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Billet de blog 15 mai 2012

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Le Tortionnaire de Dilma Rousseff est la cible d'une manifestation.

"La colère populaire est primordiale, mais il est important d'aller encore plus loin. Mauricio Lopes Lima, comme tous les autres, mérite d'être traité comme un criminel, parce que c'est ce qu'il est

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"La colère populaire est primordiale, mais il est important d'aller encore plus loin. Mauricio Lopes Lima, comme tous les autres, mérite d'être traité comme un criminel, parce que c'est ce qu'il est. Tous ces tortionnaires doivent connaître " la succursale de l'enfer" sans remord, ni pitié. Attachons-les, les enfants ! (IMC Brasil)"

    Le mouvement social Levante popular da Juventude a manifesté ce lundi 14 mai 2012 devant la demeure de Mauricio Lopes Lima, accusé d'avoir torturé la Présidente Dilma Rousseff pendant la dictature. 

Approximativement 60 personnes étaient réunies devant l'immeuble de l'ex-agent de la répression de la junte militaire, plage des Astúrias, à Guarujá, ville balnéaire des classes ultra-privilégiées paulistes (à 120 km de São Paulo). 



Des banderoles contre l'ex-agent de la répression.

    Selon les organisateurs du mouvement, l'objectif est d'exposer les tortionnaires à la société brésilienne. "Lorsqu'ils lisent les banderoles, nous voyons la peur des voisins et des commerçants. Parce que ce sont généralement des personnes qui vivent depuis longtemps dans le quartier et qui ont des histoires à cacher. Nous voyons qui sont ces bons voisins" relate Edson Magalhães Rocha, porte-parole du mouvement. 

Dilma Rousseff, qui était une des leaders de l’organisation VAR-Palmares, a été arrêtée le 16 janvier 1970. Elle a été sauvagement torturée et suppliciée, soumises à des chocs électriques et au supplice du pau-de-arara (1) pendant 22 jours.

    Lors de sa déposition à la Justice Militaire à Juiz de Fora (Ville du sud-est de l’Etat de Minas Gerais), cinq mois après son arrestation, elle a donné des détails sur la torture au DOPS (Département de l’Ordre Politique et Social).

"Il n’y avait pas de technique de torture plus répandue", a affirmé l’ex-agent dans un entretien donné au site brésilien IG en 2010. A cette occasion Mauricio Lopes Lima a reconnu avoir eu des contacts avec la future présidente élue, mais a nié tout acte de torture. Selon lui, il ne pouvait pas à l’époque imaginer qu’elle serait un jour Présidente : "Si j’avais su à l’époque qu’elle allait être présidente je lui aurais demandé : prenez-note de mon nom. Je suis un brave garçon".

    

L’action de ce lundi, réalisée sous la pluie, a duré à peu près une heure (entre 10h et 11h). Pendant la manifestation, les voisins sont descendus, apparemment apeurés, pour voir ce qu’il se passait. Les fonctionnaires s'attendaient à voir Lopes Lima chez lui ? Mais, il n'a même pas été aperçu à sa fenêtre. Il n'a pas non plus daigné répondre au téléphone.

    

Les jeunes ont chanté des chansons aux refrains suivants "la dictature est terminée, Je veux savoir quel militaire a torturé". Ils ont aussi installé des banderoles et peint le trottoir avec des phrases qui prévenaient les voisins qui vivaient dans la résidence. 



    Les manifestations ont lieu dans les Etats de Minas Gerais, Rio de Janeiro et Rio Grande do Norte. D’autres actions sont prévues au cours de la journée. 



    C’est la deuxième action citoyenne de ce type organisée par ce mouvement.

    

Cible de la manifestation, Lima était membre de l'OBAN (Opération Bandeirante), bras armé de la répression organisée en 1969 dan l’Etat de São Paulo. Avec l’aide de policiers et militaires, l’opération fonctionnait comme un organe centralisateur et organisé de la répression.

Des manifestants peignent la chaussée à Santos

    Le récit de Dilma Rousseff, identifiant son tortionnaire, a été enregistré dans le projet Brésil plus jamais ça (Brasil Nunca Mais), à partir de sa déposition lors de son audition par les militaires en 1970. Une deuxième personne a reconnu son tortionnaire, il s’agit du frère Tito. Dans une déposition datant de 1969, le religieux disait que Lopez avait prononcé la phrase suivante avant de le torturer : "Maintenant, tu vas connaître la succursale de l’enfer". 

    

Une enquête judiciaire du Ministère Public Fédéral a relevé des actes de tortures commis par Lima sur 20 prisonniers politiques pendant la dictature militaire.

    L'action de novembre 2010, demandait que Lima et les autres présumés tortionnaires soient privés de toute charge publique et indemnisent leurs victimes. La Justice de São Paulo a archivé l'affaire un an après sous le prétexte qu'il y avait prescription.

Note :

(1) Pau-de-Arara
Le pau-de-arara est une technique de torture qui est constituée d’une barre de fer, qui traversait les poings attachés et les genoux. La barre était placée entre deux tables, ce qui permettait au corps d’être suspendu à 20 ou 30 centimètres du sol. Cette méthode était rarement utilisée seule, elle était complétée d’électrochocs, de la palmatoria (sorte de grosse cuillère en bois pour taper sur les corps) et de torture par noyade.

 Sources :

http://www.midiaindependente.org/pt/blue/2012/05/507587.shtml

http://www.cartacapital.com.br/sociedade/suposto-torturador-de-dilma-e-alvo-de-protesto-em-santos/
http://levantepopulardajuventude.blogspot.fr/
http://www.documentosrevelados.com.br/nome-dos-torturadores-e-dos-militares-que-aprenderam-a-torturar-na-escola-das-americas/tpos-de-tortura-usados-durante-a-ditadura-civil-militar/

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