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Billet de blog 22 septembre 2008

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L'Airbus 400 M a du mal à décoller

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après l'A 380, puis l'A350, Airbus accumule les retards de mise au point de l'A 400 M. Le constructeur européen est à nouveau dans l'oeil du cyclone. Il va normalement devoir payer des indemnités retards qui vont une nouvelle fois peser sur les résultats globaux du groupe.

Coté face, Airbus fabrique des avions commerciaux, côté pile, l'entreprise construit aussi des missiles balistiques, des drônes, des hélicoptères d'attaque, de transport de troupes ainsi que des avions militaires. Son fleuron actuel, c'est l'A 400 M. Un avion cargo de transport de troupes et de matériel quadri réacteurs. Il doit remplacer les avions Transalls franco-allemand et les Hercules américains. Officiellement lancé le 27 mai 2003, l'A 400 M devait normalement entré en service l'an prochain dans les armées européennes, dont notamment deux dans l'armée française qui en a commandé cinquante exemplaires pour un prix de six millliards et demi d'euros, sur les cent quatre vingt douze qu'Airbus doit fabriquer à Séville en Espagne pour le compte de l'Allemagne, la Turquie, la Belgique, l'Espagne, le Royaume Uni, le Luxembourg, l'Afrique du Sud et la Malaisie. Mais de fait, le plus gros turbo propulseur du monde connait des ratés. Il n'a toujours pas éffectué son premier vol pourtant initialement prévu pour janvier 2008.

Retardé une première fois au mois de Juin, l'avion n'a toujours pas décoller et son premier envol est désormais évoqué pour cet automne, soit pratiquement un an de retard. Le Financial Times Deuschland évoquait même la possibilité d'un retard totale de deux ans. Les ratés sont techniques. "l'avion est compliqué, le moteur est compliqué et l'interface est également complexe" reconnaissait début Septembre, Thomas Enders, le patron d'Airbus. Un des problèmes majeurs se situerait au niveau du développement de moteurs à hélices. L'assemblage entre l'aile plate et le fuselage poserait également problème.

Aujourd'hui, ce retard ne peut plus être caché. Et Airbus est de nouveau engagé dans une partie difficile à plusieurs millions d'euros. Il y a quelques jours, Louis Gallois, patron d'EADS dont Airbus est une filiale, écrivait à ses clients pour leur demander d'être compréhensifs au regard des retards constatés. Aujourd'hui, selon le journal Der Spiegel relayé par l'agence de presse Reuter, Airbus menacerait de stopper le développement de l'A 400 M si les clients lui réclament des indemnités de retard. L'information n'est ni démentie, ni infirmée par Airbus qui garde le silence radio. Une telle perspective parait cependant impensable. L'avion est sur la piste d'envol. Dés son décollage, il doit éffectuer trois mille cinq cents heures d'essais pour obtenir sa certification. Son échec ne serait pas seulement celui d'Airbus mais de l'europe sans qui ce projet n'aurait pas vu le jour. Il mettrait aussi en difficulté les armées européennes qui vont devoir d'içi la première livraison finalement prévue pour le premier semestre 2010, trouver des solutions de rechange pour ne pas se désorganiser. La solution envisagée est l'utilisation du CASA 235 de fabrication espagnole.

L'information tombe mal après l'annulation par le gouvernement américain de l'appel d'offre pour doter l'américaine de 179 avions ravitalleurs d'une valeur estimée à 35 milliards de dollars.

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