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Billet de blog 19 avril 2022

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Poutine et l'enfant qui a promis de « tout dire à Dieu »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis quelques semaines l'Ukraine subit les conséquences dramatiques d'une guerre d'extermination menée par l’armée russe sous la direction de Poutine. Sans motif direct ou indirect, Poutine a déclaré la guerre à l'Ukraine pour contrôler ce pays qui s'efforce, avec plein d’espoir, de sortir de l'ère soviétique pour de rejoindre les rangs de la démocratie européenne.

Nous pensons que Poutine a anticipé la limite de la réponse de la communité internationale à sa guerre. Donc il n’hésitera pas à repousser les limites du danger profitant ainsi de l’impuissance de la communauté internationale. Il s’agit d’un jeu qu’il maîtrise parfaitement. Il dispose des outils et des moyens nécessaires pour le mettre en œuvre. Cette agression est là, elle continue et, l'Europe choquée, vient de constater que les options à sa disposition ne suffissent pas pour arrêter l'agression russe contre l'Ukraine, ni pour empêcher une agression future contre un autre pays.

Mais les deux questions inquiétantes qui demeurent c’est de savoir si nous avons perdu l’espoir d'arrêter cette guerre et si nous sommes en capacité de mettre fin aux guerres répétées de Poutine ?

Pour répondre à ces deux questions, nous devons remonter un peu dans le temps à l’époque où la communauté internationale a autorisé directement ou indirectement Poutine à mener plusieurs guerres sans aucune crainte. Nous nous souvenons tous encore de la guerre sanglante qu'il a menée et qu’il mène encore contre le peuple syrien pour sauver un dictateur meurtrier qui assassine sauvagement un peuple qui s’est soulevé pour réclamer plus de libertés démocratiques.

Les circonstances de la guerre en Syrie laissent à penser àqu’il y aurait une volonté internationale de maintenir un régime meurtrier corrompu dans un pays situé en Méditerranée du sud et, qui de fait, offre une position de géographie stratégique sur cette partie de globe.

Pour le peuple syrien, aucun pays du monde n'a sérieusement travaillé pour arrêter les massacres de Bachar Assad contre eux. Embarrassés pour déclarer clairement leur soutien à un régime meurtrier, de nombreux pays du monde libre ont soutenu l'intervention de Poutine pour sauver Bachar Assad alors que son régime était au bord de l'effondrement sous la résistance du peuple syrien.

C’est ainsi qu’ils ont laissé Poutine intervenir librement en Syrie sans qu’il soit tenu pour responsable des massacres qu’il a perpétrés. À ce stade, la communité internationale a donné à Poutine le feu vert pour devenir un dictateur sans limite.

Accepter ce constat nous conduit à penser que l'Europe peut prendre des mesures efficaces, au-delà de celles qui ont été prises jusqu'à présent, pour faire front à Poutine, sans craindre de déclencher une guerre directe avec la Russie.

Concrètement, l'Europe peut affronter efficacement Poutine en dehors du territoire européen notamment en Syrie, en apportant un soutien militaire et logistique aux cellules de la résistance syrienne, celles qui ont combattu l'armée du régime d'Assad pendant de longues batailles avant que les avions de combat russes interviennent dans la guerre en Syrie. L’intervention russe a permis au régime d'Assad, qui était sur le point de s'effondrer, de reprendre le dessus. Nous nous souvenons tous que la résistance syrienne demandait à tous les pays du monde de lui fournir des armes antiaériennes afin qu’elle puisse continuer le combat contre les armées de Poutine-Assad, mais elle n'a pas été entendue. Elle n’a obtenu aucun matériel militaire antiaérien pour continuer sa lutte.

Nous pensons que l'Europe peut faire bouger le front syrien contre Poutine et son allié Assad en fournissant du matériel militaire aux combattants de l'Armée syrienne libre

Les besoins en armement pour changer la situation en Syrie ne dépasse pas le quart de ce qui a été fourni à l’Ukraine. L’expérience récente en Ukraine nous renseigne que ce soutien peut être apporté entièrement par l'Europe seule, car elle possède les armes nécessaires.  Cette opération serait peu coûteuse et aurait des effets positifs immédiats dans la lutte pour mettre fin aux guerres de Poutine.

Il convient de noter que cette stratégie peut être mise en pratique en quelques jours.  Cette stratégie pourrait être l'une des armes efficaces entre les mains de l'Europe face à Poutine. À condition que l'Europe décide d'avancer dans cette direction sans l’accord des États-Unis d'Amérique. En effet, ces derniers ont empêché et empêcheront l'arrivée de toute arme susceptible de mettre fin au régime de Bachar Assad.

Remarquons aussi que la position américaine sur la guerre de Poutine contre l'Ukraine est ambiguë. Il ne faut pas oublier que les américains ont annoncé avant le début de la guerre qu’ils n’interviendraient pas si Poutine attaquait l'Ukraine. Ce positionnement américain donne à l'Europe le droit de prendre toutes mesures qui contribuent à la protéger. Cette Europe, qui semble menacée plus que jamais.

En 2014, suite à une frappe aérienne menée par l'armée de Bachar Assad et son allié Poutine, qui a entraîné la mort de dizaines d'enfants et de femmes. L’un des enfants blessés alors qu'il luttait contre la mort entre les mains des ambulanciers, a fait une promesse en disant: « Je dirai tout à Dieu » puis il est parti.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.