On peut tous aisément reconnaître, témoigner et comprendre qu’hier 40 mars, et depuis le 32, et à ce rythme là jusqu’au 61 et après même, sur les places du centre de Marseille par exemple, n’étaient pas majoritaires dans les prises de paroles des assemblées populaires, les jeunes des quartiers nord ; pourtant parmi les plus touchés par notre système de ségrégation sociale. Peut-être parce qu’ils n’ont jamais formalisé l’idée, pour la plupart, dans leur univers des possibles, de prendre la parole pour essayer de bouger les lignes, faire changer les choses, et les conditions qui les accablent pourtant davantage chaque jour. Encore plus que certains d’entre nous, qui avons la chance de ne pas habiter dans les « No go zones », il est possible qu’ils aient intégré, à force de coups de fouet et de matraque, que : ce n’était même la peine d’y penser.

Agrandissement : Illustration 1

Soyons francs, Almamy K. nous l’aura fait comprendre à demi-mots, mais avec clarté, conviction et fermeté : rien ne pourra se faire sans une jonction efficace du mouvement ND avec les jeunes et moins jeunes issus des banlieues, de la Diversité et des campagnes.
Une mise en rapport, une passerelle, un pas vers l’autre, à prévoir en urgence, en priorité, nous a fait comprendre Mr K., qui est assez loin, semble-t-il, d’avoir sa langue dans sa poche. Ce qui, il faut bien l’avouer, fait du bien à certains d’entre nous, nombreux, en déficit profond de représentation démocratique. Si toutefois les citoyens mobilisés depuis dix jours et plus, avaient vraiment le rêve éveillé que Tout change demain. S’ils y croyaient vraiment et avaient franchement la volonté d’aller au bout de leur noble logique, et de tous leurs vœux pieux.

Il nous faudrait donc être ensemble vraiment. Mais réellement Tous Ensemble… Et faire l’effort de répandre, porter, partager, colporter, traduire… Les messages, pensées et initiatives « révolutionnaires ». Jusque dans les banlieues et dans les campagnes. Conscientiser et mobiliser, là en particulier, pour que réellement tremble et se fissure demain ce système oligarchique qui nous assassine tous. Envie de dire : « Mr K., merci de votre franchise, merci pour votre courage. Merci de votre éloquence, merci de votre clairvoyance ». Je suis persuadé que ceux qui auront eu la chance d’entendre Mr K., auront intuitivement perçu toute la portée et la véracité de son message, fort et pertinent. Levons-nous, mais ensemble.
Car on l’aura entendu dire par différent commentateurs du mouvement, et toutes les images des AG sont à ce propos extrêmement parlantes d’elles-mêmes, les caractéristiques sociologiques des assemblées ND, bien que le mouvement soit par principe ouvert à tous, ne rendent que partiellement à César ce qui est à César. Certaines mauvaises langues parlent d’un mouvement essentiellement gauchisto-bobo-blanc. Des détracteurs, des persiffleurs

certainement. Mais tout de même. Il faut savoir l’entendre.
Et si l’on est content de voir des étudiants de Science-Po ou la Sorbonne, d’Henri IV ou de Louis-le-Grand, exaltés au micro, comme leurs parents l’étaient en 68, on risque quand même de se retrouver demain dirigés par des Dany le Rouge-centriste libéral, des Finky et des BHL… A nouveau. Or, comme notre Histoire révolutionnaire l’enseigne : il est indispensable, fondamentale, condition sin equa non, que les assemblées populaires préparatoires à un nouveau système, devant en théorie déboucher sur la convocation d’une assemblée constituante, soient absolument irréprochables d’un point de vue éthique, quant à leurs compositions. Le souci d’une pro-activité éclairée dans le recrutement doit absolument palier le déficit de représentation démocratique, notable en particulier dans les banlieues, et parmi les populations issues de la diversité. Car là se situent paraît-il les « gros » problèmes : de chômage, de délinquance, de radicalisation… N’est-ce pas ?

« Et là, ils auront peur !... » a posément fait comprendre à l’assemblée Mr K., éclaireur des banlieues et des minorités visibles. Et, à percevoir les réactions à son discours, pacifique, contenant toute colère, mais résonnant tout de même comme un avertissement… Une indignation. Un conseil. Un espoir. Une injonction d’essence purement démocratique en tout cas. Mr K. ne semble a priori pas de ceux qui prennent la parole pour se mettre en avant en quête de gloriole, ou par souci d’égo. On le perçoit militant, sincère et engagé, pour les siens, à savoir : l’Ensemble du Peuple de France sans distinction aucune. Comme il l’a bien dit.
N’oublions pas donc : allons vers les banlieues, motivons les banlieues, intégrons les banlieues au processus en cours… Il n’y a pas là la moindre velléité communautarisante, mais juste le légitime souci de désenclaver, aussi, les « nécessiteux ». En faire l’économie serait vouer cette belle utopie populaire et citoyenne qu’est ND à l’échec. Ce serait un schisme de plus. Une « bourde », ou plutôt une tragique erreur de plus. Une injustice de plus.
« Yà Basta ! ».

#SachezLe#ConvergenceDesLuttes #BanlieusardsDebout#40mars #QuartiersDebout#Marseille #QuartiersNordDebout #BanlieuesDebout
Prise de parole de Mr Almamy K., #40mars, vidéo « Part. 2 » sur sa page FB, time code : 13:30.
https://www.facebook.com/ALMAMY.MAM.KANOUTE

Agrandissement : Illustration 6
