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L’art et la critique
#L’art et la critique #Ségolène Royal
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publié sur : mediapart, lenouvelobs, lepost
duréee de vie : ok, ok, ???
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poetiste dit :
16 septembre 2011 à 9 h 24 min
L’art et la critique.
Ou comment la haine de l’homme envers l’homme peut venir d’une polarisation exclusive sur le côté sombre de l’humanité. On oublie la charité bien ordonnée qui consisterait à commencer le procès par soi-même.
Les petits loups qui n’ont pas eu la « chance » ou la « malchance » de devenir des grands loups croient, en invectivant, ne pas faire de morale, et pourtant leurs mots râlent tout le temps. Ils ont la phobie d’une véritable morale mais exercent la leur.
Une véritable morale, ou « régulation », puisque le sens du mot a glissé vers le bas, vers l’acceptable, le supportable, en un temps où l’on rejette violemment toute introspection quand l’état des lieux à l’intérieur de nous-mêmes est à l’image de ce qui sévit à l’extérieur : de quoi nous faire peur.
Il n’est donc pas interdit de constater l’hypocrisie de politiques qui veulent restaurer la morale à l’école. On a envie de leur dire : « Messieurs, commencez donc par vous-mêmes ! ».
Il y a dans cette manière de privilégier le regard vers l’extérieur un abus du pouvoir que l’on n’a pas mais qu’on se donne. Notre tribunal intérieur, personnel, portable est toujours prêt à lancer ses traits. Nous sommes des microcosmes en nous, de l’humanité.
En notre jardin intérieur, si l’on n’a pas fait la part de la partie cultivée, maîtrisée, et la part de ce qui est resté en friche, l’objectivité reste problématique.
Les révolutionnaires à la kalachnikov estiment que la fin justifie les moyens, ce n’est pas là ma « tasse » de révolution. La paranoïa du pouvoir n’en chasse pas une autre, elle la remplace. Quand l’homme est un grand loup pour l’homme, les petits loups applaudissent.
Les grenouilles qui demandent un roi choisissent le héron et s’étonnent de se faire manger un jour ou l’autre ; il y a comme des raisons qui échappent à la raison.
Si le pauvre estime qu’il est un riche qui n’a pas eu de chance, qu’il s’enrichisse ! S’il ne s’enrichit pas, il vénérera les gros pleins de sous dans la même adoration du veau d’or.
Ou le sort de l’humanité nous écrase et on occulte la question, ou en s’en fout, l’inconscience est la même. Il n’y a pas de tyrans sans admirateurs de la tyrannie et ces derniers ne dorment pas, le populisme gagne en Europe.
Les dictateurs n’auraient plus la côte de l’autre côté de la Méditerranée, c’est quand même un bon signe. Ce qui l’est moins, c’est qu’une ministre en pays dit « démocratique » se proposait d’aider le tyran. La démocratie, ça va, ça vient au gré des révolutions quand on a ras le bol du rôle bas. Notre rôle bas serait-il encore trop confortable ?
La révolution, c’est une évidence qui revient parfois à la surface quand on prend conscience que le chaos s’est substitué à l’harmonie, que l’on a été floué d’une vie intelligente et que l’on doive y remédier.
Une démocratie qui n’arrête pas de promulguer des lois pour se défendre de sa tyrannie éclatée, qui ne parle que de sécurité et de répression : quelle régression !
Qui va nous élaborer une charte de comportements à observer en une démocratie déliquescente ? Certainement pas le parti socialiste, ils n’arrêtent pas de perdre du terrain face au libéralisme économique, ils se croient tout blancs alors qu’ils sont « grisés » par le pouvoir.
Les médias nous bassinent avec un ersatz de révolution en Libye, démocratie exportée par la force alors que hier nous recevions le tyranneau avec tous les honneurs. Les libyens ne se sont pas vraiment approprié leur démocratie.
On est prié de ne pas applaudir celui qui va redorer son blason électoral dans la gabegie et de laisser les speakers de la télé diffuser leur litanie aux ordres des gros pleins de sous.
Révolution des consciences, ça urge. Je suis un élément de cette démocratie qui s’exporte comme un produit quelconque avec vente forcée manu militari. Je m’indigne d’être cet élément autant que de sa conséquence.
Qui n’est pas en l’élément trouble et n’en tire pas profit, qu’il me le dise. Si la révolution est en marche, passe le message à ton voisin comme dit le rappeur.
Dans le constat des lieux, ne pas oublier que nous sommes dans ce lieu et qu’il y a même des banlieues, au ban de ces lieux là, et beaucoup d’exclus comme dans les dictatures.
Prenons soin les uns des autres, il n’y aurait rien de plus révolutionnaire que ça aux dernières nouvelles.
Quelle belle pantalonnade ?
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