Dans la marche du monde vu depuis notre petite France inféodée à l'OTAN et soumise à une virulente propagande anti-russe (ce qui n'était pas le cas de De Gaulle à Chirac), l'affaire du Boeing abattu en Ukraine est réglée depuis le départ : les russes (ou les indépendantistes) ont tiré un missile sur l'avion. Dans les instants qui ont suivi ce crime tous les médias nord américains et européens affirmaient cette version alors que personne ne savait vraiment ce qui s'était passé (ce pouvait être un accident). Cette déclaration très orientée fut mise à mal par les résultats des expertises qui constatèrent que la carlingue avait été criblée d'impacts. Or les radars avaient remarqué, quelques instants avant l'attaque, que deux chasseurs ukrainiens étaient à toute proximité de l'appareil... la thèse d'un mitraillage devenait hautement crédible car un missile (peu importe qui l'aurait tiré) aurait fait un gros trou et non des confettis. Les médias et nos maîtres d'outre-Atlantique - comme nos caniches européens - enterrèrent (curieuse association sémantique) très vite l'affaire pour nous faire déguster d'autres cadavres (entre-autres, les victimes d'ébola). On ne s'est que peu intéressé au mobile de ce carnage. Et pour cause ! Une hypothèse - que l'on ne trouve pas dans notre médiasphère - avance la probabilité d'un attentat raté contre... Poutine ! Comment ça ? Et bien ce jour-là le tsar de toute la Russie serait revenu en avion d'Amérique latine, son appareil empruntant le même couloir aérien que le Boeing... un horaire mal précisé ou une erreur liée aux fuseaux horaires... vous devinez la suite ! Notre pitoyable président avait bien interdit le survol de la France à un président américain (Morales, un basané) peu de temps auparavant ; le gouvernement ukrainien, qui compte dans ses rangs plusieurs néo-nazis, ne se serait pas limité à des pratiques discourtoises (avec la bénédiction, pour ne pas dire l'incitation, de l'oncle Sam).
L'important n'est pas de croire aveuglément une version plutôt qu'une autre, mais quand la propagande, qui grossit insidieusement chez nous, censure des points de vue non labellisés par l'OTAN, on est conditionné pour franchir d'autres étapes dans la diabolisation des russes. Et, dans une société qui voit le monde économique se shooter jusqu'au coma et les gangs politiques se putréfier à grande allure, désigner un coupable, préparer une guerre, la faire (l'histoire regorge d'exemples de ce type) ne relève plus d'une fiction débridée mais découle d'une logique folle de mort universelle.
Et qui serait la première cible dans le cas d'un conflit avec l'ours moscovite ? Assurément l'Europe, et particulièrement son oeil nucléaire, la France ! En tout cas, pas de risque d'une nouvelle guerre de cent ans. Quelques minutes suffiraient...