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Billet de blog 18 juillet 2011

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Ouverture du marché des paris en ligne : le rugby show-business emballe les bookmakers

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L'ovalie n'a pas encore digéré son passage au professionnalisme et au rugby business, que les jeux d'argent sur le rugby ont été ouverts à la concurrence en France à l'été 2010.

Avant d'examiner plus en détail l'impact du pari sportif sur le rugby, rappelons-nous quelques conséquences de la professionnalisation et médiatisation du rugby des années 90-2000.

Un rugby déjà refaçonné par le show-business

Le rugby fait officiellement partie des sports professionnels depuis août 1995, lorsque L'IRB efface de ses statuts l'obligation d'amateurisme. Progressivement, le rugby est alors entré dans l'ère du spectacle et du show télévisuel, notamment sous l'impulsion du magna des médias Rupert Murdoch. En France, le rugby s'est progressivement popularisé dans les années 2000, avec comme point d'orgue l'organisation de la coupe du monde 2007.

Dans le mouvement du show-business, les règles sont régulièrement modifiées pour favoriser l'attaque et le jeu des arrières, plus télégénique. Les mi-temps passent de 5 à 10 minutes pour les intermèdes publicitaires. Les budgets de clubs progressent inexorablement, la part des subventions dans le Top 14 et la ProD2 diminuent au profit de celles des sponsors et des partenaires. Les joueurs sont de mieux en mieux entraînés et accompagnés : encore dénigrée dans un passé récent, la récupération est aujourd'hui sacralisée. Le suivi médical, avec kinésithérapeutes, ostéopathes et diététiciens, fait partie du quotidien des joueurs. Les transferts se multiplient jusqu'à mettre au chômage de nombreux joueurs. L'afflux des joueurs étrangers, notamment au Toulon de M. Boudjellal, suscite les premières réactions nationalistes. Les grosses écuries comptent deux équipes-type en leur sein pour faire bonne figure dans toutes les compétitions. Les corps des joueurs sont moulés dans des tissues d'Appolon rétifs au tirage de maillot et donc propices aux plus belles percées plein champ. Lomu, Wilkinson, Carter, Habanna, Michalak et bien sûr Chabal sont entrés dans le star-système médiatique.

L'offre de paris sur l'ovalie en fort développement

En France, le rugby n'a jusqu'ici que très peu l'objet de paris, la Française de Jeux (FDJ) ayant concentrée l'essentiel de son offre de pari sportif sur le football. Cette habitude semble d'ailleurs perdurer : cette année, ParionsWeb, le site de la FDJ, s'est contenté de proposer quelques cotes sur le tournoi des 6 nations.

Mais le monopole de la FDJ a donc pris fin cet été. L'offre de paris sur le rugby est donc libre de se développer sur les sites homologués par l'autorité de régulation des jeux d'argent (ARJEL).

En fait, la déferlante du pari sportif sur les clubs de rugby a déjà commencée. L'offre est déjà là où ne l'attendait pas, sur le site du PMU. Ce dernier propose ainsi des paris sur les matchs des tri-nations, ignorés par la FDJ ou encore par Sajoo.

Betclic propose des paris sur quasiment toutes les compétitions majeures... sauf le championnat français, ce qui est étonnant vu le nombre important de ses joueurs francophones.

Bwin est donc sans doute le site le plus propice à parier sur le rugby : Top14, Tri-nation, coupe du monde, championnats de Nouvelle-Zélande et d'Afrique du sud, le parieur dispose d'un large choix. Les paris sur le prochain vainqueur du Brennus sont déjà ouverts.

Toutefois, l'offre de paris en France devrait probablement s'homogénéiser entre les différents bookmakers. Les parieurs pourraient donc choisir leur bookmaker selon des critères plus prosaïques, à savoir l'appel publicitaire et les bonus d'inscription reversés aux nouveaux inscrits reversés par les opérateurs tels que le bonus Betclic et autres promotions des PMU, EurosportPoker ou Sajoo.

Au niveau marketing, la reprise des compétitions et la rentrée de nouveaux bookmakers définitive sur le marché français vont sonner l'ouverture des hostilités entre annonceurs, sur internet mais également sur les terrains de rugby. Les opérateurs agréés sont en effet déjà dans les startingblocks : BetClic sponsorise déjà Toulouse et le Stade Français et FranceParis supporte Toulon.

Plus d'inégalités budgétaires entre clubs

L'ouverture du marché du jeu d'argent est donc synonyme de nouveaux sponsors pour les clubs. Mais pas pour tous ! En effet, la politique de sponsoring des bookmakers ne concernent pour l'instant que les clubs qui tiennent le haut du pavé. « Les leaders vont avec les leaders » déclarait récemment le dirigeant de l'un d'entre eux.

Le sponsoring des bookmakers est en effet un sponsoring dont l'impact se veut national et international, au contraire des sponsors traditionnels de la discipline pour lesquels la proximité territoriale est un enjeu fort : industries régionales (Michelin, Pierre Martinet), cabinets conseil bien implantés (Cap Gemini) ou encore banques et assurances, souvent structurées autour de caisses régionales (Groupama, Caisse d'Epargne, etc.). Le premier effet sur pari sportif pourrait donc être de creuser les inégalités entre les clubs de rugby de nos championnats. (article publié dans la revue IGA Magazine)

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