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Conseil national du PCF, responsable de la commission "Lutte contre le racisme et l'antisémitisme" / Secrétaire départemental du PCF 54 / Conseiller régional du Grand Est / Adjoint au Maire de Nancy

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Billet de blog 6 février 2017

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Pas une minute à perdre : il faut agir maintenant pour le rassemblement !

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Depuis le 29 janvier monte une aspiration au rassemblement des forces de gauche autours d'un programme pour tourner la page du quinquennat de François Hollande et éviter un duel entre la droite et l'extrême-droite au deuxième tour de l'élection présidentielle. Cette aspiration existait déjà, la nouveauté est qu'elle se double de la perception que l'unité à gauche pour la présidentielle et les législatives devient concrètement réalisable.

Nous pouvons y arriver si nous en avons la volonté. Ne pas saisir les opportunités de ce moment politique, c'est faire le choix d'un suicide collectif pour toutes celles et ceux qui veulent changer la vie et transformer la société. Il nous faut agir vite.

Très sincèrement et bien légitimement, beaucoup s'interrogent sur une question clef : qui pour incarner le rassemblement à l'élection présidentielle ?

Si nous prenons le problème par ce bout-là, c'est l'échec assuré. La seule question qui vaille est la suivante : existe-t-il suffisamment de points de convergence entre les programmes proposés par Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon et Yannick Jadot pour constituer une majorité législative et un pacte de gouvernement ?

Lisez-les, la réponse est oui, sur des questions essentielles et urgentes : refus des règles Européennes qui imposent les politiques d'austérité, relance de l'emploi et de l'activité par la transition écologique, mesures immédiates de soutien au pouvoir d'achat, politiques en faveur de l'égalité femme-homme, droit de vote des résidents étrangers, VIème République, abrogation de la Loi El Khomri et nouveaux droits pour les salariés (et si là ministre du travail était candidate aux législatives, ce serait à elle d'assumer cette contradiction, qui pourrait être facilement tranchée par les électeurs de la 18ème circonscription de Paris, il faut arrêter avec cet argument bidon). Bref, tout sauf une synthèse molle ou un "plus petit dénominateur commun" sans contenu.

Certains objectent qu'il reste des divergences ou des nuances importantes sur plusieurs questions (nucléaire, constituante, pôle public bancaire, etc). Oui c'est vrai, et alors ? Peut-on se payer le luxe d’attendre d’être d’accord sur tout pour construire un socle majoritaire d’idées ? Dans la situation, aucun courant politique ni candidat à gauche ne dispose d'une base suffisamment large pour polariser seul une majorité pour gouverner, ni même pour atteindre le second tour. Surtout, comment penser que les débats sur les questions qui font divergence pourront progresser dans la société si nous laissons la droite et l'extrême-droite profiter de nos divisions pour gagner ?

Il n'y a objectivement aucune raison valable de considérer qu'une plate-forme programmatique commune n'est pas possible. D'autant que celle-ci n'empêcherait ni aux uns, ni aux autres, de continuer à porter dans le débat des propositions qui leur sont propres (par exemple, je trouve les propositions du PCF bien plus avancées et crédibles que Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon sur la question du pouvoir de la finance et des banques).

Resterait alors à régler l'épineuse question de la candidature à la présidentielle. Avec un solide accord programmatique et la désignation pluraliste des meilleures candidatures pour l'incarner sur les circonscriptions législatives, celui qui accepterait de « laisser la place » à l'autre pour porter la candidature en sortirait grandi et renforcé. Et nous aurions l'occasion de mener une campagne collective, à plusieurs voix, entraînant des dizaines de milliers de citoyens, des forces du mouvement social, AVEC le candidat, pas derrière. Là serait la véritable insoumission à la mécanique bonapartiste d'une Vème République à l'agonie.

Peut-être ne suis-je pas assez cynique, mais je n'arrive pas à croire que l'on puisse être sincèrement opposé au présidentialisme de la Vème,  favorable à une VIème République et qu'on fasse de la candidature à la présidentielle l'obstacle premier.

La politique est faite de fenêtres d'opportunités qui se referment aussi vite qu'elles se sont ouvertes. Il y a celles et ceux qui cherchent à s'en saisir, il y a celles et ceux qui s'y refusent, par frilosité, par sectarisme ou parce que leurs intérêts sont ailleurs. Il y a surtout celles et ceux qui luttent quotidiennement dans leur quartier, leur village, leur entreprise ou leur service public, celles et ceux qui souffrent de leurs conditions d'existence, et qui n'ont plus le temps d'attendre.

Le 4 février 2017

Bora Yilmaz

Secrétaire départemental du PCF 54

Conseil national du PCF

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