Désormais, tout est prévu, acté, tracé. Il existe une notice pour toute chose ; nous sommes désemparés si nous ne la trouvons pas ou si elle est rédigée dans une langue que nous ne comprenons pas. Les relations humaines sont de plus en plus régies par un texte qui doit se trouver quelque part, même si nous n’y avons pas momentanément accès. Internet à lui seul nous permet de repérer presque toujours la référence désirée. Nous sommes dépités si nous n’y parvenons pas.
Peu enclins à la négociation, nous sommes censés nous protéger d’autrui par l’évocation d’un texte qui nous conforte dans notre bon droit. De la naissance à la mort, le classement, la codification ont fait d’énormes progrès sous l’impulsion de la généralisation de l’informatique.
Les zones d’ombre, la relation interpersonnelle, l’adaptation fine à des situations complexes ne font pas bon ménage avec la réassurance fournie par les quelques lignes d’articles de loi votés par le législateur.
Aucune raison pour que la fin de la vie put échapper à un tel engouement pour l’inscription noir sur blanc du « droit à mourir ».