A partir de cette fin de mois, la plus fréquentée des lignes TER de Midi Pyrénées est interrompue. Les voyageurs qui utilisent l'une des 47 liaisons quotidiennes entre Auch et Toulouse devront prendre l'autobus. La situation va s'éterniser plusieurs mois. Il s'agit d'un des aspects de la rénovation des lignes ferroviaires entrepris par la Région qui a décidé d'investir 500 millions d'euros avant que les trains ne déraillent.
Une situation qui n'est propre à cette région.
Des trains aux abonnés absents, des trains qui tombent en panne, des trains qui roulent à la vitesse de l'escargot. Un peu partout en France, l'état du rail a pour conséquence de mécontenter l'usager. En Avril dernier, le rapport de la Cour des comptes indiquait que sur les 30 mille kms de voies ferrées, 1 800 kms de lignes TGV étaient nickel, et 1.500 kms de lignes dans un état tel que la SNCF est contrainte d'y faire circuler les trains à des vitesses de cinquante km maximum. Pour améliorer la désserte voyageur, ce sont des centaines de millions d'euros qu'il faut donc investir. Un argent que Réseau Férré de France, qui gére l'état des voies, n'a pas, compte tenu de son endettement de 20 milliards hérités de la SNCF au moment de sa création en 1997.
Pour éviter que les trains déraillent et que les voyageurs ne se détournent du train, plusieurs régions ont donc pris le relai en programmant des plan rails de rénovation des voies. C'est le cas du Limousin qui investit 46 millions dans un plan de rénovation de ses principales lignes: Limoges Ussel, Brive Tulle, Limoges Guéret, à quoi s'ajoute 72 millions d'euros dans le contrat de plan Etat région pour des déssertes comme Limoges Poitiers et Limoges guéret. Mais le plan le plus important de France est celui de la région Midi pyrénées qui investit 500 millions d'euros sur cinq ans, RFF n'investit que 179 millions, l'Union Européenne 48 et l'Etat 93.
Il s'agit de changer 700 mille tonnes de ballast usagés, de remplacer 700 mille traverses, et de poser 700 kms de rails nouveaux. Puis, de réinstaller 250 kms de signalisations et de remplacer le tablier de 20 ponts ferroviaires. Pour la région, l'investissement, deux fois supérieur à celui du Viaduc de Millau, est indispensable. L'agglomération toulousaine s'étend en effet sur trente kilomètres à la ronde. En huit ans, le nombre de TER est passé de 150 à 354. Les trains ont d'ailleurs été achetés par la Région. Ce qui a permis de transporter 10 millions de voyageurs et on estime qu'ils seront 20 millions à utiliser le train quotidiennement d'içi 2020 en Midi-Pyrénées.
Sans les Régions, le train, pourtant évoqué lors comme alternative à la voiture lors du grenelle de l'environnement, serait de fait dans un piètre état.