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Billet de blog 17 avril 2016

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Quelques extraits des « Fusées » de Charles B. Ou le vrai Génie… Parution : 1887.

La vie m’aura fait comprendre, parfois à coups de fouets, que je ne suis Rien. Ni Personne, pour prétendre à Dire. Aussi laisserai-je la parole à mon Camarade de peine, mon ami, mon Maître, mon Mentor : Monsieur Charles B… « Les Fusées » : sortes de carnets ; parus post-mortem en 1887. Ecrits ; dit-on ; entre 1855 et 1862…

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« Le stoïcisme, religion qui n’a qu’un sacrement, - le suicide ! ».

« - Hugo pense souvent à Prométhée. Il s’applique un vautour imaginaire sur une poitrine qui n’est lancinée que par les moxas de la vanité. Puis l’hallucination se compliquant, se variant, mais suivant la marche progressive décrite par les médecins, il croit que par un fiat de la Providence, Saint-Hélène a pris la place de Jersey. ».

« Peuples civilisés, qui parlez toujours sottement de sauvages et de barbares, bientôt, comme le dit d’Aurevilly, vous ne vaudrez même pas assez pour être idolâtres. ».

« Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire. ».

« Quand même Dieu n’existerait pas, la Religion serait encore Sainte et Divine. »

« Dieu est le seul être qui, pour régner, n’ait même pas besoin d’exister. ».

« Ce qui est créé par l’esprit, est plus vivant que la matière. ».

« Qu’est-ce que l’Art ? Prostitution. ».

« De la féminéité de l’Eglise, comme raison de son omnipuissance. ». 

« Je crois que j’ai déjà écrit dans mes notes que l’amour ressemblait fort à une torture ou à une opération chirurgicale. Mais cette idée peut être développée de la manière la plus amère. Quand même les deux amants seraient très épris et très pleins de désirs réciproques, l’un des deux sera toujours plus calme ou moins possédé que l’autre. Celui-là, ou celle-là, c’est l’opérateur, ou le bourreau ; l’autre, c’est le sujet, la victime. Entendez-vous ces soupirs, prélude d’une tragédie de déshonneur, ces gémissements, ces cris, ces râles ? Qui ne les a proférés ? Qui ne les a irrésistiblement extorqués ? Et que trouvez-vous de pire dans la question appliquée par de soigneux tortionnaires ? Ces yeux de somnambules révulsés, ces membres dont les muscles jaillissent et se roidissent comme sous l’action d’une pile galvanique, l’ivresse, le délire, l’opium, dans leurs plus furieux résultats, ne vous en donneront pas d’aussi affreux, d’aussi curieux exemples. Et le visage humain, qu’Ovide croyait façonné pour refléter les astres, le voilà qui ne parle qu’une expression d’une férocité folle, ou qui se détend dans une espèce de mort. Car, certes, je croirais faire un sacrilège en appliquant le mot : extase à cette sorte de décomposition.

-         Epouvantable jeu où il faut que l’un des joueurs perde le gouvernement de soi-même !

Une fois il fût demandé devant moi en quoi consistait le plus grand plaisir de l’amour. Quelqu’un répondit naturellement : à recevoir, - et un autre : à se donner.

-         Celui-ci dit : plaisir d’orgueil ! Et celui-là : volonté d’humilité ! Tous ces orduriers parlaient comme l’imitation de Jésus-Christ.

-         Enfin il se trouva un impudent utopiste qui affirma que le plus grand plaisir de l’amour était de former des citoyens pour la patrie.

Moi je dis : la volupté unique et suprême de l’amour gît dans la certitude de faire le mal.

-         Et l’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté. »

« Ivresse religieuse des grandes villes. – Panthéisme. Moi c’est tous ; Tous, c’est moi. Tourbillon. ».

« Les peuples adorent l’autorité. »...

Charles Baudelaire – Les Fusées.

N’ayons pas peur de Mr Charles B ! Et de ses « Fusées ». Elles sont toutes aussi lumineuses. Spatiales. Et Salutaires. En ces temps « troublés », pour nous tous ; Elles, ces Fusées, sont, pour certaines, presque de salubrité publique. Faisons en des mortes-vivantes de la Pensée Humaine ! Ressuscitons-les ! Laissons-les nous hanter. Républicaines. Françaises. Français. Lisez donc !

Et, si possible, méditez-les… Mes chers « conpopulaires ». « Concitoyen » étant restrictif…

Je vous y invite, et vous souhaite d’avance bonne lecture, « kiff » ou délectation, face au génie de ces quelques pages, vingt-deux en tout et pour tout, en PDF (presque comme « Indignez-vous »), disponibles ci-dessous : 

http://www.ebooksgratuits.com/pdf/baudelaire_fusees.pdf

http://www.millebabords.org/IMG/pdf/INDIGNEZ_VOUS.pdf

Et bisous, au passage, au Marquis de S… Ou à bon entendeur.

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Les Fleurs du Mal - BX

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