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Nadia lotus est romancière, chroniqueuse de roman, bêta-lectrice et rédactrice d'un magazine cinéma CinéPhilo

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Billet de blog 22 décembre 2025

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Quand la littérature pense la technologie : relire Queneau à l’ère numérique

Cent mille milliards de poèmes est une œuvre de Raymond Queneau, publiée en 1961. C’est un livre-objet expérimental, emblématique de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), dont Queneau est l’un des fondateurs.

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Illustration 1

Le principe ?
Le livre contient 10 sonnets.
Chaque sonnet est imprimé sur des bandes découpées, un vers par bande.
Tous les vers occupant la même position sont interchangeables.

Résultat :
on peut combiner librement les vers, ce qui donne
10¹⁴ poèmes possibles, soit cent mille milliards de poèmes.
On présente souvent Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau comme une curiosité littéraire, un jeu de papier un peu fou.
Bien avant le numérique, Queneau invente un algorithme poétique. Le support est en papier, mais la logique est déjà technologique : une structure, un système, une machine à produire du texte. C’est la preuve que la littérature utilise la technologie, même quand elle la refuse.
Nous sommes d’accord avec l' idée que la littérature dialogue avec la technologie depuis toujours ; qu' elle se transforme avec ses outils.
Mais pour nous, cette évolution ne doit pas effacer la sensibilité humaine.
Ce livre ne remplace pas le poète.


Il transforme le lecteur en acteur, en co-créateur, mais c’est toujours l’émotion, l’intuition, le regard humain qui donnent sens aux mots assemblés.
La machine peut proposer des formes, des possibles.
Mais le trouble, la résonance, la mémoire intime, eux, restent profondément humains.
On aime opposer la littérature “pure” aux outils techniques.

Nous croyons plutôt à une cohabitation :
la rigueur du système d’un côté, la fragilité de l’émotion de l’autre.
Refuser la technologie serait naïf.
Refuser l’humain serait dangereux.
Queneau ne trahit pas la poésie.
Il nous rappelle que la littérature peut être à la fois structurée et sensible, programmée et vivante.
Pour nous Cent mille milliards de poèmes est un point d’équilibre :
un lieu où la technologie ouvre des possibles,
et où la sensibilité humaine décide ce qui mérite d’être lu, ressenti, retenu.
Booktech, c’est l’espace où la littérature dialogue avec la technologie sans renoncer à la sensibilité humaine.

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