Maintenant que nous en savons un peu plus à propos de la vidéodanse, voici venu le moment de vous faire découvrir ce qui constitue à nos yeux un contre-exemple assez stupéfiant. Ce film, qui s'intitule Obama Nation (comprendre : "abomination" !) entre qui plus est en résonnance avec l'actualité politique américaine du moment, qui gravite lourdement autour de l'élection présidentielle imminente.
Loin d'être nécessairement déconnectée de la réalité (comme vous avez déjà pu vous en rendre compte avec le post précédent et notre films de danse Gaffe - qui traite sur un mode poétique de l'effacement accidentel par la NASA des premiers pas de l'homme sur la Lune), la vidéodanse ne vise pas nécessairement simplement à l'art pour l'art. Les artistes qui créent dans ce domaine sont tous plus ou moins politisés, à un degré ou à un autre. La grande majorité d'entre eux évoluent à gauche de l'échiquier politique (nous y compris) - mais pas tous, comme ce film en témoigne !
Le réalisateur de cette vidéodanse aborde - sur un ton soi-disant humoristique - la conviction que partagent nombre d'américains selon laquelle Barack Obama serait en fait un affreux socialiste (comprendre : un "communiste" !). Il reprend à son compte, tout en la déformant, l'iconographie développée par l'ancien bloc de l'Est - Chine y compris - pour glorifier les agissements de ses leaders.
Outre le fait que ce film témoigne d'une incroyable méconnaissance des tenants et des aboutissants de la vie politique (si Obama est communiste, alors que dire de Jean-Luc Mélenchon !), il tend également à souligner la paranoïa qui contamine tout un pan de la vie politique américaine (à l'instar de ces "preppers" qui accumulent vivres et armes en quantités faramineuses, et qui attendent l'effondrement - forcément imminent - de la société, ou l'instauration de la loi martiale généralisée par un Etat fédéral dépensier et dévoreur de libertés : http://channel.nationalgeographic.com/channel/doomsday-preppers/).
Notons enfin que l'usage pour le moins sexiste (lui, il dit : "sexy") qu'effectue le cinéaste d'une go-go danseuse (Kitten Marie Clayman !) constitue en quelque sorte la cerise sur le gateau d'un film que nous n'avons, bien entendu, pas retenu pour la sélection officielle de notre festival...