C'est une vague que rien ne semble arréter et qui pour jusitifier ces choix utilise la crise, y compris de manière préventive, pour masquer une autre réalité, le besoin d'une rentabilité meilleure, le désir de délocaliser dans les pays à bas coûts. Certes, "nous avons des chiffres en hausse mais rien ne dit que nous n'en aurons pas en baisse dans l'avenir". dit ainsi le patron de la société Molex de Villemur sur Tarn dans l'entretien accordé à la dépêche du midi. Et de reconnaitre qu'au fond, "dans un contexte de mondialisation le site n'est pas compétitif (...) alors que la connectique se porte mal". Conséquence, Molex fermera ses portes prochainement et laissera sur la carreau 400 salariés haut garonnais.
L'entreprise est pourtant bénéficiaire mais depuis plusieurs mois, la rumeur donnait à entendre que le groupe allemand avait des intentions de fermeture. La rumeur joue d'ailleurs un rôle essentiel dans ce type de situation. Elle prépare les esprits, elle fait pression sur les salariés tentés d'en savoir plus avant l'heure. Et quand l'annonce est confirmée, elle désarme en partie les résistances déjà laminées. Beaucoup de salariés ont ainsi pleuré à l'énoncé de la décision qui prévoit le début de la procédure de licenciements pour le 6 novembre prochain et 15 jours de fermeture en Décembre. D'autres se sont aussitôt mobilisés. " plus rien ne sortira d'ici" affirme un syndicaliste, particulièrement remonté. " la pression des clients incitent à la délocalisation" explique un autre. Quel que soit le motif, tous font le constat qu'en 4 ans Molex qui a repris la société détenue autrefois par Snecma, n'a fait aucun investissement pour améliorer sa rentabilité. Et comme les salariés, le maire de Villemur en déduit que le "coup (était) prémédité, (que) Molex est arrivé avec l'intention de puiser notre substance et de nous réduire à l'inactivité". Puiser la substance, c'est pour les salairés, récupérer les brevets et s'ouvrir les portes des constructeurs automobiles, notamment Peugeot. Car dans le même temps, Molex a investit en Slovaquie où ses effectifs salariés sont passés à prêt de 600. Que la production reste en Europe ne change rien au marasme et au chômage que cette fermeture provoque içi.
Aujourd'hui, le Pdt du Conseil général Pierre Izard réclame de la ministre de l'économie des mesures pour Molex, d'autant que tout le secteur est sinistré. Valéo, sous traitant automobile à Labastide St Pierre, a fermé ses portes il y a trois ans. Labinal, sous traitant aéronautique, tourne au ralenti. La Région se dit prête à participer autant que possible à sauver ce qui peut l'être. Mais elle ne peut pas répondre présent partout. Or, les difficultés sont aujourd'hui nombreuses comme chez le papetier Lédar qui ferme à St Girons et met au chômage 107 salariés. Et des signes indiquent que d'autres sous traitants automobiles en France ont du mal à remplir leur carnet de commandes.
C'est le cas de Bosch Rodez qui fabrique des pompes à injection. la direction annonce 20 jours de fermeture d'usine réparties sur Octobre, Novembre et Décembre. Les salairés sont priés d'écluser leurs jours de congés. L'usine Bosch de Beauvais dans la somme est déjà promise fin 2009 à une fermeture programméE qui va priver 240 salariés de leurs emplois. D'autres, ailleurs, comme Malhé piston prévoit 69 départs au 1 er novembre en raison d'une baisse de 20% des commandes. Filtrauto à Viré dans le Calvados reconnait une baisse d'activité en raison de la mévente des Laguna fabriquées à Sandouville, même chose chez Mécaplast et Karmann qui rappatrie du travail sur ses sites allemands. La liste est longue....
Financière, la crise est depuis plusieurs mois déjà aussi, une crise économique dont les principaux secteurs - automobile, batiment, aérnautique - indiquent qu'elle sera dure aux salariés et l'occasion d'une profonde recomposition à l'échelle européenne.