Oui, bien sûr, il est cause entendue que Nicolas Sarkozy est le candidat par excellence du libéralisme sans entraves, et que, n'en doutons pas une seconde, une fois réélu il ramènera définitivement la France au bon vieux temps du roi soleil. Mais, possédé par un délire mégalomane du contrôle absolu, cet homme distille quotidiennement son verbe empoisonné par l'intermédiaire de médias aux ordres. Le petit candidat, ses conseillers en communication et son porte-drapeau Claude Guéant (les ministres de ce gouvernement étant des ectoplasmes), exploitent à outrance le moindre fait divers, toujours dans une même logique de propagation de la peur par le biais du virus raciste et xénophobe.
Après avoir dévoilé (sic) son programme jeudi, programme d'une vacuité désolante, accompagné de deux mesurettes qui pourraient prêter à sourire de par leur démagogie outrancière, si l'une d'elle ne concernait pas les retraités - partie non négligeable d'un électorat plutôt conservateur hautement réceptif au discours de peur - déjà fragilisés par une politique de paupérisation accélérée.
Pas de limite dans l'ignoble donc, mais ce discours de haine qui suinte comme une maladie est devenu insoutenable. Nicolas Sarkozy cherche la provocation dans un effort désespéré de se voir sauvé de l'abîme par "une majorité silencieuse" et de légitimer une fois de plus l'ignominie par les urnes.
Mis à part son racisme pathologique, le candidat de la division nationale affectionne tout particulièrement les barrières, les cloisons et les murs. C'est donc en toute logique que j'ai choisi le texte d'un chef indien Shawnee, texte qui nage avec grâce et poésie à contre courant du discours drainé par ce petit homme vulgaire, malfaisant et haineux.
"Chaque année notre envahisseur blanc devient plus avide, exigeant, oppressif et autoritaire…
La misère et l'oppression, tel est le lot qui nous échoit…
Ne sommes nous pas dépouillés, jour après jour, du peu de liberté qui nous reste ? …
A moins que les tribus ne se liguent unanimement pour modérer les ambitions et l'avidité des Blancs, ils nous auront bientôt tous conquis et désunis, nous serons chassés de notre pays natal et éparpillés comme des feuilles d'automne par le vent."
Tecumseh, chef Shawnee, 1812