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Billet de blog 4 novembre 2008

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L'aéronautique dépollue ses vieux avions

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Aujourd’hui quand un avion a fait son temps, c’est au dernier propriétaire de s’en défaire. En général, l’avion finit délaissé dans un cimetière comme celui de Tucson dans le désert américain du Nevada. Désormais, la société Tarmac Aérosave, implanté à Tarbes Ossun, les déconstruit.

On se souvient des mésaventures du porte-avion Clemenceau. Devenu déchet industriel au terme de sa vie, la France avait en 2004 tenté de l’exporter vers la Turquie puis vers l’Inde, ce qui avait provoqué la colère des écologistes de Greenpeace, le Clemenceau recélant 220 de tonnes d’amiante. L’industrie aéronautique a depuis lors tiré les leçons de cette situation et anticipé sur ses obligations européennes. C’est ainsi qu‘elle va inaugurer, courant janvier prochain, le premier site industriel européen chargé de déconstruire les vieux avions. Le marché est conséquent. On l’estime à 6.300 d’ici vingt ans, soit environ 300 avions par an.

La société en charge de ce travail s’appelle Tarmac Aérosave. Elle regroupe notamment Airbus et la filiale du groupe suez environnement, Setia France. Elle possède prés de l’aéroport de Tarbes des bâtiments aux mensurations gigantesques. Les toits des hangars sont à 40 mètres de hauteur pour un espace de 95 mètres de large, 93 mètres de long et 90 mètres d’ouverture, soit 8 mille mètres carrés d‘atelier. De quoi accueillir, en même temps, l’équivalent de 4 A320 ou le plus gros des A 380, l’A 380-900. La société propose, en fait, trois sortes d’activités à ses clients: le stockage des avions qu’ils ont en surnombre. Elle dispose pour cela de 6 aires de stockage; de la maintenance et la déconstruction. Cette activité devraient, selon les dirigeants, représenter 30% de l’activité du site. L’objectif de la société est « de démontrer d’ici 2015 que 85% des matériaux d’un avion peuvent être recyclé, réutilisé ou récupérer ».

En effet, sur un avion trop vieux, certaines pièces, dans certaines conditions, peuvent resservir. Tarmac Aérosave sera donc aussi un centre de pièces de rechanges pour les compagnies aériennes. Quand à la récupération des matériaux comme l‘aluminium, elle est très organisée. Sur un Airbus, toutes les pièces sont référencées. L’avion est d’abord cartographié avant d’être déconstruit comme un puzzle géant et les morceaux désossés au chalumeau ou au jet d’eau haute pression font l’objet d’une véritable tracabilité par nature de matériaux. Ainsi, rien ne se perd et tout ou partie peut être recyclé. Les fluides sont eux aussi traités pour éviter toute pollution. Contrairement aux appareils à déconstruire aujourd’hui et qui ont 30 ans d‘âge, l’A 350 a fait l’objet d’une éco-conception, c’est-à-dire que les ingénieurs ont intégré à sa fabrication la question de la fin de vie et du recyclage des matériaux composites.

A ce jour, deux autres centres de déconstruction d’avions existent dans l’hexagone. Paris Vitry dont la capacité est de deux avions par mois, et le site de Châteauroux qui peut traité 24 appareils par an. Celui de Tarbes Ossun est cependant le premier issu du programme européen Life. Il déconstruira et dépolluera 30 avions par an dés 2010.

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