Dans les pyrénées, les éleveurs ovins ont un nouvel ennemi. Moins médiatique que l'ours, il s'agit du moucheron qui provoque la fièvre catarrhale. Minuscule, l'ennemi est pourtant aujourd'hui plus prédateur que l'ours. Mais aucun élu local, d'habitude prompt à dénoncer les effets néfastes de l'ours sur le pastoralisme, ne monte au créneau avec son fly tox. le danger est pourtant réel.
A ce jour, trois cent élévages sont touchés par cette maladie, soit vingt mille agneaux et dix mille veaux. L'aspap, association anti ours particulièrement active, reconnait que "la fièvre catarrhale est reconnue au niveau nationale comme une des plus grandes crises sanitaires des cinquante dernières années". Elle estime que sans aide de l'Etat, "ce sont plusieurs centaines d'exploitations qui ne passeront pas l'hiver" dans les Pyrénées. En effet, la fièvre catarrhale interdit aux éléveurs de vendre leurs animaux à l'Italie qui les engraisse. Les éleveurs se retrouvent donc avec des broutards à nourrir et ne savent pas où loger les prochains animaux à naitre. Ceux qui résisteront économiquement à la maladie seront en plus touchés par une sur-mortalité d'animaux, une stérilité, une baisse de la production laitière, et des avortements. Ce qui fait dire à l'association ADET pays de l'ours que " la fièvre catarrhale ovine a fait plus de dégats économiques dans les pyrénées que l'ours en dix ans". L'ours est jugé responsable d'environ trois cents ovins tués par an, ce qui représente un pour cent des trente mille animaux morts en estive dans toutes les Pyrénées consécutivement aux chiens errants, aux maladies, aux chutes dans les ravins et autres prédateurs.
Comment interpréter le silence des élus ? Peut-être parce que le moucheron est électoralement moins porteur que le combat anti-ours !