
Ta solitude n'intéresse personne !
Sur les trottoirs du monde entier tes pas résonnent
Et leurs sons frappent en vain les portes de l'indifférence
Parce que les égoïsmes t'ont condamner au silence…
Peu importe où tu as vu le jour,
Nul besoin d'un titre de séjour,
Dans ce pays qu'est celui de la misère
Et qui restera à jamais sans frontière…
Oublié par le système et ses apôtres
Tu t'éloignes peu à peu des autres,
Telle une coquille de noix en perdition
Bercé par l'impuissance et l'illusion
Moins que rien exclu du droit au toit,
Quand la pluie s'empare de toi,
Emmitouflé dans des guenilles souillées
Qui se soucie de tes os mouillés ?
En tendant la main à qui veut la voir
Comme pour braver le désespoir
Tu viens narguer la générosité de certains
Dont tu forces la culpabilité sans lendemain...
Avec ce ventre vide qui ne laisse pas le choix
A cette faim qui n'a même plus d'emprise sur toi
Tu manges de plus en plus dans les verres
Remplis par tous les mauvais vins de la terre
Et quand l'ivresse envahit tes états d'âme
Ton corps s’affale sur le macadam
De cet hôtel qui n'a pas d'égal
Puisque le ciel lui donne toutes les étoiles...
Les poings serrés sur ce qui te reste de vie,
Tu t'endors sans faire bruit...
En espérant qu'au bout de la Bâle
Le jour se lève sur cette mort sociale...
Parce qu'il n'est point d'amour sans partage
Dans la rue des Sans Destin fixe
Parce qu'il n'est point d'amour sans partage
Dans la rue des Sans Destin fixe
Brann du Senon
(Fait le 13 octobre 2016)