30 octobre. Dimanche de deuil. Contre l'avis supposé majoritairement opposé au CETA des peuples d'Europe (car il n'est plus question de leur demander leur avis démocratiquement), les oligarques européens vont signer autoritairement un avis favorable pour le CETA. Application du futur contrat sans même aucun vote des états à cette date dès le 1er janvier. Du jamais vu dans l'histoire. C'est pire que l'application avec effet rétroactif d'une nouvelle loi : encore un plongeon dans l'univers anti-démocratique. S'il fallait une n.ième preuve de cette perversion, nous l'avons : l'Union Européenne actuelle est génétiquement le cercueil de la démocratie.
Et, dans cette vilaine entreprise de démolition, un constat alarmant : le (sympathique) belge Magnette est désormais touché par le syndrome Tsipras : s'afficher courageux bien qu'isolé, entendre les clameurs populaires, se montrer exigeant, déterminé...puis, en l'espace d'un instant, se dégonfler et se ratatiner. Car la "déclaration du Royaume de Belgique" accompagnant la reddition en pleine campagne, non loin de Waterloo, donne pleine satisfaction aux Maîtres de l'Europe : des intentions généreuses qui laissent croire à des avancées mais dont on fera bien ce que l'on veut. Le fond du texte officiel, lui, ne change pas à ce jour.
Une grande leçon pour tous les candidats à un sursaut démocratique fort : investir une citadelle avec une troupe de manants ne s'improvise pas. Il faut le nombre, une longue préparation, une détermination sans faille, une culture citoyenne et des outils robustes, une stratégie et des actions collectives, partagées. Un sacré blindage aussi. Aujourd'hui, on ne fait plus chuter Goliath avec des grains de sable.