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Billet de blog 29 septembre 2016

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Echange avec une militante écologiste.

Une amie qui est adhérente de EELV m'a inclu dans une circulaire envoyée par email, texte dans lequel elle tâchait de motiver ses contacts pour la "primaire écolo". lui ai répondu.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sa lettre disait :

Bonjour,

Par ce message, je vous invite à participer à la primaire des écologistes pour l'élection présidentielle. 4 candidat.es que vous pouvez écouter avec le lien qui suit lors d'un passionnant débat sur les chaînes parlementaires.

Un parti politique qui ne se présente pas à l'élection présidentielle n'existe plus. Les règles de la Vè république sont là. En attendant de passer à la VIè,  et parce que je pense que l'écologie doit être une exigence et est une solution d'avenir,  je souhaite vous donner envie de soutenir notre parti en allant  regarder les débats qui exposent clairement les enjeux que portent Cécile Duflot, Karima Delli, Yannick Jadot et Michèle Rivasi. Je ne vous dirai pas qui je soutiens et je vous laisse apprécier celle ou celui qui incarne à vos yeux le mieux l'écologie dans une conjoncture concrète celle d'une France déchirée et qui doit se réinventer.

Et parce que je ne veux pas baisser les bras !

Très cordialement.

J.

Je lui ai adressé la réponse suivante :

Chère J.

Comme tu l'imagines, si je pouvais donner mon opinion aux destinataires de ce message, je leur dirais que cette primaire prépare, dans un contexte ou la droite et l'extrême-droite sont en embuscade, une candidature de division.

Selon tous les sondages successifs et concordants, le candidat le mieux à même pour contrer la droite, qu'elle soit molle ou dure (la molle pratiquant une politique parfois plus antisociale que la dure), et l'extrême-droite potentiellement fascisante, c'est, pour les électeurs de gauche et les écologistes, Jean-Luc Mélenchon, très largement devant Macron et Hollande, Montebourg et Duflot étant sous les 5%.

Je leur dirais que la France est à gauche. Elle a voté, à 52%, pour le gars qui disait "mon ennemi c'est la finance". Ces 52% n'ont pas disparu, ils sont au contraire plus nombreux aujourd'hui et pour beaucoup, plus lucides. Mais une partie d'entre eux, de rage, s'est porté sur ce qui leur semblait une opposition crédible : Le Pen.

La situation est en train de changer. Des écrivains de gauche comme "les" Pinçon Charlot, Gérard Mordillat, Annie Ernaux, des maires et des économistes du PCF ont appelé, la semaine dernière, à soutenir la candidature de JLM et à participer à la construction d'une opposition de gauche.

Il y a quelques jours, un appel de cadres de EELV, Francine Bavay, Serge Coronado et d'autres, proposait un rapprochement avec La France Insoumise.

Ainsi, pour la première fois depuis l'écroulement du PCF dans les années 1990, un rassemblement pluriel de gauche est possible. Ce rassemblement peut faire reculer le Front National et son candidat peut participer au second tour, puis retrouver la majorité de gauche de ce pays, la majorité progressiste pour le travail et pour l'environnement.

La volonté, par un patriotisme de parti mal inspiré (de nombreux partis, comme le PCF ou Ensemble!, ou le Centre de Bayrou, ne présenteront sans doute pas de candidats et ne disparaitront pas pour autant), de mettre en place cette candidature de division serait dérisoire si le contexte n'était pas aussi dramatique. Prendre le risque d'affaiblir les chances d'une alternative sociale et écologique, de faire reculer le FN et de l'empêcher d'accéder au second tour, ce n'est pas une mince responsabilité.

Amicalement,

JP

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