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Billet de blog 4 décembre 2018

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De la corde à la potence

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Manu ne lâche pas la corde. Il est en effet le 1er de cordée et s’il abandonne son ascension devant des millions de pistards jaunes, ses grands maîtres de la finance internationale lui passeront la corde autour du cou. Il ne peut donc qu’essayer de tenir, de s’accrocher des ongles ; en proposant tardivement un infantile moratoire – et non un abandon de certaines taxes - par exemple. Il ne peut que continuer à grimper, quitte à dévisser brutalement en emportant toute sa cordée avec lui.

Il est vrai que son histoire explique sa folle fuite en avant. Résumons : le divin enfant a franchi avec une aisance déconcertante tous les obstacles de la scolarité ; il a même gagné un trophée oedipien de poids en capturant une de ses profs. C’est probablement à ce moment que la haute finance, a la recherche de son messie, l’a repéré, couvé, instruit aux armes ad hoc dans la banque Rotchild, le plus symbolique établissement du libéralisme triomphant. Peu après, elle l’a introduit à l’Elysée avec la misérable complicité du président Hollande, flatté de devenir le précepteur d’un si brillant disciple puis fier de l’exposer à la lumière en le nommant ministre de l’économie. Le temps pour le prodige de connaître les lieux de pouvoirs, de pénétrer les réseaux influents, de se présenter dans les publications à contes de fées et sur les écrans de télé anesthésiants comme un éphèbe séducteur touché par la grâce divine. Juste le temps de rédiger en lettres d’or son C.V. hollywoodien. L’entreprise de fascination achevée, Manu le flamboyant s’empressa de quitter le bourbier qu’il avait lui même remué avant de que ses souliers enrubannés ne soient tâchés de bouse.

Bien sage dans les coulisses, il attendit que ses apatrides producteurs fortunés, ayant rapidement rassemblé une petite fortune pour l’adoubement présidentiel, le poussent sur la scène...non sans lui avoir appris et imposé un scénario précis, des commandes impératives. La campagne puis l’élection de ce dandy mais néanmoins Brutus furent alors des promenades de santé. Avouons qu’il ne fut pas ingrat envers les mains qui le nourrissaient. Jamais un telle marche forcée vers l’abîme social ne fut menée sous la monarchique Vème république.

Jusqu’au jour où...ça grince, ça coince, ça bloque, ça explose ! Et le petit Manu s’arrache les doigts sur la paroi verticale et friable ; il ne comprend pas plus que Napoléon en 1812 à Bérézina que les dieux désormais l’abandonnent, qu’ils pourraient bien aussi le foudroyer. Alors, désespéré, il utilise une dernière munition : la tactique du chaos. La violence est son alliée car elle peut séparer les sympathisants et les soutiens fermes des insurgés. Et c’est pourquoi sa garde rapprochée, dans les palais ou sur les plateaux télévisés, se répand jusqu’à la nausée en images et commentaires choisis de déchaînements urbains. Si la peur collective s’installe, il lui reste un faible espoir de reprendre la main ; on l’a vu en juin 68. Sinon, et c’est l’hypothèse la plus probable, il passera bien sous le joug populaire mais n’échappera pas au contrat que la haute finance lancera contre lui, le fils ingrat.

« Waterloo, waterloo, morne plaine... »

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