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Billet de blog 7 juillet 2016

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Sur les législatives de 2017

Que Jean-luc Mélenchon soit élu président de la République, ou pas, qu'il aille au second tour, ou pas, les élections législatives sont un enjeu important, voire décisif, pour l'avenir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En effet, il est assez probable qu'une grande partie des députés du Parti Socialiste seront renvoyés dans leurs foyers. De même pour une plus grande partie encore des députés EELV puisque la plupart n'ont dû leur élection qu'à la bienveillance du PS, en échange de leur soumission. Pour une évaluation "à la louche", entre cent et deux cent sièges de députés vont changer de fesses.

La droite et le FN prendront leur part, mais comme il s'agit d'un électorat plutôt "à gauche", il n'est pas absurde de croire que nous, la vraie gauche, la France Insoumise, pouvons, devons, combattre pour installer dans ces sièges des hommes et des femmes dévoués à l'écolo-socialisme.

Concernant ces élections, la France Insoumise n'étant pas un parti, et aucune discussion n'ayant eu lieu à ce sujet, tout reste ouvert. La France Insoumise n'a rien décidé, et on ne voit pas comment elle le pourrait car on ne sait pas qui en est membre ! Il n'y a pas de statuts, pas de cartes, et le fait de signer le soutien à la candidature n'implique pas l'appartenance à quoi que ce soit.

Mais on peut considérer que les cercles d'appui sont militants de la France Insoumise considérée comme une cause, celle de l'éco-socialisme, incarné à la présidentielle par Jean-Luc Mélenchon. Il y a plus de mille cercles d'appui qui, s'ils suivent les recommandations formulées sur jlm2017.fr, ne regroupent pas plus de 10 ou 12 membres. Il y a donc au maximum 6 à 10 000 membres actifs des cercles d'appui, soit deux à trois fois le nombre de militants du PG, et moins de 10% des signataires de l'appel à soutien.

Le rassemblement du 5 juin regroupait certainement une proportion plus grande des signataires parisiens, et moins grande, pour des raisons pratiques, de ceux du reste de la France.

Nous sommes tous bien conscients de ce que j'explique là, cela n'a rien de nouveau. Je souhaite simplement clarifier. La France Insoumise n'est pas un parti, ni un mouvement formel. On en est là. Les cercles d'appui sont un début de structure, et la décision sera prise plus tard de savoir s'ils décident de constituer un nouveau parti. 

Pour les élections législatives, je vois les choses sur le modèle espagnol des "marées", c'est à dire le modèle qui a remporté un grand succès aux élections municipales espagnoles. Il y a des cercles d'appui et aussi toutes sortes d'associations progressistes, pour le droit au logement, pour les monnaies locales, pour l'aide aux réfugiés, pour la défense des palestiniens, contre les compteurs LINKY, etc. Il y a, ici ou là, des Assemblées citoyennes qui se réunissent. Elles ont été constituées parfois après une projection de "merci patron", parfois autour d'une lutte pour la remunicipalisation de l'eau, ou pour toute autre raison. Elles organisent des conférences (nous avons invité l'économiste Paul Jorion), des débats, des pétitions.

S'il ne s'agit que de présenter "partout" des candidats pour totaliser un certain nombre, non pas d'élus, mais de voix, il suffit d'envoyer au casse-pipe des hommes et des femmes qui, neuf fois sur dix (et plus)... seront des militants du PG.

Ce serait une erreur, à court et à long terme. Il y a réellement, dans la population, un grand décalage entre la minuscule minorité des citoyens qui font confiance aux partis et sont prêts à les suivre, et ceux, bien plus nombreux, qui veulent faire de la politique, mais en y participant. 

Ceux qui sont engagés dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon doivent être parmi ceux qui donnent, sans crainte, la parole au peuple telle qu'elle peut s'exprimer dans les Assemblées Citoyennes. Si nous voulons, non pas seulement une poussière de voix sur le territoire, mais de nombreux élus, il nous faut mener la bataille en direction de la population, dès maintenant, en faisant vivre les Assemblées Citoyennes. 

Il reviendra, comme à Barcelone et à Madrid (et ailleurs) aux gens regroupés dans les cercles, les comités, les Assemblées, de choisir LEUR candidat, celui qui porte les idées ecolo-socialistes, soutient la candidature JLM ET qui peut gagner l'élection législative.

Il FAUT que cela puisse être une citoyenne ou un citoyen non strictement engagé dans un parti (sans exclure toutefois, le militant s'il est le meilleur choix).

Nous devrons combattre pour que ces candidats adoptent l'étiquette France Insoumise, pour éviter que cette aspiration soit diluée sous des regroupements indéchiffrables comme ce fut le cas aux élections régionales.

Maintenant, imaginons qu'une Assemblée citoyenne soutienne majoritairement une autre candidature à la présidentielle que celle de JLM. C'est une bataille que nous aurions perdue. Il faudrait alors juger si nous pouvons présenter un candidat "France Insoumise" crédible contre l'Assemblée citoyenne (si nous estimons, par exemple, qu'elle est trop peu représentative, ou qu'elle a été manipulée), ou s'il vaut mieux s'en abstenir.

Selon moi, la France Insoumise doit être le label commun des candidats qui soutiennent la candidature de Jean-Luc Mélenchon choisit par une large assemblée.

Pour des raisons que je ne souhaite pas développer dans ce texte, je ne suis PAS favorable à ce qu'émerge un autre parti, dénommé La France Insoumise. L'avenir appartient aux Assemblées Citoyennes, pas aux partis. Non pas qu'il faille s'opposer aux partis, mais ce n'est pas là qu'il faut investir nos forces. Nous avons le PG, cela suffit. 

Avant d'en finir, posons la question de la place du PCF. Imaginons (c'est heureusement peu probable) que Pierre Laurent, saisi par la grâce (ou inspiré par une nouvelle fourberie), se rallie à la candidature de JLM. Eh bien, en politique, le dernier mot reste toujours... à la négociation. Si Pierre Laurent veut négocier des candidatures du PCF sous label PCF, soutenues par la France Insoumise, je suppose que nous allons examiner le pour et le contre, cas par cas.

Si Pierre Laurent et la direction du PCF soutiennent un autre candidat que JLM, il doit y avoir, partout, des candidats label "France Insoumise", mais rien ne s'oppose à ce que le citoyen choisi soit membre, ou ancien membre du PCF du moment qu'il fait campagne pour JLM.

Le même raisonnement vaut pour les militants d'autres partis, Ensemble! ou EELV. 

Nous devons combattre, au sein du peuple, de la manière la plus large possible. Et d'un autre côté, n'exclure aucune négociation. N'oublions pas que nous luttons pour gagner, que nous pouvons gagner, et que, si nous gagnons, il faudra certainement négocier pour avoir une majorité.

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