Par la présente, je vous informe que :
Christopher Drique,
Né le 21 Avril 1995
Soit 19 ans AU JOUR D'AUJOURD'HUI
Lundi 21 Avril 2014 !
Scolarisé en internat du lundi au vendredi au Lycée Jean Jaurès de CARMAUX (81)
en terminal et présenté fin juin 2014 au BAC STSS (Sanitaire et Social).
Enfant chahuté par la maltraitance et balloté en alternance de chez sa mère en centres sociaux, le conduisant inéluctablement à une rupture familiale depuis plus d'un an...
Dès Avril 2013, Christopher fut accueilli épisodiquement par Elisabeth, mère de son ex-petite amie.
Un travailleur social proposa une place au centre Saint Jean de Caussel à Albi, tout en soulignant qu'il lui faudrait "cohabiter" avec la drogue et l'alcoolisme...
Une perspective incompatible avec un cursus scolaire quel qu'il soit, ne serait-ce que
pour conserver un équilibre psychologique dit normal et étudier sereinement...
Courant Octobre 2013, Christopher a bénéficié d'un contrat provisoire jeune majeur mis en place par le Conseil Général du Tarn.
Elisabeth, son hébergeante, pour cause de promiscuité, fit rompre le contrat en Décembre 2013.
Malgré tout, Elisabeth prolongea son hospitalité jusqu'à ce jour...
Et du coté de l'action sociale, plus personne ne voulut entendre parler de Christopher !...
Sauf que depuis une quinzaine de jours, cette cohabitation est remise
en question par la séparation des deux jeunes, donc une situation devenue invivable au sein d'une petite maison où le qutidien se cogne à la discorde...
Christopher n'est pas un violent, ni même un revanchard aigri, mais plutôt un gamin qui rêve encore et pour qui la vie n'a pas toujours fait de cadeaux. Un môme qui, en l'absence de repère, se cherche en traînant des incertitudes parfumées à la détresse, soit un mal être de son âge...
Pourtant, il avance dans ses études contre vents et marées, et force est de constater qu'il a la niaque le gamin, puisqu'il est à deux mois de l'examen...
Seulement là, il est à la rue...
SANS RESSOURCE !
Parce qu'à 19 ans, en France tu n'as droit à pas grand chose,
et surtout pas au droit à l'insouciance !
Alors pas de toit !
Pas de quoi bouffer !
Pas de quoi se laver la tronche et être présentable !
Pas de quoi être !
A 19 ANS !!!
Sans expérience !
Livré à lui même !
Que vont devenir ses études ?
Aura t'il suffisamment la tête dedans en courant courir à droite à gauche pour trouver une hypothétique solution journalière par le biais du 115 Samu Social, alors que plus de 50 % des demandes d'hébergement d'urgence reçues par cette structure restent sans solution ?
Doit-il troquer ses cahiers contre une arme pour aller braquer sa pitance ou se livrer à quelques larcins ?
Est-cela que l'on offre comme avenir à nos enfants ?
L'inégalité des chances dés le plus jeune âge ?
Ne nous étonnons pas que si nous ne réagissons pas là, tout de suite !
Que ces mômes versent dans une réaction délinquante qui n'est ni plus ni moins légitimée par l'indifférence sociale que notre société cultive à leur égard !
Comment faire entendre à ce môme que le crime ne paie pas, alors que l'honnêteté le conduit dans le même mur ?
Monsieur le Président du Conseil Général du Tarn,
ce problème s'est développé dans votre département, dans votre pays, soit dans la sixième puissance mondiale, berceau des droits de l'homme, ceux là mêmes que l'on foule aux pieds en ignorant les dispositions de l'article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme !
"Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme
Article 25. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. "
Un pays dont les pouvoirs publics banalisent le déni de justice en n'observant pas les dispositions des articles L.345-2-2 et L.345-2-3 du Code l'action sociale et Familiale !
Article L345-2-2 : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. Cet hébergement d’urgence doit lui permettre, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, … »
Article L345-2-3 : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »
De part ses lois, la dignité citoyenne est un dû républicain !
Par conséquent, au nom de quoi Christopher en est-il écarté ?
Qu'a t'il bien pu vouloir faire pour mériter cette mort sociale ?
Car on en meurt de l'exclusion sociale, Monsieur le Président du Conseil Général...
477 décès de Sans Abris ont été enregistrés pour l'année 2013...
92 depuis le début de l'année 2014...
Alors dans l'attente que justice soit entendue au nom du Peuple Français
et que Christopher retrouve un avenir plus probant,
Merci de bien vouloir y remédier.
Brann du Senon
Président du 115 Du Particulier