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Billet de blog 20 janvier 2025

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Homos de droite : rainbow brun en flag

Les milieux LGBT français cherchent leur boussole, c'est le constat qui s'impose après une année riche en événements politiques qui ont amenés les organisations à se positionner.

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homos de droite © Bob Télé Chez Moi

Puisque les visibilités ont bien avancé dans notre pays, le sentiment d'appartenance conflictuelle à une communauté destinée à lutter pour ses droits n'est plus si évidente ; notamment chez les hommes gays qui se dépolitisent, contrairement aux lesbiennes pour qui l’intersectionnalité est évidente. Tandis que l'homonationalisme gagne du terrain dans la bourgeoisie homosexuelle, la jeunesse s'emploie à lier les luttes LGBT, féministes et antiracistes, plébiscitant des partis de gauche que les autres honnissent.

Marches des fiertés

Il était cocasse, Dimanche 23 juin 2024 à Nice, de constater que la Pink Parade (marche de fiertés), organisée par une association très libérale de commerçants LGBT azuréens, venait d'être captée par les militants et sympathisants de gauche. En effet, une large adhésion au Nouveau Front Populaire tout juste naissant lié à une urgence antifasciste (la peur de voir le Rassemblement National au pouvoir le soir du 30 juin) ont amené les gauchistes locaux à venir soutenir les luttes pour l'émancipation, redonnant vie par une forte mobilisation à une manifestation qui dépérissait d'année en année. Partout en France, les manifestations LGBT on été marquées par une forte politisation, à revers de ce qu'on pouvait observer ces dernières années.

Slogans et pancartes contre l'extrême droite, contre le génocide subi par les palestiniens, contre les violences sexistes et sexuelles, contre le racisme et l'antisémitisme, autant de thèmes éloignés des revendications LGBT s'agacent certains. Autant de provocations d'extrême gauche décriées par les gays libéraux pour qui La France Insoumise est un danger pour la République puisqu'elle serait antisémite et adepte du chaos. Telle « Fiertés Citoyennes! » (association « non partisane ») qui dénonce les « LGBT pro-Hamas : autant dire les dindes votent pour Noël » pour qualifier les militants pour la paix ; ou le collectif LGBTQ+ en Pyrénées-Atlantiques pour qui les insoumis sont les nouveaux fascistes.

Les situations varient d'une ville à l'autre car pour certaines organisations LGBT, qui ne souhaitent clairement pas entrer en conflit avec leur municipalité de droite qui les finance, coopérer avec les pouvoirs locaux est une nécessité. Comme l'explique Erwann Le Hô, coordinateur du Centre LGBT Côte d'Azur, au journal Le Point (« Des frictions sur le front des fiertés », 6 juillet 2024) : « Notre mairie est de droite, tout comme le département et la région. Si nous voulons produire des avancées pour nos communautés, nous devons discuter avec les collectivités, (...) il est donc déplacé de s'attaquer frontalement à elles ». Renoncer à porter certaines idées et certains combats pour ne pas froisser le maire de Nice est ici une stratégie. Il ne serait donc pas question de manifester en soutien aux palestiniens alors que flotte le drapeau israélien sur la mairie de Nice.

Cette conflictualisation des visions politiques, souvent fuie par les partisans du consensus mou donc de droite, revient sur le devant de la scène grâce à l'énergie militante d'une jeunesse informée et impliquée.

Libéralisme LGBT

Les temps ont changé, la visibilité des LGBT a évolué ces trente dernières années, le PACS puis le Mariage pour tous ont été conquis, le droit aux meilleurs soins n'est plus un débat comme durant les années Sida et les couples homosexuels ne sont plus discriminés par l’État français. Les luttes LGBT sont même récupérées à grande échelle par des pays pratiquant, tel Israël, le Pink washing comme arme coloniale : Israël s'affiche depuis des années comme un joyau gay-friendly au Moyen-Orient face aux barbares arabes homophobes. Même Disney se fait un point d'honneur à envoyer des signaux positifs aux communautés. La bataille culturelle d'acceptation de la différence sexuelle est bien avancée.

Certains milieux LGBT se sont donc, logiquement, progressivement dépolitisés, tellement installés dans une normalisation occidentale qu'ils en sont venus à épouser l'idéologie dominante : le libéralisme. Lorsque la lutte était une question de vie ou de mort (VIH), la conscience militante s'abreuvait de réel pour déconstruire les discriminations systémiques, lesquelles faisaient échos à d'autres injustices structurelles, créant naturellement des ponts avec le féminisme, l'antiracisme, les luttes contre la pauvreté et la mise au banc de minorités.

Dans les grandes villes, l'urgence n'est donc plus la lutte contre toutes les discriminations, mais la fédération d'intérêts communs des acteurs des communautés citadines LGBT : les commerçants. Une ville comme Nice a compris l'intérêt financier qu'elle pouvait exploiter du tourisme gay, elle s'est donc impliquée dans le développement de l'attractivité du secteur en créant des liens plus qu'étroits avec les boutiquiers fédérés et le Centre LGBT local, lequel s'interdira évidemment en retour de dénoncer les prises de positions racistes ou pro-israéliennes de Christian Estrosi.

Les marchands sont moins militants que commerçants, leurs intérêts les poussent donc à voter pour un parti libéral (à Nice, la plupart de ces commerçants LGBT votent pour le parti Horizon d’Édouard Philippe, parti auquel adhère également le maire). Ils n'ont donc aucun mal à s'aligner sur l'idéologie libérale, souvent pétrie de racisme de classe. Aglaë, l'association de commerçants organisatrice de la Pink Parade, s’était fendue en 2019 d'un communiqué extrêmement virulent à l'encontre des Gilets jaunes par exemple, des prolos qui par leur mobilisation avaient osé retarder le départ de la marche des fiertés.

Ce confort bourgeois les éloigne des luttes LGBT originelles et de tout désir d'intersectionnalité, d'autant que d'autres peurs les animent aujourd'hui, à commencer par le danger fantasmé d'une guerre civilisationnelle qui aurait lieu dans notre pays.

Homonationalisme

L'homonationalisme définit l'instrumentalisation raciste de la lutte pour les droits LGBT. En France, cela se manifeste par un racisme anti-arabes et anti-musulmans, populations assimilées à une religion qui serait profondément homophobe et sexiste. Les musulmans français représenteraient un danger dont le potentiel destructeur des valeurs de la République serait imminent, et comme ces musulmans seraient en grande partie situés en banlieues (quartiers pauvres), l'homonationalisme épousera facilement la rhétorique de lutte contre les "racailles" et autres "sauvageons" qui engendrent des "émeutes".

Cette curiosité qui voit un nombre croissant de personnes LGBT attirées par les thèses de l'extrême droite française, alors que le parti lepéniste est notoirement homophobe et transphobe, a une explication sociologique. Tout d'abord, comme le rappelle l'ouvrage coordonné par Ugo Palheta « Extrême droite : la résistible ascension » (Institut La Boétie, 2024), la sensibilité politique qui amène à voter Rassemblement National est largement nourrie de ressorts racistes. Dans sa section de ce livre, Félicien Faury (sociologue et politiste français), qui a enquêté sur le vote d'extrême droite dans le sud de la France, démontre que les logiques sociales, résidentielles et relationnelles entraînent des perceptions (la perception de son quartier, de l’environnement scolaire de ses enfants, de la fréquentation d’un café ou d'un parc...) qui peuvent se traduire par des préjugés racistes.

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Extrême droite la résistible ascension © Institu La Boétie

Ainsi, les commerçants gays (peut-être autrefois militants bénévoles) sont aujourd'hui prioritairement soucieux de leur sécurité, celle de leur échoppe, de la fréquentation de leur magasin, des « charges » sociales qu'ils déboursent, ils n'apprécieront pas que des sans-abris squattent devant leur vitrine, se diront qu'il y a trop d'assistés en France, d'ailleurs ils sont souvent noirs et maghrébins. Le continuum entre défense de ses propres intérêts et affects racistes se nourrit de présomptions validées par d'autres perceptions, la perception que la violence islamiste peut surgir en camion à tout moment par exemple. Ainsi, des liens se tissent loin des luttes LGBT, et même en contradiction aux aspirations émancipatrices.

Ligne de droite et d'extrême droite sur les questions LGBT+

Ne voit-on pas le Rassemblement National se vanter d'avoir envoyé à l'Assemblée nationale le plus grand nombre de personnes homosexuelles ? Puisque 25 députés du RN sur 89 seraient homos et qu'une femme est à leur tête, est-ce la preuve que le parti est gay friendly ? De nombreux gays le pensent, les lesbiennes (plus politisées) se laissent proportionnellement moins abuser par ce conte.

La droite et l'extrême droite soutiennent aujourd'hui en France un discours d'inclusion envers les personnes LGB (excluant les personnes trans) uniquement car cela leur permet de pointer l'Islam comme ennemi. Les réactionnaires sont en général fermement opposés à toute reconnaissance de nouveau droits des personnes LGBT (et ne partagent pas les luttes féministes, sauf celle qui pointe l'Islam comme ennemi des femmes). Récemment, ils n'ont pas soutenu le mariage homosexuel ou l'adoption par des couples de même sexe dans leur grande majorité de mille nuances de droites, défendant jusque dans les Manifs pour tous les valeurs traditionnelles de la famille.

Quelle est donc cette bizarrerie qui amène certains homosexuels à se positionner à droite ? Ne connaissent-ils pas l'histoire des luttes LGBT ? Se fourvoient-ils en votant contre leurs intérêts ? Ou n'ont-ils plus d'intérêts communs à défendre, seulement des intérêts individuels ?

Politisation de l'identité sexuelle

Dans son étude « Des triangles roses dans les urnes ? Le rôle de l’homosexualité dans le rapport individuel à la politique et au vote » (Politix, septembre 2023), Mickaël Durand (chercheur et sociologue du politique, spécialiste des minorités de genre et de sexualité) s'est demandé pourquoi une partie de l’électorat LGBT est désormais séduite par la droite et l'extrême droite historiquement homophobes.

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Triangles roses dans les urnes © Mickaël Durand

Selon lui, les membres de la communauté LGBT qui votent RN considèrent leur orientation sexuelle comme une caractéristique secondaire et privilégient d’autres identités sociales. Son enquête auprès d'une centaine d'individus s’auto-identifiant comme gay ou lesbienne montre que « le rôle de l’homosexualité dans le rapport individuel à la politique et au vote dépend de la politisation individuelle ». Plus précisément, l'individu qui politise son homosexualité articule en cohérence son système de valeurs, son identité sexuelle et sa compétence politique (nous y reviendrons).

La question de l’homosexualité (que chacun lie ou non à la politique et au vote) relève des dynamiques d’appartenance objectives et subjectives à un groupe ou une communauté. Le sentiment d'appartenir à la communauté LGBT peut être largement devancé par un sentiment d'appartenance à une religion (par exemple chrétienne), une culture (française aux racines chrétiennes présupposées), à une couleur de peau, un mode de vie occidental, une idéologie prônant la méritocratie et condamnant l'assistanat. Les revendications LGBT sont ainsi reléguées loin derrière les questions de sécurité et d'immigration.

De plus, le contexte local et la socialisation résidentielle jouent un rôle dans ce système de priorisation. Un gay qui évolue dans un environnement où l’homosexualité est banalisée n'éprouvera aucun besoin de conflictualiser son identité sexuelle. Mickaël Durand en déduit que « les homosexuels qui votent Rassemblement National ne politisent pas leur identité sexuelle ».

Pour reprendre l'exemple du boutiquier LGBT, s'il participe à une marche des fiertés (peuplée de potentiels clients pour son bar de nuit), sa pancarte dénoncera l'homophobie, cause qu'il épouse et met au premier plan en ce jour de Gay Pride puisqu'un de ses amis s'est récemment fait agressé par des « racailles », il ne dénoncera pas le génocide des palestiniens, cause très éloignée des revendications LGBT selon lui. D'autant qu'il se souvient avoir passé un formidable été 2018 à Tel Aviv, « la capitale homosexuelle du Moyen-Orient » (Le Monde, juin 2012).

La boussole retrouvée ?

L'homo de droite n'apprécie donc pas les slogans qui condamnent les crimes israéliens, forcément proférés par des antisémites, et il assimile finalement toute la gauche française à un organe de soutien du Hamas. « Lire sur des pancartes Queers for Palestine ou LGBT+ avec les Palestiniens, c'est un crachat fait à la face de toutes les victimes des LGBTphobies systémiques dans cette région » déclarait dans une tribune l'association Fiertés Citoyennes (27/10/2023) ; « les prises de position ambiguës voire excessives, pétries d’idéologie indigéniste et décoloniale, mettent à mal nos combats et sont le déshonneur de notre héritage des luttes passées ».

Voici ce qu'on peut lire dans cette tribune, des mots qui vous sautent à la figure :

« Attaque du Hamas / laïcité / ignoble attaque terroriste du Hamas / monde occidental / Hamas / groupe terroriste / exactions du Hamas / exécute les homosexuels / particulièrement dangereux / viols correctifs, tortures, exécutions, jetés du haut des toits, traînés à l’arrière d’une moto / organisations islamistes / ciblent les homosexuels à éradiquer / être tué ou torturé / charia / peine de mort / haine croissante / Hamas / Hamas / bourreau / nous sommes, pour eux, des cibles à abattre. »

C'est ce que les LGBT de droite reprochent à la gauche qui se mobilise pour la population palestinienne : approuver et encourager la perpétuation d'une litanie d'horreurs islamistes.

L'homo de droite est d'autant plus irrité que, comme nous l'avons vu, les dernières mobilisations LGBT françaises se sont affichées plus à gauche qu'à l'accoutumée, et il continue à se gratter puisque des journaux très suivis comme Têtu louent aujourd'hui la ténacité des insoumis, intronisant même Mélenchon comme « premier parlementaire français à avoir proposé une réforme permettant de reconnaître les couples de même sexe » (Têtu, « Jean-Luc Mélenchon : Mon engagement pour le pacs a changé ma vision de l'humanisme », 15/11/24). Têtu qui avait publié une tribune en juin dernier « Pour les droits des personnes LGBTI+, une seule option : un nouveau Front populaire ».

Mais c'est l'Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gay, bi et trans, créée en 1999 et fédérant une soixantaine d'associations) qui a commis l'affront suprême pour le gay de droite à l'occasion de ses 25 ans le 21 novembre 2024 : inviter Mélenchon en personne. Son intervention abordait son rôle en 1991 dans la proposition de loi sur le partenariat civil, étape essentielle vers le PACS. « Un grand merci (…) à Jean-Luc Mélenchon d’avoir pris la parole à l’occasion des 25 ans de l’Inter-LGBT pour partager quelques mots sur le combat qui a été le [sien] pour faire avancer nos droits » (communiqué de l'Inter-LGBT).

Repositionnement à gauche

Depuis la dissolution de l'Assemblée Nationale, l'Inter-LGBT multiplie les déclarations contre la macronie : « Notre réaction à la nomination du gouvernement Barnier : nous ne pouvons rester silencieux face à cette attaque sans précédent ! » (24/09/24) ; « Ce gouvernement réunit ce qu'il y a de pire dans la politique, des ancien.ne.s ministres ayant déjà montré leur refus de faire avancer nos droits, des membres de la manif pour tous, des accusés de viol… » (23/12/24). Une juste dénonciation des ministres membres de la Manif pour tous, des propos racistes du ministre de l'Intérieur, mais aussi de la régression annoncée par l'élection de Trump et de l'arnaque que représente l'extrême droite. L'inter-LGBT a même soutenu l'union syndicale Solidaires contre « un collectif gay et lesbien d'extrême droite [qui] a tenté de répandre ses messages réactionnaires, racistes et xénophobes » (29/06/24) et produit des tribunes comme celle-ci : « Marchons sur l'extrême droite » (28/06/24). Voilà qui remet les pendules à l'heure en cette ère de dissonances cognitives.

La prochaine étape serait d'adopter une ligne marxiste dans les luttes LGBT, d'y intégrer pleinement la question de la lutte des classes. Les gays qui étaient tout joyeux lors de la nomination de Gabriel Attal comme premier ministre (conséquence d'une présence accrue d'homosexuels adhérents à l'idéologie libérale) n’œuvrent que dans les luttes LGBT consensuelles (VIH, homophobie) et délaissent les questions sociales et celles du prolétariat qui font pourtant intégralement partie des combats pour l'émancipation, et oublient aussi la question de l'antiracisme.

Les lesbiennes qui votent massivement pour des listes de gauche et de gauche radicale (54 % selon un sondage de Têtu) sont évidemment plus sensibles aux luttes féministes puisqu'elles sont encore victimes de sexisme systémique, et elles politisent l'accumulation des stigmatisations (femme, racisée, lesbienne, prolétaire).

L'homo de droite ne se sent pas dominé, il se pense au contraire en position de domination. Selon le journaliste et cofondateur d'Act Up-Paris Didier Lestrade (« Pourquoi les gays sont passés à droite », Seuil 2012) : « la droitisation des gays [est le] symptôme d'un individualisme et d'un consumérisme forcenés qui gagnent la communauté ».

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homo de droite © Bob Télé Chez Moi

Compétences politiques et cohérence

Mickaël Durand insiste sur l'importance de la compétence politique des individus ; la « compétence » est la concordance entre connaissances, intelligence, expérience, capacité à raisonner et à confronter ses idées, curiosité et conscientisation. Il note à travers ses entretiens que l'on trouve plutôt ces compétences chez les personnes de gauche, contraintes à déconstruire en permanence un système dans lequel elles vivent tout en luttant contre (constat validé en juin 2024 par une étude de l’université du Minnesota démontrant qu'il y a un lien de causalité entre le niveau d’intelligence d’une personne et ses convictions). Les LGBT de gauche cultivent une cohérence nourrie de réflexion dans leur engagement politique.

L'identitaire se qualifiant d'« homo de droite » Yoan Pawer (candidat Zemmouriste en 2022), qui vomit les « militants d'extrême gauche dans la cause LGBT », connu dans la fachosphère car proche des pseudo-féministes de Némésis, œuvre comme d'autres à brouiller cette cohérence en s'efforçant de démontrer « l’incompatibilité entre la liberté individuelle et sexuelle et l’immigration notamment islamique ». Défendre les personnes LGBT par l'unique prisme de la "menace civilisationnelle" que représenterait l'Islam est une propagande raciste qui informe sur un réel manque de compétence de l’influenceur, et donc de cohérence.

Le Centre LGBT Côte d'Azur a démontré cette année que le manque de compétence peut mener aux plus cocasses incongruités. Sous le patronage de Christian Estrosi, qui participait à la fête avec sa fanfare municipale, la rue où se situe le centre LGBT a été rebaptisée « Rue Cathy Richeux » du nom d'une défunte bénévole connue par une partie de la communauté niçoise, une femme qui s'affichait en 2019 sur les réseaux sociaux photographiée aux côtés de Jordan Bardella (militance ou incompétence ?). Et c'est muni de tracts annonçant la naissance d'un « refuge » nommé « La maïoun de Cathy [Richeux] » que le coordinateur du centre LGBT arpentait la manifestation antifasciste niçoise du 15 juin 2024 sous les yeux attristés de militants de gauche qui cherchaient compétence et cohérence.

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Bardella

Mickaël Durand laisse entendre que la compétence ne procède pas simplement d'un sentiment d'appartenance, elle se construit, se confronte, se nourrit de la conflictualité qui aide à la conscientisation. Selon le crypto-islamo-gauchiste-wokiste grec Héraclite que Mélenchon se plaît à citer : « le combat est père de toutes choses » et « tout se fait par discorde » ; sans conflictualité il n'y a pas de rapport de force entre dominants et dominés. La compétence naît donc surtout de la confrontation d'idées, car « c'est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie ». Mouais, on les connaît bien ces homos, tous des grecs !

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