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Conseil national du PCF, responsable de la commission "Lutte contre le racisme et l'antisémitisme" / Secrétaire départemental du PCF 54 / Conseiller régional du Grand Est / Adjoint au Maire de Nancy

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Billet de blog 6 septembre 2012

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Marseille a besoin d'emplois, pas de chars d'assaut !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alors que se tient aujourd'hui un comité interministériel consacré aux violences marseillaises, je reproduis ci-dessous le communiqué du Front de Gauche des Bouches du Rhône sur la situation. Et en bonus : un hommage en musique des rude boys parisiens (fan du Red star, pas du PSG, que chacun se rassure !) du 8°6 CREW.

Marseille, le 5 septembre 2012

Une fois de plus Marseille défraye la chronique. Les unes veulent que l'armée prenne position dans les quartiers Nord... les autres réclament le classement de l'ensemble de la commune en « zone de sécurité prioritaire »... A quand la déportation sur une île déserte ?...

Cette agitation, qui a pour incidence la stigmatisation de tous les marseillais. ne repose pourtant sur aucun bouleversement récent de la situation : depuis de très nombreuses années on enregistre environ 30 morts violentes par an dans la juridiction de Marseille. Ce chiffre est stable, et renvoie à l'existence, réelle, du grand banditisme à Marseille... comme à Lyon, à Grenoble, où en Seine Saint Denis...

Il ne s'agit pas de s'en féliciter, ni même de s'en satisfaire. Mais de faire remarquer que la situation ne s'est pas subitement dégradée et ne justifie pas cette surenchère politique et médiatique.

Ce dont Marseille souffre d’abord, c’est des inégalités : 26% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, des milliers de marseillais sont plongés dans la précarité. Toute une part de la population se retrouve laissée pour compte, sans avenir et sans espoir, et ses éléments les plus fragiles se trouvent ainsi abandonnés aux mains du grand banditisme.

Si des moyens doivent être déployés, si la mobilisation générale doit être décrétée, ce doit être d’abord pour assurer à toutes et tous un avenir digne !

Ce dont Marseille souffre aussi, c’est de la pénurie d’équipements sociaux de proximité, d’équipes de travailleurs sociaux et de prévention. Et les rares services qui subsistent sont confrontés à un manque de moyens humains et financiers qui s’aggrave chaque année, faute de subventions publiques suffisantes, limitant considérablement leur intervention auprès des personnes les plus démunies.

L’oligarchie locale n’est pas exempte de ce climat. D’affaires en affaires, l’idée même de justice et de respect de la loi est décrédibilisée dans notre ville.

Côté sécurité, les policiers chiffrent à 300 les effectifs supplémentaires nécessaires, (soulignant qu’en nombre d’habitants cela ramènerait tout juste Marseille au niveau de Paris, par exemple). Mais il faudrait aussi discuter de l’utilisation de ces policiers : pour lutter vraiment contre le grand banditisme, ce sont les effectifs de la police judiciaire et les services de douane qu’il faut renforcer...plutôt que de multiplier les « descentes » ponctuelles de la BAC dans certains quartiers avec contrôles d’identité à répétition qui ne servent à rien d’autre qu’à rendre l’atmosphère un peu plus électrique... Une fois de plus, les vraies questions ne sont pas posées : d’où viennent les armes qui se retrouvent dans les mains des habitants ? A qui profite le trafic ?

L’instrumentalisation ainsi faite d’une question de sécurité ne fait que renforcer un climat d’inquiétude et de rejet, qui fait le lit de l’extrême droite et détourne des véritables questions. Loin des petites phrases médiatiques et des coups politiques, le Front de gauche réclame pour Marseille les moyens d’une politique ambitieuse développant les emplois et les équipements, seule susceptible d’offrir aux marseillais de réelles perspectives d’avenir, dans un climat apaisé auquel chacun aspire.

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