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Billet de blog 6 novembre 2015

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Une lettre d'OURAGAN

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Suite à mon précédent billet, j'ai reçu cette lettre d'un territoire voisin.

Bonjour Jean Pierre.

Je me présente, ancien chevrier à la retraite, je coordonne dans ma région les informations sur les attaques de loups afin que les éleveurs puissent se protéger plus efficacement. Je fais partie d'un réseau comprenant de nombreux acteurs du milieu agricole et d’ailleurs. Réseau qui s'est donné la lourde tache de maintenir le pastoralisme dans nos montagnes, en luttant contre l'ensauvagement, lubie à la mode pour nos citadins en manque de reconnaissance.

Quel surprenant article vous nous avez écrit là avec « la revanche d'Ysengrin ! » Comment, un journaliste (?) peut-il maîtriser à ce point la réalité du problème ? A ma connaissance, c'est du jamais vu . Aucun politique, responsable environnemental, militant écologiste, professeur d'école, intervenant, animateur de parc animalier... ne peut prétendre aujourd'hui connaître le sujet aussi bien que vous. Et encore moins en parler d'aussi compréhensible manière. La plupart de ceux qui défendent le loup étant de toute façon aveuglés par l'idéologie. C'est d'ailleurs une de mes principale revendication : « Posons nous la véritable question de savoir pourquoi vouloir réintroduire des loups dans les zones d'élevage des pays à fortes densité humaine? » comme vous le faites si bien remarquer ! J'y travaille tous les jours dans mon blog

http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/

Après les éloges quelques remarques quand même : Vous dites : « En gros : les éleveurs de bétail, (vaches, chèvres, moutons) et leurs proches détestent le loup ». Si moi, j'ai bien compris que vous faites allusion à ce que voudrais faire croire les défenseurs du loup à la population par l’intermédiaire des médias, le lecteur lui risquera de faire l’amalgame avec une vérité, qui si aujourd'hui, touche un grand nombre d'entre nous, n'était pas de mise au début de la colonisation. En effet, nombre d’éleveurs et bergers étaient prêts à participer à la cohabitation, d’autant que le discours accompagnant la réintroduction était apaisant et laissait sous entendre la solidarité entre les différentes parties prenantes.

Malheureusement, la réalité fut tout autre, et la stigmatisation des ruraux par les « écologistes » avec entre autre la transformation des victimes en coupables de ne pas savoir protéger leurs troupeaux, a fortement participé au rejet de toute possibilité de cohabitation. Une cohabitation qui de toute manière s'avère totalement utopique au vue de l'évidente opportunité du prédateur qui recherchera toujours le plus facile pour lui. On peut aisément le comprendre et aussi le revendiquer pour l'humain, en particulier pour ceux qui prônent le retour du tout sauvage !

: « Les loups français ont donc réapparu au début des années 1980, en provenance d'Italie, du fait de la croissance des effectifs italiens. ». La, il y a beaucoup à dire, et les Italiens ne sont absolument pas d'accord avec cette évidence pour les militants Français qui affirment que le loup vient des Appenins ! Dans le Nouveau Plan de conservation et de gestion du loup en Italie, On lit page 7 : « Alors que la population Apenninique se trouve entièrement sur le territoire italien, la population alpine se trouve en continuité démographique, génétique et écologique avec les loups présents dans les Alpes françaises et suisses. » certains spécialistes, comme Franco Zunino président de l'A.I.W., consultant UICN, naturaliste pro loup,sont encore plus direct : « ils ne proviennent pas des Apennins mais des Alpes, c'est à dire de la souche à partir de laquelle la population s'est constituée après les libérations répétées faites sur le versant français de la part des amoureux de cet animal, qui pour l'avoir n'ont pas hésité à libérer ceux qu'ils détenaient dans leurs propres enclos d'au-delà des Alpes, sans faire dans la finesse quant à leur pureté génétique et à la provenance géographique,.... » http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2015/10/loup-en-italie-aussi-les-autorites.html

:« Seulement, lorsque le troupeau est attaqué quatre fois, cinq fois durant la nuit, chaque nuit, durant six semaines, les chiens sont épuisés, amaigris –et les bêtes aussi. » A cela il faut rajouter les conclusions du centre d'études et de recherche du pastoralisme qui précise que si les attaques sont récurrentes, les chiens finissent par se soumettre à la meute de loup, et la situation devient alors inextricable. Quoiqu'il en soit, merci de la part de ceux qui soufrent de la prédation. Un article qui met du baume au cœur de ceux qui se sentent abandonnés par les institutions et stigmatisés par les évangélistes du tout sauvage. Cordialement,

Ouragan.

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