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Billet de blog 13 octobre 2008

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Les casinos perdent la boule

Les bandits manchos ont froid dans le dos, les tapis verts virent au rouge, et les casinos perdent la boule. L'année 2008 s'annonce comme " la pire année depuis 22 ans" explique le délégué général du syndicat professionnel des casinos de France. Ici aussi, les jeux sont faits, la crise économique est en effet passée par là.

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Les bandits manchos ont froid dans le dos, les tapis verts virent au rouge, et les casinos perdent la boule. L'année 2008 s'annonce comme " la pire année depuis 22 ans" explique le délégué général du syndicat professionnel des casinos de France. Ici aussi, les jeux sont faits, la crise économique est en effet passée par là.

Il y a en France 197 casinos de jeux. Ils ne sont pas tous, contrairement à ce que l'on croit, implantés dans des cités balnéaires. Les grands villes comme Lyon, Bordeaux, Lille, etc, ont obtenu ce droit en 1988 grâce à l'amendement Chaban à la loi de juin 1907. Il suffit pour celà d'être une agglomèration de plus de 500 mille habitants disposant d'une scène nationale financée par l'Etat à hauteur de 40%. Lille et Toulouse ont ainsi obtenu ce droit, il y a un an, et ont ouvert leur casino. Celui de toulouse, installé prés du quartier populaire d'Empalot qui compte près de 30% de chomeurs, vient de dépasser le million de visiteurs. Mais le nombre ne fait pas forcément le succés économique. Celui de Lille, qui a un an également, prévoit par exemple un chiffre d'affaire inférieur de 25% à ses prévisions.

L'atonie ne frappe pas que les petis nouveaux. Bordeaux table sur une baisse de 15% par rapport à 2007. les casinos de la cote azuréenne - il y en a un tous les 15 kms entre Mandelieu et Menton - redoutent 30% de moins de chiffre d'affaire, soit 60 millions d'euros en fin d'année. Et "si ca continue comme ça" explique le PDG du groupe Barrière à Nice matin, "ne serait-ce que 3 ou 4 mois, il va y avoir de la casse. Appelons les choses par leur nom: des fermetures !". Un plan de sauvegarde est d'ailleurs déjà envisagé par le groupe Tranchant au Casino de Grasse et celui de Cannes ( groupe Barrière) a remercié 80 salariés. Un fond Qatari est de plus entré dans son capital a hauteur de 22,7% selon le site

performancebourse.com. Le même fond envisage aussi de prendre des parts dans le casino de la Société des Bains de Mer de Monaco.

A chaque fois, ce sont les machines à sous qui provoquent ce soudain marasme. Machines à sous qui constituent le jack pot des 197 établissements. Elles procurent 90% des 2 milliards 800 millions de chiffre d'affaire dont les communes et l'Etat prélèvent la plus grosse part sous forme de contribution, redevances, taxes et autres impots. Au casino de Toulouse, le visiteur joue ainsi 10 à 20 euros puis il s'en va. Sur la Côte d'Azur, sa mise est descendue de 60 à 30 euros en moyenne.

Ceux qui n'ont pas l'espoir de "gagner plus en travaillant plus" n'ont désormais même plus les moyens d'espèrer un meilleur sort au jeu de hasard.

Les casinotiers expliquent la dureté des temps notamment par l'interdiction de la cigarette dans les lieux publics qui incite les fumeurs à repartir pour assouvir leur besoin de nicotine. A Vals les Bains en Ardèche méridionale, pour les faire rester, on a donc testé une e-cigarette de la société Gamucci qui délivre sa dose de nicotine et ne fait recracher dans l'air que de la vapeur d'eau. Mais le joueur repart quand même. A Bordeaux, pour le convaincre de rester et de jouer, le Casino a préféré abaisser la mise minimale de certains bandits manchos à 5 centimes d'euro. C'est dire, en réalité, combien le joueur est en fait "fauché".

"Opium du peuple" selon certains, "impôt sur la pauvreté" selon d'autres, même le jeu ne fait plus aujourd'hui crédit.

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