On l’a moqué en l’appelant Flanby dès qu’il fut couronné en 2012. L’image était plaisante, la critique aimable. Le brave François venait d’être élu grâce au peuple qui n’en pouvait plus des ravages commis par l’agité du palais élyséen. Un « vote utile » des gens de gauche, comme il sied de dire, qui lui permit de goûter à la cuisine royale. Après tout, on avait déjà rodé notre capacité à la génuflexion en 2002 : pensez ! Cette année-là, (citation de Cloclo), en votant pour le Jacques de service, on devait terrasser le dragon. Et ce vote, on l’a fait, les doigts dans le nez. Ben oui, sauf que, en cinq ans, la bête est passée de 17 à 18 %. Sauf que, de « front républicain » en vote « utile », on en arrive en 2017 à propulser ce maudit FN à presque 22 %. Du jamais vu, mais du pas achevé ! Encore un effort, de la persévérance et surtout beaucoup d’aveuglement, et on va garantir le succès du monstre au plus tard en 2022. Ce vote utile, c’est un peu comme le serment de l’alcoolique qui jure « demain j’arrête de boire » quand il voit le niveau de ses transaminases flamber dans une analyse sanguine. Jusqu’au jour où le coma éthylique régle la question. L’analyse, on l’a sous les yeux. Mais on sait aussi faire, les yeux fermés, la promesse d’une réaction personnelle radicale à venir. Pour l’instant, on fait « comme dab ». On va voter avec la bonne conscience des généreux donateurs d’une action de charité . Puis, dès le 8 mai au matin, on reprendra bien un petit verre de la potion Mc Ron au début de chaque repas. Ordonnance signée par le docteur Hollande, émérite professeur du carabin Manu. Le directeur de thèse du jeune esthéticien de la bienpensance, brillant Rastignac en chirurgie réductrice. La présidente du jury, une certaine L. Parisot, ne s’y est d’ailleurs pas trompée en adoubant avec amour le beau gosse de doctorant.
Et l’orchestre nous jouera avec frivolité les valses de Vienne. Ou de Munich. Elle est pas belle, la vie ?