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A compter trente mille euros de dette par tête de pipe, il reste bien encore pour près de trente ou quarante millions d’euros de « dette citoyenne » sur la place. Jeunes et moins jeunes. Tous endettés (c’est peut-être ce qui nous réunis le plus finalement, qu’on le veuille ou non…), révoltés, mais contents d’être là. Candides. Ça sent le vent qui souffle, la fraîcheur, la bonhomie. Météo et conditions générales ingrates et clémentes à la fois. Comme la Vie.
Du vent mauvais, mais pas trop. Des gouttes, mais éparses. Le tout : tenable, voir jouissif. Juste ce qu’il faut pour écarter les faux, et endurcir les vrais.
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J’arrive au moment ou l’AG de la journée semble agonisante. Prises de paroles diverses, diffuses, désordonnées, me semble-t-il ; mais c’est que je suis novice. Je n’y comprends encore pas grand-chose. Je fais un tour des lieux. Aide un militant pacifiste en galère avec sa banderole affolée par le vent. Un royaume de toutes les débrouilles revendicatives. Des bouts de ficelle et de scotch, de carton et de toile pour réinventer la Démocratie.
Notre « Cour des miracles » à nous. Pas trop de moyens bien sûr, mais quand même ceux du bord. Et de tous les bords même.
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Nos camarades d’une maison d’édition (Libertalia), qui semble d’inspiration anarchiste ou libertaire, se délectent de trouver enfin des oreilles attentives, éveillées, pour transmettre leur parole ; leurs messages d’ex-parias de notre politique-spectacle, de notre démocratie-fantoche. Ils nous disent pourtant depuis longtemps un monde que nous faisons mine de découvrir seulement maintenant… « Ha ! On vous l’avait bien dit ! ». Ils jubilent.
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Ça sent le graillon des baraques à brochette qui abondent. En même temps que les herbes de Hollande. Pas le Président. Les gens semblent plus qu’heureux d’être là. Epanouis. Rayonnants. Aimables.
Les mêmes qui s’ignoraient hier dans le métro ; se regardent, s’entendent, se rencontrent, se saluent, se sourient… Ils se parlent. Globalement tous. Et c’est certainement là toute la magie du lieu et de la dynamique à l’œuvre.
(Fanfare.jpg) - © Bokar X
M’observant de dos avec ma capuche, un jeune, entre quinze et vingt ans, vient à ma rencontre ; accompagné de son binôme ; puis voyant ma tête de face, paraît se raviser et dit à son collègue : « Non, viens, laisses tomber… »… Et m’abandonne. « Bien tenté », j’me dis. Mes potes les Hamidovic, sont là aussi, aux aguets. Normal. Un terrain de jeux. Un supermarché. L’un-e d’eux-elles aussi m’approche, et se ravise. C’est la fête citoyenne. Pour tous. Mon ghetto est présent, en tout cas.
Pour une fois.
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J’écoute distraitement les débats. Un jeune, que l’éthique du mouvement conduit à laisser s’exprimer, souhaite nous dire au micro : « hé ! Vafenculo, capicce !? ». Et pourquoi pas ? Ça semble lui faire plaisir… L’animateur des débats reprend : « Merci en tout cas… ». Rires. Encore une fois j’arrive trop tard. Je n’aurai qu’à revenir demain, #38mars, pour participer à partir de 18 heures aux AG qui m’intéressent vraiment.
En l’occurrence, pour ma part, je crois que ce sera celle du comité : « Constitution ». Il devrait y avoir à dire. Avec ou sans Mélenchon…
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Après un passage au stand d’accueil, où le jeune hôte préposé est aimable, disponible, compétent, motivé… Au point de savoir me faire un brief sur l’organisation du mouvement en moins d’une minute. Renseignements et adresses internet en poche, je retourne profiter quelques temps d’une ambiance festive et « bon enfant », la sono anime les foules et fait du bien à l’âme. Les gens sont heureux. Bêtement heureux. Et peut-être même confiants. A nouveau. Enfin. De l’Oxygène. Pour demain. Ou peut-être après-demain…
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Un jeune, qui semble ultra-motivés m’explique devant son bandeau dédié à la libre expression citoyenne, qu’il est en charge, lui, du comité « Communication »… Et que je peux m’exprimer par écrit si je le souhaite. Je le remercie et décline dans l’immédiat. Mais son intention compte. Sa motivation évidente me touche. Les messages sont là, nombreux, variés, décomplexés.
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Au final, en toute honnêteté, en ressort un sentiment d’exaltation, mixé d’une certaine circonspection. Ça fleure bon une certaine immaturité. De la cause, comme des participants.
Mais c’est neuf et c’est beau. Nous verrons bien… Revenons. Marchons debout.
Allons enfants de la Patrie… Nous retrouver, nous parler, place de la République.
Le jour de Gloire n’est pas loin d’arriver.
Perso : ma seule arme : mes baskets. Et ma bouche. Et mon stylo, peut-être.
A denuit.
Tous debout le #38mars. Et le 39. Et surtout le 40 !...
La République est Debout la nuit !
(Fanfarons.pg) - © Bokar X ou
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