bourgade

Abonné·e de Mediapart

59 Billets

2 Éditions

Billet de blog 6 novembre 2008

bourgade

Abonné·e de Mediapart

la pauvreté ne connait que la crise

bourgade

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est une banque qui ne risque malheureusement pas de faire faillite, la banque alimentaire. Les « clients » sont en effet de plus en plus nombreux précisément parce que les liquidités manquent.

A la fin du mois, les banques alimentaires collecteront, dans les grandes surfaces, auprès des particuliers, toutes sortes de denrées. Leur objectif est de faire mieux que l’an dernier. Elles avaient récolté 9 mille tonnes de nourriture et pour passer l’hiver, elles auront besoin au total de plus ou moins 76 mille tonnes, de quoi offrir plusieurs millions de repas à des centaines de milliers de famille. L’an dernier, par exemple, 10 564 personnes ont ainsi pu confectionner, avec les dons de la banque alimentaire de Toulouse, l’équivalent de 4 millions de repas.

Certes,en France, personne ne meurt de faim, mais sans les restaurants du cœur, les banques alimentaires qui fournissent les associations caritatives comme le secours catholiques ou la Croix Rouge, la pauvreté serait encore plus insupportable qu’elle n’est. Une pauvreté qui, en ces temps de crise économique, s’étend.

« 29 % des bénéficiaires ont un revenu. Ce sont des retraités avec des petites pensions et des salariés pauvres, c’est-à-dire des salariés à mi temps, en CDD, ou intérimaire qui ne peuvent pas vivre avec 600 euros, quand il faut payer le loyer, les soins, le chauffage et le transport. On ressent l’effet de la crise depuis le début de l’année avec une accélération depuis le mois de Septembre. Dans certains quartiers, l’accroissement des bénéficiaires est de 30% au moins, contre 8% au plan national sur les deux dernières années » explique Alain Saugé, Président de la Fédération Nationale des Banques alimentaires. Le phénomène est d’ailleurs particulièrement sensibles dans les quartiers populaires comme le Mirail où l’association Entracte dirigée par Jean-François Clément vient d’ouvrir une épicerie sociale. « C’est un magasin où les plus démunis vient faire leurs achats. Ils prennent un panier, choisissent les marchandises sur les rayons, et passent à la caisse pour payer. Ils ne paient naturellement qu’une faible partie de ce qu’ils ont pris, 1O% du panier soit 6 euros pour un achat total de 60 Euros par exemple, ce qui est le panier moyen par semaine pour une famille. Pour nous, il est important que les bénéficiaires aient accès au commerce, ça fait partie de la normalité des choses. D’après un sondage CSA réalisé pour la Fédération des banques alimentaires en mai dernier, 65% des gens estiment normale une participation financière ». Pour aller plus loin, « nous organisons avec un diététicien, des cours de cuisine » raconte Annie Françoise Loose « parce que nous savons que ce sont les plus pauvres qui souvent mangent mal et sont ensuite victimes d’obésité. Cet atelier cuisine, c’est un moyen de lutter contre ce fléau et de faire du lien social» dit-elle.

La distribution des colis est hebdomadaires, la collecte quotidienne, ce qui suppose des bénévoles et des donateurs. La plus grosse part des dons - 53% - est fourni par la grande distribution. Chaque jour, elles offrent des palettes entières de produits qui ne sont plus vendables mais que l’on peut encore consommer. « nous donnons un millier d’euros de produits par jour » précise le responsable toulousain de Auchan Direct, une plateforme de vente sur internet. « Nous donnons des produits frais comme les yaourts qui sont consommables 6 à 9 jours après la date limite de vente, des légumes, des fruits, etc… ». L’Europe fournit 19% des dons et vient de confirmer aux banques alimentaires son apport pour l’hiver qui commence. Les industries agro alimentaires pèsent pour 17% des dons.

La campagne d’hiver est commencée avec le chômage qui augmente les banques alimentaires ne sont pas prêts de fermer leurs guichets.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.