Ce n'est pas inscrit dans le Grenelle de l'environnement mais c'est bon pour le climat, l'air qu'on respire, le portefeuille et les bouchons. Plusieurs villes proposent à leurs habitants la gratuité des bus. Dernière ville en date, Castres dans le Tarn dirigé par un UMP.
Paradoxalement, c'est la gauche qui a voté contre. Non par principe, mais parce que la forme juridique de la décision ne lui a pas convenu. Pourtant, pour les habitants, c'est tout bénéfice. Depuis le 1 er Octobre, il n'y a plus de contrôleurs pour les verbaliser et ils peuvent monter dans le bus sans ticket. Résultat au terme de quinze jours de test, des automobilistes renoncent à leur voiture pour lui préférer les transports en commun et les mamies vont au centre ville sans bourse délier.
Avant de faire ce choix, la ville a fait ses comptes. Les bus rapportaient 400 mille euros par an. Beaucoup roulaient aux heures creuses avec seulement quelques passagers. l'impression des tickets coûtaient 300 mille euros. Autrement dit, les bus ne rapportaient au mieux que 100 mille euros. Et encore ! Sans compter l'argent des salaires des contrôleurs. L'arithmétique l'a donc emporté sur la politique et Castres s'est résolu aux bus gratuits déjà pratiqués par six autres villes de droite et gauche. Et c'est la ville, donc les impôts de tous qui servent à financer le bus.
La plus ancienne, c'est Colomiers dans la banlieue toulousaine. On y prend le bus sans payer sur l'une des 8 lignes en service depuis 1971. Une ville PS de 32 mille habitants. Mais il y a aussi, des villes comme Gap ( 40 mille habitants) , Mayenne ( 14 mille habitants), Issoudun (15 mille habitants) dans l'Indre, et des villes de droite comme Chateauroux ( 50 mille habitants) dans l'Indre, Compiègne ( 70 mille habitants) dans l'Oise, Vitré ( 16 mille habitants) dans l'Ille et Vilaine.
Avec Castres, les bus gratuits sont donc une spécialité inattendue de la droite pourtant acquise au privé et à l'idée que payer impose le respect quand la gratuité promeut l'assistanat. Mais l'avantage à droite n'est que provisoire. Bar-le-duc en Lorraine devrait aussi décider de la gratuité des transports publics comme promis par sa nouvelle mairesse de gauche.
Ainsi, le bus ne tirera plus sur sa droite ou sur sa gauche, il ira tout droit pour le plus grand bonheur des citoyens.