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Billet de blog 17 octobre 2012

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Histoire de la vidéodanse -1 - Les Danses Serpentines (Fuller/Lumière)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Contrairement à ce qui a trop tendance à se dire, la vidéodanse n'a rien d'une discipline neuve. Nous sommes même de l'avis que le cinéma et la vidéodanse sont quasiment nés en même temps, à la fin du XIXème siècle. Mais quoi de plus normal après tout ? Le cinématographe n'est-il pas l'art d'écrire le mouvement ? Dès lors, sa rencontre avec la danse - l'art de se mouvoir de-ci de-là, l'art de la poésie du mouvement - allait de soi.

Ainsi, à l'encontre de ce qu'affirment nombre de personnes se penchant sur cette pratique artistique, nous pensons, à Body Cinéma, que la vidéodanse est bien plus ancienne que ce qui est habituellement considéré comme son acte de naissance officiel - à savoir les films de danse de Maya Deren dans les années 40 (nous reviendrons toutefois ultérieurement sur la production de cette cinéaste hors-paire, qui a tout de même grandement contribué à une plus large diffusion de l'art qui nous intéresse ici).

Quand les frères Lumière tournent les "Danses Serpentines" en 1896 (soit un an seulement après la naissance du cinéma !), ils font sans le savoir de la vidéodanse (enfin, soyons précis : du ciné-danse, le support vidéo n'étant encore pas près à l'époque d'être inventé).

En quoi ce film visant à rendre la magie visuelle des voiles tournoyants de la danseuse américaine Loïe Fuller, métamorphosée le temps d'une chorégraphie en fleur multicolore, psychédélique en diable, relève-t-il du film de danse ? Ne s'agit-il pas d'une simple captation de spectacle, à seule visée documentaire, servant uniquement à garder la trace d'une performance autrement vouée à disparaître ?

Ce court-métrage échappe à cette catégorisation par un acte créatif de la part des cinéastes : en colorant la robe de Fuller à la main, photogramme après photogramme, ils ont apporté une valeur-ajoutée artistique qui fait de cette oeuvre un film qui gagne cette dimension de co-créativité entre la danse et le cinéma que nous énoncions comme essentielle à son inclusion dans le champ de la vidéodanse.

Sans cette coloration, une documentation ; après la coloration, une vidéodanse.

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