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Billet de blog 10 mai 2012

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Reggae, émeutes, capitalisme et résistance dans les basses.

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Groupe de reggae militant des quartiers populaires de Bristol, Black Roots est resté dans l'ombre du groupe Steel Pulse, et c'est bien dommage... Seul LKJ, le maître absolu de la Dub Poetry et quelques autres, envoient autant niveau lyrics. Ce morceau parle sans langue de bois de la condition des jeunes dans les quartiers populaires, sans taf, sans accès aux services publics, sans espoir, harcelés par la police et l'Etat. Un morceau prémonitoire qui annonçait 30 ans avant les émeutes d'Août 2011.

Voir l'article de Mediapart du 09 Août 2011. 

"Des bâtiments et des véhicules en feu, des magasins vandalisés, des bus calcinés... Depuis trois jours, les images impressionnantes des violences urbaines de Londres font la une de tous les journaux britanniques. Les premiers troubles avaient éclaté samedi 6 août au soir à la suite d'une manifestation réclamant «justice» après la mort d'un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué jeudi lors d'un échange de tirs avec la police dans le quartier nord de Tottenham."

http://www.mediapart.fr/node/131864

Un autre groupe de reggae briton aux paroles engagées de l'époque et dans la même lignée... 

Misty in Roots... same vibes...

Même époque mais du dub... premier album de mad Professor, une tuerie totale

Mais, cette histoire commence un peu plus tôt en 1976 avec les émeutes au carnaval de Nothing Hill...

Les clash appellent au White riot en solidarité avec les jamaïcains :

Les émeutes de Notting Hill vues par les Clash : 31/08/1976

Notting Hill n’a pas toujours été ce décor de cinéma pour privilégiés dans lequel on s’attend à croiser d’un instant à l’autre le charmant Hugh Grant.

Joe Strummer : un carnaval est organisé chaque année à Londres, lancé à l’origine par les Jamaïcains en 1957 ou 1958 à Notting Hill, un quartier peuplé en grande majorité d’immigrants. Les logements y étaient bon marché, on les a collés dans des taudis, on leur a piqué leur argent ; alors ils ont lancé ce carnaval pour s’aérer l’esprit. Pendant l’été 1976, la police exercait une énorme pression sur la communauté noire.

Paul Simonon : On se baladait sur Portobello Road pendant le carnaval. On déambulait au rythme des sonos quand deux patrouilles de flics ont déboulé pour embarquer quelques mecs qui se débattaient et protestaient. Des gobelets ont immédiatement volé en direction des flics, puis des canettes et, comme on était près d’un site en construction, des briques. Soudain, la police a envahi la rue pour foncer dans la foule. Et puis ça a explosé. Avec cette émeute, on se sentait soulagés d’avoir une brique dans la main, d’avoir la possibilité de la jeter (…) Des généraux rastas arpentaient les ruelles, géraient les affaires courantes et envoyaient les gens au combat.

Joe Strummer : Cette émeute a été le jour le plus important de ma vie. Après cette épisode, je me suis posé pour écrire les paroles de White Riot. Elle explique aux blancs de façon maladroite que, pour changer quelque chose, il faut être soit anarchiste, soit activiste ; ça ne sert à rien de rester prostré et balloté par la société.

Source : http://londresvillemoderne.wordpress.com/category/histoire-de-la-ville/

Pendant ce temps, la crise financière touche la Jamaïque et les jamaïcains envoient les lignes de basse...

1976, Le FMI affame la Jamaïque et la CIA entame une politique de déstabilisation à l'encontre du Premier Ministre Michael Manley, considéré comme un dangereux socialiste proche de Fidel Castro par les marchés financiers et l'administration US.

http://risal.collectifs.net/spip.php?article1086

Pablo Moses balance la purée avec We Should Be In Angola :

Et Bob Marley sort son album "Rastaman Vibration" en mai 1976. Le 3 décembre 1976, Bob Marley, Rita Marley et Don Taylor, sont blessés lors des répétitions du concert Smile Jamaïca.

 Bref, FMI, Milton Friedman, Dictature, Capitalisme...

 Ils ont renversé Salvador Allende et installé la junte militaire de Pinochet en 1973 au Chili. En 1976, le FMI affame la Jamaïque et dans toute l'Amérique Latine l'école de Chicago sème la misère. Ils continuent en Europe aujourd'hui...

MES (Nouveau), FMI, BCE... Les disciples de Milton Friedman, Gouvernements Techniques/ Dictatures et Capitalisme

Conclusion : Les capitalistes affament, provoquent, contrôlent, manipulent les cerveaux, répriment, inventent toujours plus de lois sécuritaires, mettent en prison et récoltent les voix des électeurs qu'ils ont plumé au préalable.

Résultat : La société de surveillance généralisée avance et la démocratie recule. Orwell avait raison.

One step forward two steps backward, down inna babylon. 

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