielle du gouvernement.La majorité des intellectuels et historiens turcs soutiennent la thèse niant le génocide. Néanmoins, certains intellectuels, personnalités, militants des droits de l'Homme ou professeurs turcs s'inscrivent en faux contre la version historique établie par Ankara.
Billet de blog 13 mars 2011
Une information peu relayée : Sénat et génocide arménien
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