… Et de confrontations dangereuses, faisant plus appel à la testostérone qu’à la matière grise.
Alors que le cadavre de la députée travailliste Jo Cox ; sauvagement assassinée avant-hier, dans son bastion du nord de l’Angleterre ; était encore chaud, Nigel Farage, leader du parti identitariste et xénophobe UKIP, n’hésitait pas enfoncer son clou de la « dernière chance » ; arme imparable et ultime, de sa campagne pro-Brexit. Par le biais d’une affiche délétère, qui fait logiquement polémique. Marquant le plus profond clivage actuel de la société britannique.

Agrandissement : Illustration 1

En gros : êtes-vous pour ou contre l’invasion par les migrants (syriens et autres Sarrasins) ? Un clou bien-bien rouillé tout de même. Pathologiquement : Tétanogène. Usé, éculé ; presque vieux comme le monde. Reconnu comme digne de Goebbels (et de son fameux adage sur le martèlement efficace des consciences…), par la presse britannique elle-même (on y parle de « Nazi-style propaganda »…). A une semaine du référendum concernant son éventuelle sortie de l’Union Européenne, la fibre anti-immigrationniste, voir ouvertement raciste, ou franchement islamophobe du Royaume-Uni, lâche ses dernières salves. Brûle ses dernières cartouches. Sur le thème le plus porteur qui soit, du point de vue du marketing politique actuellement : la haine des étrangers. C’est leur dernière chance de l’emporter : la peur des migrants. L’angoisse de voir affluer tous ces réfugiés, demandeurs potentiels de droits sociaux. Ce, malgré les mesures restrictives prises récemment par le parlement anglais, à propos de la limitation des droits des ressortissants... Non-UK-born, ou non-born-in-UK... En particulier, tous ces non-whities, comme dirait Manuel. Tous ces terroristes potentiels !... Imaginez. Un flot continu de Ben Ladden en herbe ; désertant les pubs, dont il faut pourtant absolument être un « afficionado », pour espérer pouvoir s’intégrer outre-Manche !!! Nigel (et tant d’autres hérauts/héros en Europe) d’alerter l’opinion ! C’est normal ! Avec tous les moyens du bord. Quels qu’ils soient. Se posant en défenseur, avant tout, du bien-être de leur Peuple. Au sens où eux-mêmes arrivent à conceptualiser la notion épineuse et complexe de Peuple. Mais bon. Voilà tout. Rien de plus sain, en fait. Rien de plus logique, en somme. En tout cas, dans l’optique ethniciste et suprématiste qui semble être la leur. Il n’y a qu’un Peuple considérable. Le peuple d’Angleterre. Tel qu’ils s’accordent à le reconnaître, eux : Lords & Sirs & Kings & Queens & Westminster & City & Gentlemen & Dominions & Common Wealth & MI6 & BP & NP & The Red Devils & Pubs & Cies … Restant à discuter le contenu de cette reconnaissance. Mais cela n’est qu’un détail, comme dirait le père de notre future Présidente.
UKIP bénéficie du soutien, et du partenariat, de nombreux autres mouvements populistes, anglais et européens ; voir mondiaux ; de néolibéraux-souverainisto-mondialiste, réactionnaires, identitaires comme eux, frontiéristes comme eux. Souvent aux consonances racialistes ou suprématistes, comme eux. Des « trumpistes », par exemple. Ou bien même, de sympathies, plus ou moins assumées, de la part de certains cadres des mouvements dits « Républicains », en France. LR ou PS en première ligne. Ou même encore, de la part des Républicains, au sens où l’entend Donald Trump… Ces mouvements qui abondent dans toute l’Europe, et partout ailleurs, ces dernières années. Bien plus ; ou disons, pour le moins, « proportionnellement » aux flots de migrants que nous avons à affronter.
Des flots humains, qui se déversent assez logiquement sur nous ; pour les avoir, ne serait-ce que partiellement, initiés. Par nos inconséquences diplomatico-militaires… Béachéliennes.
Par simple souci d’honnêteté intellectuelle, serait-il possible que nous convenions définitivement, ensemble, de ce que ce péril des flux migratoires incontrôlables, dont les UKIP, FN, LR&Cie veulent, soi-disant, nous « protéger » ; par toujours plus de violence, de flicage, d’ostracisme, de racisme, de contrôles, de répressions, de « préventivité », d’enfermement sur soi, d’a-solidarité, d’inhumanité… de déculturation et de recivilisation sauvages et veules… Soit en fait le simple corollaire des politiques extérieures, qui sont les nôtres ; aux Ordres ; affiliées à celles de nos suzerains, et autres prescripteurs indignes. Irresponsables. Carnassiers. Avares en humanité. Mais Assoifés de profits inconditionnels.
Ce que Nigel et consorts, feignent tous d’ignorer. Avec une habileté et une expertise indéniables, en matière de science de la communication, et de la manipulation mentale. Mais avec le défaut de présenter à la face du Monde tout entier ; qui n’est pas dupe non plus, ou du moins pas encore dans sa totalité (comme l’eût espéré Nigel), l’image des dernières lettres d’une certaine Marquise, compromise par elle-même ; prise à son propre piège ; et finalement détruite par son détestable, et universellement reconnu immoral, goût pour la compromission des âmes innocentes. Nos sociétés apparaissent dépravées, par l’usure que génère le jeu autour des sentiments humains les plus profonds, et les plus essentiels. Nos psychés collectives sont à l’image des amants désespérés, décrits épistolairement par le Général Pierre Choderlos de Laclos, ce visionnaire. Ce Révolutionnaire.
Nigel, Comme le font tant de ses alter egos populistes en Europe, « surfe » donc sur le grand "cataclysme" migratoire. Visible. Prévisible. Mirifique. Prolifique. Nigel, lui, anticipe, capitalise, et cherche à rentabiliser politiquement la « Big Wave » de ce tsunami humain auquel nous allons tous devoir « faire face ». Et c’est très bankable, électoralement ! Ça marche à coup sûr ! C’est breveté ! Parole de FN, de LR, de PS (Solférino), de UKIP, d’UDR… Etc… Y’a rien de plus porteur et « fashionnable » en ce moment ! C’est trop tendance ! Si tu t’y mets pas, t’es has been ! T’es out ! Si t’es UKIP, « T’es Ok, t’es bath, t’es in !... ». Comme dans ce morceau bien kitchouille, à l’origine du fameux : « t’es mignon, t’es sympa, tu m’as l’air sincère… ». Expression passée entre temps dans le langage courant.
Et tout à fait de circonstances, ces derniers temps...

La peur de cette vague incontrôlée de « demandeurs d’asile » arrivants de tous les azimuts ; azimuts, où bien souvent, la Royal Air Force se trouve être, ou avoir été engagée militairement… Mais tout cela, selon Nigel, Ukip et les autres brexiteurs, ce serait à cause de L’U.E ! Et non de l’atlantisme réputée de la politique étrangère de la Reine, et de son gouvernement. Alors, accueillir tous ces futures assistés sociaux, aux frais de la couronne ; qui a déjà bien assez à faire à assister la City de Londres et à assurer les fastes du Royaume (aussi dit « Empire », selon l’angle d’appréhension) ; non merci, comme dit Nigel.
A l’instar de Marine, ou Nicolas, ou Manuel, ou Mariton, ou de Villiers, ou Le Maire, ou Guaino, ou Woerth, ou Robert Ménard, ou, ou… Ou de l’UDR en Suisse. Ou comme en Hongrie, en Belgique, en Grèce, en Serbie, en Russie, aux USA… Ou même en Allemagne. Patrie pourtant particulièrement accueillante ces derniers temps (« Putain ! Un million ! En un an !... », on a envie de dire : wahou !); mais tout de même, et peut-être, du coup aussi : patrie de PEGIDA.
L’Homme, qui est bien sûr un loup pour ses congénères, surtout, et en premier lieu, s’ils sont Autres, sort maintenant ses crocs ravageurs, et prodigue ses carnages multidirectionnels, sans plus trop se soucier d’être chassé par quiconque… La meute est maintenant reine ! Ou en passe de l'être.
Dans la société anglaise, les sondages l’indiquent, le clivage est aussi « équilibré » qu’il est significatif ; par ce fait même. Imaginons que 50% des anglais soient tacitement d’accord avec les opinions et les méthodes que défendent les Nigel Farage et autres skin-heads, et hooligans éructants et reprimitivisés des divers « National Party » qui pullulent… ! . Ça foutrait vaguement les boules sur leurs intentions civilisationnelles, quand même, non ?... Les autres 50%, (risquant de devenir largement minoritaires dans les prochains temps, vues les tendances lourdes qui semblent s’affirmer, en Angleterre, comme partout dans notre Monde reculturé par un schisme fantasmatique…), n’auront qu’à bien se tenir. Et faire profil bas, une fois qu’ils auront été mis en minorité. Quant aux « bougnoules », qui en font partie, pareil, voir pire. « Qu’ils retournent d’où ils sont venus ! ». « Great-Britain free, Great-Britain pure ! ». UKIP et ses sbires s’activent donc, pour que l’Ordre, et l’Honneur de la Couronne d’Angleterre soient rétablis dans leurs pleins Droits. Y compris par des hordes de fans de football, saoulés à coups de pintes de bières. Experts-ratonneurs, chasseurs de crouilles, purificateurs de la race, de la patrie et Cie… Avec la croix-gammée tatouée à l’épaule, s'il faut ; ou l’un des autres symboles de l’anglicanisme endogame, ou du celtisme dégénéré, tels qu’ils peuvent confiner à un intégrisme fervent, ouvertement revendiqué, et largement ethnocentré. Excluant du champ de l’Humanité respectable, par définition, tout « Autre ». Profondément xénophobes sont donc certains des militants de la cause UKIP-Brexit. Disons qu’ils ne sont pas tous de véritables humanistes ; mais plutôt pour une bonne part, des fanatiques, plus ou moins violents, par leur essence doctrinaire même. Des illuminés de la Nation, conçue au sens du patrimoine culturel… Et génétique, dans l’optique darwinienne. UKIP, sert de référent, de faire-valoir, de caution morale, à des groupes d’extrémistes, couramment dits hooligans, comme on en vit sévir à Marseille, autour de l’ « Euro » de football, il y a quelques jours. Prêts à en découdre, physiquement, voir militairement. Miltant, via la plateforme politique qu’est UKIP (plus ou moins équivalent du FN en France), et dans la rue, à coups de battes et de bars de fer, si besoin…
Excusez cette parenthèse autobiographique, qui se voudrait significative : je me souviens, avec effroi, de mes passages à Londres, durant l’adolescence. C’était dans les années 80, à l’occasion de voyages linguistiques, très bien organisés. Merci Maman. Le passage « shopping », dans le center of the city of London, nous amenait à passer par la réputée, l’immensément touristique et commerçante « Carnaby Street » ! Où mon regard de jeune métis, notoirement basané, avait tendance à baisser les yeux devant des bandes de skin-heads, deux à trois fois plus hauts que nous (parfois prêt de 20 ou 30 spécimens regroupés, particulièrement athlétiques ; autant que peu familiers, ou avenants!...), qui semblaient me signifier que je faisais tâche dans le décor. Leurs charismes accusateurs, et quelques mimiques contenues, alliées à cet hostile regard ; plus que « noir »... Suffisaient à passer le message de mon incongruité notable en cet espace. LEUR espace. (Mais qu'ils le gardent!...). Comme malvenu, autant dans leur environnement immédiat, que dans le groupe d’enfants blancs qui m’accompagnaient… Et dans l’image de l’Europe, tels qu’ils (parents-fondateurs-précurseurs des UKIP) la concevaient. Déjà à l’époque. Pourquoi j’en parle ? J’en parle, c’est tout. Et je ne vous évoque même pas les « chasses »… Qu’il nous fallait subir, en tant que « frenchies » ou « frogs », comme ils nous appelaient, dès lors que le soir tombé, on aurait voulu s’acheter un cheese au Macdo du coin !... Alors « Nigger », en plus, c’était double-peine, croyez-moi ! Il fallait savoir courir… Pour pouvoir manger ; à douze ou treize ans, ça forge définitivement une certaine appréhension, certes subjective, du respect qu’il faut avoir pour le Nationalisme anglais. D’arrière cour, certes. Courir pour ne serait-ce qu’espérer survivre à l’hétérodoxie, dont nous accablions nos hôtes charmants. Ça faisait penser à : « Run, nigger, run… » (chants d’esclaves datant de 1851), dont il est question plus haut. Mais juste pour un cheeseburger, en l’occurrence…
Mais je tremble encore aussi, de mes passages, à cette même époque de l’adolescence, dans les 80’s, ou « eighties », à la « place carré » des Halles, à Châtelet. (Ou sur le Parvis de la Défense, voulu, au même titre que le FN, par feu le Président François Mitterrand. Il a intitulé ça : les « Grands Travaux ». Comme Louis XIV, ou Napoléon, en leurs temps…). Les bandes de Skin-Heads, avec Bat-Skin, entre autres. Les « jeunesses françaises » : GUD, JNR, Troisième voie, etc. Occupaient le terrain. Ratonnant, si besoin, sans pitié. « Sourires Kabyles », qu'y disaient. Agression de femme enceinte, pour cause d’arabité notoire. Cassage de Redskins. Et jusqu’au meurtre… A la « Jo Cox » ! Les activités des milices d’extrême-droite renaissantes, post IIIème Reich, ne manquaient pas, déjà en 89... Regroupement grégaires, camps d’entrainements, et agressions diverses. Il y avait toujours quelque négro esseulé, quelque bicot rentrant de son travail d’ouvrier sans-histoire, à agresser à douze, à rouer de coups, pour le plaisir. Mais aussi, et surtout, l’Honneur de défendre la France éternelle. J’ai grandi avec cette peur des « Crânes rasés » d’Angleterre jusqu’en France
Ils étaient dans les rues de France, sauvages et rarement punis, en particulier entre 1986 et 1991. Ils en ont été chassés par les seuls pseudo-milices d’auto-défense « bougnoules-melting-pot » que la France ait jamais connu : Les Antifas. Hommage leur soit ici rendu pour l’éradication salvatrice de cette peste brune galopante. Les Rudy Fox, les Requins Vicieux, les Black Dragons, les Duckies ou Ducky boys: Les Red Warriors… Eux-mêmes savent.
https://www.youtube.com/watch?v=EfDbTgb6uyc
Des combats musclés, et sanglants souvent, auront donc eu lieu en plein Paris, à la fin des années 80. Tournant 90. Entre pro, et antifascistes de l’époque. Il y vingt-cinq ou trente ans. Pas Plus. UKIP, et le FN étaient déjà à nos portes… Comme une mauvaise herbe, ils repoussent sans cesse. Mais ne sont plus très loin d’aboutir à leur idéal de société. Une société repliée sur elle-même. Entièrement blanche. Comme dans certaines provinces d’Afrique du Sud… A la Rhodes. Serge Ayoub, fondateur des JNR, (Jeunesse Nationaliste Révolutionnaire) « Mr Batskin », avoue avoir lui-même été inspiré par les skinheads anglais, à la fin des années 70…Il assume de revendiquer : un nécessaire « Ecrémage ethnique ».
L’Angleterre, ou « perfide Albion » comme dirait l’Autre, le Grand, n’est-elle pas pourtant en première ligne des actions militaires, non pas de l’U.E. pour le coup, mais bien de l’OTAN (dont le Grand nous sortit, et où le petit nous réintroduisit), en particulier au Moyen-Orient. L’allié N°1, et le bras armé des Etats-Unis, au sein de cette Union Européenne, qu’ils ont eux-mêmes créée, et contribué depuis soixante ans à façonner, selon leurs désirs propres ? Selon leurs seuls intérêts. Comme de coutume.
Les archives déclassifiées, dans les années 2000, sur Schumann et Monnet, « pilotés » en sous-main par la CIA en 1957, ne suffisent-elles pas à indiquer l’entrisme forcené dont la structure, elle-même de l’Union Européenne eut à pâtir, depuis ses débuts. Depuis sa création même. Et jusque dans son génome donc. « Les rapports de couple sont des rapports force… », nous dit Marie-France Garaud ; qui s’y connaît plutôt bien en ces matières.
https://www.youtube.com/watch?v=1Atyvt9TlcQ
Hervé Mariton, lui aussi, en promotion de sa candidature à la primaire à droite en France, insistait hier matin, chez Bourdin (voir RMC-BFMTV), sur sa compréhension du « problème » d’immigration auquel réagissent les grands-bretons. En réaffirmant sa compassion aux courageux brexiteurs anglais, soucieux tout simplement de préserver la terre de leurs ancêtres. Son expression favorite du moment semble être, à tout propos ; « foin d’hypocrisie ! ». Tout un slogan ! Un goût du désuet, certainement fait pour marquer son attachement au patrimoine linguistique de la France d’Antan ; dont il a une nostalgie, qui le mord « jusqu’au sang ». Sang, qu’il voudrait moins impure, d'un point de vue National. Ou Social. Adepte intégriste, de la marseillaise littérale qu’il est. Creusant d’innombrables sillons, Pour lui, ça marche autant pour ce qui est de dézinguer le « malpropre » Nicolas Sarkozy, son nouvel « adversaire » du moment… ou de demander le rétablissement du droit du sang, pour contrer efficacement les hordes immigrationnistes qui nous assaillent de toutes parts.
A Nigel, à Hervé, plus qu’à d’autres certainement, nous devons accorder toute la gratitude qui revient à une source de lumière qui n’éclairerait qu’elle-même.
Désexitement vôtre.