Infidélité coupable
Je n'en peux plus ! Les frasques du président me choquent. Vous avez le droit de ne pas être de mon avis. Cet homme qui trahit une compagne d'un tel rang provoque mes cris. Vous pouvez sourire mais cet individu qui s'exhibe le jour en honorable compagnie et qui, le soir venu, se vautre dans l'immoralité, je ne l'accepte pas. Je le sais, vous pensez que tout ça ne nous regarde pas, que le président peut bien faire ce qu'il veut, fréquenter les bas fonds si ça lui chante. Moi, je ne suis pas d'accord. J'ai besoin de morale, non de dieu ! J'ai fait confiance, non sans de sérieux doutes, à ce bonhomme. Replet, jovial, blagueur de comptoir, je me suis dit qu'on pouvait à la limite donner quelque crédit à ce bon vivant. Il n'inventerait pas l'eau chaude, mais, au moins, il nous reposerait de l'échantillon de zébulon ; il faut parfois savoir se contenter du plat du jour quand la carte est retirée. Mais de là à imaginer que le bougre trahirait une grande dame, jamais. Un regard furtif dans le pré d'à côté, passe encore. Mais un cocufiage en bonne et due règle, je ne l'accepte pas. D'autant plus que je la trouve charmante, la pauvre victime. Séduisante. Allez ! Je me lâche et je peux même vous avouer directement quej'éprouve une délicieuse attiranceà son endroit, inclination que je n'essaie jamais de combattre tant son image éveille en moi des lendemains enchantés...
Alors vous pouvez comprendre que la colère me saisisse aujourd'hui. Au diable le silence et la soumission. Je lui crie, à la malheureuse répudiée :
Sèche tes larmes, lève-toi ! Brandis ton étendard tricolore, ouvre ton corsage et monte sur les barricades. Hollande t'a trompée, chasse-le ! Moi, au moins, je t'aime, Marianne !
Brettus