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Billet de blog 9 mars 2012

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Sarkozy : La France Morte

Depuis son investiture à la Présidence de la République, en mai 2007, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de servir son propre intérêt et celui de ses amis, véritable top 50 des français les plus fortunés. Sarkozy président des grands patrons milliardaires, du CAC40, de la finance internationale, des paradis fiscaux, des actionnaires, des fonds de pension et des banquiers.

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Depuis son investiture à la Présidence de la République, en mai 2007, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de servir son propre intérêt et celui de ses amis, véritable top 50 des français les plus fortunés. Sarkozy président des grands patrons milliardaires, du CAC40, de la finance internationale, des paradis fiscaux, des actionnaires, des fonds de pension et des banquiers.
La vision de la fonction présidentielle chez Sarkozy est celle du PDG d’une grande entreprise. Les ennemis sont clairement identifiés : les corps intermédiaires (spécialement les syndicats), une durée du temps de travail par trop rigide, des conventions collectives qui entravent la liberté d’entreprendre, des charges sociales qui pèsent sur la productivité.
Les bons français, ce sont eux : les Bettencourt, Bolloré, Bouygues, Dassault, Lagardère, Sellières...


L’ennemi de la France, c’est le travailleur, la caissière délinquante qui passe plus de deux tickets restos, c’est l’employé, c’est l’ouvrier qui occupe son usine et bloque la Direction dans un bureau pendant quelques heures, brûle quelques pneus et palettes, parce qu’il est désespéré, parce qu’il sait qu’il va perdre son outil de travail, car l’Etat s’en lave les mains. La seule aide qu’il aura, c’est celle des CRS qui viendront le déloger.
L’ennemi de la France, c’est le fonctionnaire, l’enseignant qui n’en fout pas une rame, l’infirmière de l’hôpital public, le postier qui créait du lien social avec les personnes âgées, l’agent EDF qui raccorde gratuitement des foyers qui n’ont plus d’électricité.
L’ennemi de la France, c’est l’étudiant étranger, qu’on dégage dés qu’il a eu son diplôme.
L’ennemi de la France c’est le chômeur. Fraudeur congénital, véritable délinquant financier. Le Rmiste, qui met à mal nos comptes publics avec sa carte vitale trafiquée, ses fausses déclarations à la CAF et aux Assedic, ses tentatives toujours plus inventives d’éviter un travail qu’on ne lui proposera jamais.
L’ennemi de la France, c’est le syndicaliste, qui se retrouve harcelé par le pouvoir parce qu’il refuse de se soumettre à des prélèvements d’ADN.
L’ennemi de la France, c’est le travailleur social, c’est le militant des droits de l’homme.
L’ennemi de la France c’est l’handicapé qui ne produit pas, l’autiste dont on ne sait pas quoi faire, les vieux qui occupent des lits d’hôpitaux parce que les maisons de retraites sont trop chères.
L’ennemi de la France, c’est le tout-petit de maternelle, qui coûte trop cher à l’Etat.
L’ennemi de la France, c’est l’indigné qui amène sa tente à la Défense avant de se la faire arracher par un CRS. C’est l’Anarchiste qui dénonce les violences policières, les prisons, machines à déshumaniser une société qui n’a plus rien d’humain depuis bien longtemps.
L’ennemi de la France, c’est le masque de Guy Fawkes, c’est l’anonymous, le cyber-activiste qui derrière son ordinateur combat une société qui ressemble un peu plus chaque jour à un bouquin de George Orwell.
L’ennemi de la France c’est l’agriculteur qui plante des semences paysannes, parce qu’il se refuse à payer des royalties à une industrie qui nous fait manger de la merde, c’est le berger Basque qui fait son Ossau-Iraty avec du lait de brebis certifié sans OGM.
L’ennemi de la France c’est le sans-papiers : alors on le traque, on l’enferme dans un CRA (Centre de Rétention Administrative), même avec ses gosses, peu importe l’âge. On enchaîne, on attache, comme à l’époque des colonies, et via Air France, on expulse malgré les hurlements déchirants de celui ou de celle qui se retrouvera en taule dans son pays ou crèvera tout simplement de faim. Quand il fait trop de bruit et importune les passagers qui savourent leur champagne avant d’aller se prélasser sous un parasol dans un hôtel de luxe, on lui fait une petite piqure.
L’ennemi de la France, c’est le nomade, le Rrom, Européen depuis le Xe siècle, mais un européen qui ne vote pas, indigne d’intérêt donc. Elle dérange les braves gens dans le métro, cette jeune fille à la robe aux couleurs vives, avec son chant romani.
L’ennemi de la France, c’est le gamin des quartiers, qui glande du matin au soir devant sa Cité, entre deux contrôles d’identités, des insultes racistes, et une fouille au corps de plus, pour trouver un pauvre joint. Cité laissée à l’abandon par des pouvoirs publics qui jouent le pourrissement en attendant la prochaine émeute qui permettra au Sinistre de l’Intérieur de faire passer une ou deux lois sécuritaires de plus.
L’ennemi de la France c’est le SDF, celui qui fait tache dans le décor, qui gâche la photo des touristes sur les Champs-Elysées. Alors on vote des lois anti-mendicité. On change l’urbanisme. On met des pointes sur les rambardes des fenêtres, des bancs inclinés, des répulsifs comme pour les cafards, dans les endroits squattables pour passer une nuit au chaud.
L’ennemi de la France, c’est celui qui n’a rien.

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