les conflits, ca fait partie de la vie. Parfois, aussi, ca la pourrit. C'est pourquoi, je veux y mettre fin. Et le moyen choisi est une grève de la faim dont le début commence ce lundi matin, devant les locaux de Radio France à Toulouse.
Le différend a de multiples racines. un sentiment d'injustice profond, une croyance en l'existence de régles, une grande part d'utopie. Il se noue, il y a deux ans. En plein Juillet, j'explose. le détonateur ? Un courriel de quelques lignes qui m'apprend la mutation d'un confrère sur Toulouse. la rumeur le donnait partant depuis des mois, depuis qu'il avait demandé sa mutation au motif que Radio france lui devait quelque chose pour l'accident de voiture dont il a été la victime, accident de travail.
Soit, Radio France lui doit un poste aménagé, mais dans un accés de rage, je proteste, et emporté par mon élan, j'insulte par écrit ma direction - mais de quoi je me mêle ? J'avais rappeler, quelque temps auparavant que la régle de la mutation dans notre maison - que je croyais commune - c'était la consultation de tous les candidats potentiels afin que personne ne se trouve floué du droit à y prétendre. En effet, que vaut la régle, la loi, si le puissant ne la respecte pas ? Rien !
Naîveté, que de bêtises l'on commet en ton nom. la régle, déjà moult fois écornée, n'est fait que pour ceux qui y croient, les autres utilisent les passes droits. C'est pourquoi, dans mon insultante insolente, j'explique que si pour être muté où on le désire, il faut être "handicapé", cela tombe bien, je le suis aussi et révendique donc le poste d'envoyé spécial permanent à Madrid, où, chacun le sait, le micro climat me serait favorable.
Tout boomerang revient invariablement vers son lanceur. Quelques jours plus tard, je suis relevé de mes fonctions, comme à l'armée, et convoqué devant le peloton d'exécution, un conseil de discipline qui n'a que faire de mes 24 ans de bons et loyaux services. Ce sont des administratifs en service commandés par la direction. Mais la fusillade s'avère un peu compliquée. Tous les syndicats, de toutes les sensibilités, se mobilisent pour sauver le soldat Bourgade. Tous disent qu'ils ont senti l'explosion arriver puisque tous ont été destinataires de tous les courriels que la direction nationale a reçu. Ce qui à ses yeux constituent justement une circonstance aggravante, la chose étant désormais considérée par elle comme publique. Il convient donc de sanctionner fort, ferme, et vite.
3 votent le liciement, 3 le refusent. La voix du Président fait la différence. La réalité médicale aussi. Plusieurs certificaux médicaux atttestent de la montée en puissance de l'irruption avant sa survenue et pendant. Le Président décide finalement de surseoir au liciement et imagine une autre solution qui n'existe pas dans la convention collective nationale des journalistes, la mutation d'autorité. Autrement dit, l'exil,le banissement, si possible, loin de Toulouse et sans plus aucune relation directe avec aucun confrère d'aucune redaction, au motif que "l'agressivité" occasionnelle dont parle les certificats médicaux sont la preuve d'une dangerosité permanente.
Mais le plus gros dégât de l'explosion, c'est d'abord le cratère qui s'ouvre en moi. Dispersé, éparpillé, j'attente à mes jours, puis je suis plusieurs fois hospitalisé, en longue maladie pendant 15 mois, avant de reprendre mon travai à mi temps. Il y a environ 5 mois et demi. Réintégré dans un mon emploi à Toulouse, je me croyais réconcilié avec la maison. Les rédacteurs en chef commandent leurs sujets, j'exécute, ca passe à l'antenne de France info sans problème. Mais que neni. Le confrère muté fait du zéle. Parce que nous ne nous parlons pas, il se plaint à la direction nationale de la "souffrance que lui occasionne ma présence". Propos énoncé par la direction lors d'une conversation téléphonique avec un représentant syndical Sud Radio France.
Pas plus que moi, il n'obtient de faits allégués par des preuves intangibles, des faits observés par des témoins, des observations nuisibles au bon fonctionnement du service dans la rédaction. Non, il suffit qu'on accuse son chien d'avoir la rage pour qu'il l'est. Et je reçois dans la foulée deux lettres pour m'informer qu'à partir du 1 er juin prochain, je doix avoir déménagé pour occuper un poste dans l'une des trois villes suivante: Narbonne, Aurillac, Orthez. Ce qui depuis le début du conflit tourne à l'obsession. La direction a en effet imaginé me poster à Auch, Gap, Sens. dans certaines de ces villes, il n'y a aucune radio de radio france, où aucune fréquence pour en écouter une. Il n'y a d'ailleurs tellement peu urgence à pouvoir ces hypothétiques postes, qu'aujourd'hui encore, ils sont disponibles et n'ont jamais été proposés à la consultation interne. La direction créer donc des postes pour m'isoler.
Mais la partie de bras de fer est inégale. D'un côté, on joue sur un damier la place du pion à déplacer, de l'autre, on joue avec ma santé en exercant sur moi des pressions. c'est quitte ou double. tu pars - avec un peu d'argent - ou tu chômes. C'est la morte professionnelle lente ou la mort sociale des privés d'emplois. les sociologues appellent cela le "double blind", le choix indécidable puisque tous deux sont perdants face à l'administration qui broie.
Fragile, je replonge psychiquement. Mon psy triple la dose de médicaments, m'interrompt le travail, me protége de moi même. Mais je ne peux rester avec cette épée de Damoclés sur la tête. Comme un chasseur qui attend en lisière du bois la sortie du lapin, elle attent que je me remette pour s'abattre à nouveau sur moi. J'ai donc décider de contre attaquer, de porter plainte pour harcélement, et parce que la justice est lente, longue, complexe, j'entreprends ce jour une grève dela faim dont j'espère qu'elle incitera ma direction à des attitudes plus humaines, à des relations plus directes pour régler un problème qui a des solutions.
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sur ce conflit, la souffrance au travail, etc, lire mon blog http://fredericbourgade.unblog.fr/