La Hyena Hortefus est un animal carnivore qui vit et attaque en meute. Elle a pour habitude de se nourrir de charognes. C’est un animal particulièrement atypique et antisocial dans le chaînon de l’évolution animale.
La Hyena Hortefus a fait sa première apparition en Auvergne peu de temps après l’épandage à grande échelle de Rond-Oups de Monsalo sur les terres désormais bien moins fertiles de la région de Vichy. Les spécialistes qui s’y entendent en cause animale sont divisés à son égard.
Certains scientifiques pensent, sans pour autant en avoir la preuve formelle, qu’après le nuage de Tchernobyl, une hyène atteinte d’une maladie génétique, se serait enfuie d’un zoo local et aurait malencontreusement bu de l’eau contaminée au tritium.
D’autres experts éclairés voient un lien direct entre la violente mutation de cet animal (très utile par ailleurs dans son environnement africain, mais il faut le bien se résoudre à l'évidence, totalement nuisible dans son environnement auvergnat) et la pollution des sols par des herbicides, fongicides et autres insecticides hautement nocifs pour l'environnement.
La Hyena Hortefus a un pelage huileux. Sa couleur oscille entre le bleu-gris, et le marron verdâtre fluo. Le sommet de son crâne est parsemé de poils jaunâtres, presque roux. Son cri est particulièrement reconnaissable entre tous, une sorte de ricanement caverneux particulièrement difficile à supporter. De son corps émanent des volutes empoisonnées, qui ont à plusieurs reprises asphyxié des sans-papiers, des manifestants pacifiques ou encore des travailleurs grévistes qui essayaient de sauver leur entreprise d’une délocalisation sauvage ou de l’avidité rapace de patrons voyous.
En août 2010, peu après une rencontre avec le Blairum Naguiboscatus, (un animal génétiquement modifié, tout aussi belliqueux, mais, unique en son genre et donc fortement protégé), dans une décharge de déchets chimiques près de la ville de Grenoble, ce quadrupède fluorescent et hautement nocif s’en est violemment pris avec sa meute aux populations nomades, obligeant celles-ci à fuir ses attaques continues, insupportables et intolérables, brisant le cycle naturel de la vie et de l’harmonie.
Quelques semaines plus tard, la Hyena Hortefus a été particulièrement active lors de la réforme des retraites, répandant une fois de plus ses gaz asphyxiants sur des personnes qui luttaient pour préserver leurs acquis sociaux. Son odeur extrêmement forte et nauséabonde a provoqué à plusieurs reprises des mouvements de panique, voire des malaises graves, chez les personnes les plus exposées à ses assauts répétés. Elle a d’ailleurs été vue Place Bellecour à Lyon ou, pendant plusieurs heures, la Hyena Hortefus et sa meute ont encerclé des manifestants pendant plusieurs heures usant comme d’accoutumée de leurs attributs gazeux.
Et que dire des quartiers populaires que la Hyena Hortefus semble exécrer au plus haut point. Bien qu’elle ait depuis perdu le statut de chef de meute, la Hyena Hortefus a définitivement marqué l’esprit collectif des habitants de ces quartiers durement touchés par une crise économique et sociale et par un débat sur l’identité nationale dont ils ont été les boucs émissaires. Tactique de diversion organisée dés juin 2007 pour opposer encore et toujours un peu plus les uns aux autres. Car c’est bien un pan entier de la société qui pendant des années a été jeté en pâture et à la vindicte du monde médiatique, économique et politique. Apartheid social et racial qui condamne d’avance à la misère et à la précarité.