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Billet de blog 11 septembre 2011

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L'homme

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AO, le dernier Néandertal, je suis son descendant.
en l'honneur du Café de janice

@lepost.janice
@ Le Café de Janice (23)

Comme vous le savez tous, il y a quelques jour, nous avons eu des émotions... Du coup, nous allons nous remetttre de tout ça en Bretagne.Ce n'était...


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L'homme
#L'homme, #AO, le dernier #Néandertal #Malaterre #technologie #web
#Man #AO, the last #Néandertal #Malaterre #technology #web
keywords : avatar , numérique , réseaux sociaux , connections , monde virtuel , dématérialisation , pseudo , Nouvelles Technologies , lejournaldepersonne , Politique , faits-divers, médias, santé
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publié sur : mediapart, lenouvelobs, lepost
durée de vie : ok, ok; ???
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Etes-vous prêt à défier vos connaissances ?

AO, le dernier Néandertal (Jacques Malaterre)


L HATEM le 11/09/2011 à 19:46

Bonsoir Michel, J'ai aimé le film sur Ao, et j'ai écrit une critique :
http://www.lepost.fr/article/2010/10/03/2247432_nous-avons-tous-quelque-chose-d-ao-le-neanderthalien.html
Bonne soirée l'ami poète :o))

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Hervé s'inscrivit un jour sur le site 'populis' très in parce qu'il y avait vu de beaux articles qui partaient tous azimuts. Son amie l'avait quitté depuis peu, il n'avait pas bien compris, mais comprend-on toujours ? Ou simplement qu'il est toujours difficile de vivre un deuil.
C'est que l'amour a des origines particulières que le cerveau garde bien précieusement.
Juste une attirance, comme un signal venu du ciel, lui demandant de rester et petit à petit il commença de s'y sentir bien. La douleur d'avoir perdu son amie allait s'estomper mais il ne le savait car son coeur était lourd, pesant lui empêchant les mouvements de vie qui venaient de s'évaporer. Il s'abandonna à l'état d'inconscience que procure des lieux où l'on est protégé, où l'échange d'un mot donnait un sourire.
Hervé était plutôt bel homme mais il savait que remplacer une femme par une autre n'a aucun sens. Il avait pensé qu'une femme dans sa vie resterait et pourtant il les chassait. Pourquoi ? Naturellement, il aurait été sot de ne pas comprendre mais il n'avait jamais vraiment de réponse et les femmes parlent peu. Il n'avait pour seul refuge que se dire qu'il était en chemin.
Très facile : indiquez votre pseudo, votre mot de passe, et cliquez, vous êtes né à nouveau.
Il était heureux d'autant plus que son pseudo était 'Hervé' et pas 'HervéOx77s'ou un 'Hervé_jb'. Hervé était un homme simple, proche du néandertalien, bien que sa vie fut emplie de péripéties dont il se serait probablement passées s'il avait trouvé la femme qui lui est destinée. Aussi il se soumit à tous les dangers pour ses vies affectives, confiant et généreux, et il ne faisait pas attention qu'il apprenait à connaître les humains. On peut dire qu'il était autiste, bon comme le pain de campagne, doux comme l'eau des rivières quand la balade essouffle, soucieux de l'autre et oubliant même d'exister; Et dans tout cela, un homme heureux, parce que Dieu est avec lui.
Il avait reçu beaucoup la force du combat, une santé peu ordinaire, de l'empathie, une réflexion toujours en quête lui offrant toutes les armes pour vivre ou survivre. Le mensonge, l'amour déguisé, la manipulation était toujours ce qui le tuait.
Sur 'populis', il regarda des articles les commenta, apprit à connaître certains avatars qui le 'branchaient'. Il ne faisait pas attention aux motifs qui réalisaient des affinités entre tel ou tel et lui. Il vivait de lire, de rire, de s'émerveiller, d'oublier. Ces moments étaient pour lui heureux, sans prise de tête, il n'avait rien changer à sa manière d'être. Il posait son bonjour et son petit signe de fin, souvent un smiley parce qu'il était essentiel pour lui de montrer qu'il respectait la personne derrière l'avatar.
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@lepost.le journal de personne
@ Avatar

La nouvelle vague... le nouvel air... Tous des immigrés dans le monde virtuel!
Enivrez-vous... enivrez-vous
Surtout pas... mais connectez-vous......

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Hervé s'activait donc à répondre jusqu'au jour où il passa le pas de faire un premier billet qui lui plaisait et comme il ne comprenait pas le fonctionnement du site, il fut plutôt déçu que les idées innovantes de son billet eurent peu d'écho. Il savait bien qu'il était heurté dans son égo, ceci est naturel, mais il eut un peu de mal à s'y faire car il avait placé trop d'espérances dans cette expérience. Etant un homme de réflexion, il calma sa peine et remit au goùt du jour son humilité. Ses expériences du virtuel commençaient à poindre.
Un "je t'aime" lui cassa le coeur un jour. Il n'était qu'une envolée lyrique envoyée à une femme dont il ne savait rien, évidemment, puisqu'elle n'était qu'avatar, et qu'elle décoda au premier degré tandis qu'il n'était qu'une précipitation d'affection venant de lui. La dame se mit en grande colère et ferma immédiatement le robinet des discussions qui furent avant conviviales, aimables, studieuses pour terminer néant. Hervé ne supporta pas d'avoir meurtrie cette femme, ne réalisait pas que le web est bien comme la rue, qu'il ne détache pas vraiment de la réalité et qu'il reste un nouveau siège des discussions de bistrot conventionnelles. Le masque que représente l'avatar ne change pas le fond de l'être humain. Tandis que les plus pervers savent se cacher et jouer au chat et à la souris dans des jeux inhumains et lâches qui ne font rire qu'eux. Aujourd'hui cette dame a repris le contact, lit les billets de Hervé et décrypté le quiproquo.
Hervé appris que l'outil qu'il avait entre les mains n'était qu'un moyen de communication qui ne remplaçerait jamais le regard, yeux dans les yeux. Parce que cette mécanique, ne transporte au plus des conventions au mieux des smileys, mais pas de sentiments. C'est alors qu'il comprit que les textes pouvaient en eux-mêmes contenir l'émotion. Il s'attacha à devenir écrivain en faisant plus attention à ses phrases et en laissant parler son coeur. Le temps fit son office et Hervé se voyait aimer ses phrases, semblait mieux savoir ce qu'il devait modifier et tout à coup il s'aperçut que ses poèmes plaisaient, et combien sur le site ne se privèrent de l'encenser. Comme il est un homme humble, il fut plutôt gêné.
Elle arriva un jour, dans sa vie numérique, se limitant à quelques commentaires, des billets les plus souvent dérangeurs, sa marque de fabrique, en écrivant le message suivant :
"j'ai pas bien compris votre billet et je sais pas qui est Karl Marx, mais j'ai bien aimé, vous écrivez bien et ça fait réfléchir"
Sur le coup, sa seule réaction fut de compléter l'information à elle. En pédagogue, il s'attela à lui répondre avec beaucoup de gentillesse et de là démarra une connivence et des confessions amicales en privé. Il se prit au jeu de la belle qui devint le sien aussi.
Ils décidèrent un jour de se rencontrer dans sa ville, elle devait lui faire visiter les beaux endroits, ils devaient parler pour se connaître. Ils mangèrent ensemble et le repas se passa bien, ils étaient ensemble comme s'ils avaient toujours ensemble. Leur rencontre dura, le temps du repas pourtant en le quittant elle semblait vouloir le revoir, plutôt joyeuse et excitée.
Ce qui lui plaisait étaient les mots, pas la personne. Aussi elle ne le revit plus, sans lui expliquer quoi que ce soit.
Des mois de bonheurs, de sourires, d'attentions avaient été gommés en quelques minutes, même l'amitié était morte. Hervé supporta sa folie qui dura longtemps d'une injustice évidente d'avoir été anihilé et pendant de nombreux jours sa poitrine était pressée fortement d'un mal qu'il calmait en travaillant sans s'arrêter.
Hervé apprenait que les relations par les voies du virtuel étaient complexes, bien plus que celles de la vie réelle, où une foultitudes de signes évitent de s'engager dans des histoires douloureuses et de préserver ainsi l'humain. En même temps, il avait gâché cette fraîcheur de son âme et compris qu'il devait être prudent, son coeur n'était plus libre, ligoté de retenues, qu'il lui fallait tenir les conventions et qu'alors le site devenait sournoisement un emprisonnement.

@ Actualités Unitariennes


Quelle ne fut sa surprise lorsqu'il comprit que les correspondances qu'il entretenut en poème, en mots d'amour, voir de pornographie délicate ou d'érotisme brûlant, chacun fera son choix, qui n'avait que le rôle de préliminaires et qui pourtant rendait fou l'une comme l'autre, se retrouvèrent détournées par des pirates qui se moquèrent de la beauté et de l'intimité. Hervé ne se souvenait plus comment il en était arrivé à devoir rendre poésie des scènes érotiques de ses fantasmes sexuels et que la belle réclama. Il s'attela de tout son coeur et de toute sa queue pour construire les plus belles images de ses caresses délicates et douces parfumées de son désir viril et de sa tendresse impudique à transporter la femme aux méandres du plaisir et des râles lascifs.
Même sa prose décrivant calmement son goût de la sodomie bienveillante non oppressive et de sa focalisation franche sur le plaisir orgasmique et fantasmagorique de la femme, seule condition de son propre plaisir, se trouva étalée dans les commentaires ironiques, éberlués, jaloux sur le web.
Ceci fut une douleur cruelle pour la belle qui se demandait si Hervé avait trahi sa confiance ce qui ne pouvait qu'entraîner des troubles entre eux qui finit par décider la séparation de leur couple virtuel. Hervé ne connaissait rien de la jeune femme ni son visage bien qu'il lui avait envoyé sa photo, elle était restée muette, et pourtant de soirée en soirée leurs mots les avaient convaincus qu'ils étaient faits l'un à l'autre. Des humains sans foi, ni loi réussirent à détruire l'amour de ces deux tendres et ils n'en gagnèrent que de la médiocrité ajoutée avant de sombrer dans le vide.
Hervé sut que le web était siège de l'espionnage et du vol de l'intimité des autres.
"que de douceur et de calme quand vous écrivez, j'aime me reposer à vos mots" débuta un commentaire d'un femme moderne et dynamique adressé à Hervé. Elle, qui naviguait dans 'populis' depuis longtemps, venait de découvrir les écrits d'Hervé et sans réfléchir et subjuguée, lui faisait savoir son enthousiasme. Elle s'appelait Lison et Hervé aimait lire surtout ses commentaires images parfaites de sa personnalité. Il y voyait douceur, calme, bouillonnement contre l'injustice, sourire, empathie, des rires à gorge déployée, de la malice bienveillente, un humour à couper à la tronçonneuse, toujours des élans de grandes humanité. Hervé voulait lui parler d'amour mais il n'était pas prêt de son histoire précédente qui le gênait.
Pourtant un jour, Lison lui envoya un courriel : "Je suis là, Ohé! du bateau ????" et rien ne répondit à Lison. Elle était à la gare au stand wifi et ne pouvait qu'envoyer un message à Hervé. Elle avait réservé son hôtel et sa surprise; Elle finit déçue de ses tentatives ratées qu'aucun écho ne venait rassurer. Quelle énorme tristesse l'envahit et ne pouvait savoir que la connexion d'hervé était en panne. Elle s'en alla se privant de son seul moyen de le joindre.

Après bien des difficultés, Hervé réussit à rétablir sa connexion. Sa surprise fut totale de lire qu'une jeune femme veanit le rencontrer dans sa ville comme l'eau vive de la rivière. Il était chamboulé. Il répondit à tous les courriels SOS de la belle mais n'obtint pas de réponse.
Il resta prostré sur la chaise, le clavier, l'écran, ne lui disait plus rien. Une boule du pubis au torse gonflait tout son intérieur en douleur sourde qui crachait son coeur.
Soudain, il regarda les larmes remplir des flaques sur le carrelage entre ses pieds.
Le temps s'écoula si lent, si lamentable, si cruel et l'enfermait inerte à tout. Il finit pas lui dire "Hervé, lève -toi, et marche!". Cela résonna à sa tête. Il s'en alla en ville chez son ami Gustav pour boire un verre.


Six fermetures de cafés, bars et brasseries par jour en France en 2008, selon @20minutes.fr.


Hervé s'installa dehors car il voulait la solitude. Il commanda sa bière habituelle et ses yeux regardaient le vide. En s'installant, il aperçut une jeune femme à la table à côté. Elle était éblouissante, même que sa tristesse était belle. Hervé sentit à nouveau ses larmes et se cacha vite.
Pas très loin, un baraque foraine de la place cuisait des gaufres, confectionnait des barbes à papa, des pommes d'amour. Hervé forçait du nez à respirer les odeurs guimauves et sucrées.
"Monsieur! Vous avez un borne wifi ?" dit la jeune fille au serveur.
Hervé leva les yeux comme mu d'un appel du pied qu'il avait reçu, venu d'ailleurs, impératif, sérendipe et qui le poussa à s'exclamer : "Lison??!!"
La jeune fille le regarda en souriant.
Le serveur ne comprit pas tandis que Hervé lui glissa un billet en main, saisit la valise de la fille et de la main droite l'emporta en balade.
Le serveur les regardait s'éloigner, ému. Hervé riait et Lison l'appréciait d'un regard amoureux. Les auto-tamponneuses vaquaient à leurs tourbillons, dans la vraie vie, joyeuses aux rythmes et sons de "Take on me".

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