Youpi !Hourra ! On a gagné ! Les vivats n’en finiront pas à l’annonce de cette formidable nouvelle. Champagne dans les chaumières !
Si je rêve, si je délire ? Point du tout. Un peu de flair, c’est tout, et même pas celui d’un labrador. l’anticipation banale de ce qui pourrait fort bien se produire.
La fin des radars, donc. Est-ce possible ? Non seulement c’est possible, mais, qui sait, prévu par les têtes d’œufs chargés, à Bercy, de nous faire les poches jusqu’à la couture. Car l’objectif premier des radars, ce n’est pas, même si quelques braves naïfs le croient encore, d’améliorer la sécurité routière - mission seconde – mais c’est bien de faire rentrer beaucoup de sous dans la caisse. Alors, comment faire pour ouvrir en grand la pompe aspirante de la finance ?
« Je vais vous le dire » (citation de N. Sarkosy). En supprimant les radars. A court terme obsolètes, il conviendra de les remplacer par un dispositif mille fois plus efficace, donc bien plus rémunérateur pour nos amis du ministère qui nous veulent du bien. Cette fois, ce sera le jackpot.
Commençons par le début : Galiléo, vous connaissez ? Si vous pensez à Galileo Galilei, le génial scientifique florentin, vous n’y êtes pas. Enfin, pas tout à fait. Car c’est son nom, à cet astronome (et plein d'autres qualités), que l’Europe a choisi pour nommer son système de géolocalisation satellitaire. En retard chronologique sur le truc américain, le G.P.S. équipant la plupart de nos autos, en retard aussi sur le Glonass russe, son équivalent. En retard de naissance, oui, mais bien en avance en précision de localisation ! On le constate : le médiocre G.P.S.patauge à 10 mètres près. En effet, qui n’a pas été un jour excédé par le : « faîtes demi-tour immédiatement » ordonné par la nana de synthèse – ou le mec – qui a bien été incapable de nous sortir proprement d’un carrefour complexe ? Avec Galileo, on fait un grand bond en avant : la précision de localisation est réduite à...un mètre ! Vous franchissez par distraction la ligne blanche et l’engueulade commence…
Tout ça, c’est bien gentil, me direz-vous, mais quel rapport avec les radars ? Recharger vos neurones sur du 12 volts et lisez la suite.
Le projet Galiléo, réellement engagé en 2003 permit le lancement des premiers satellites en 2005, fut opérationnel à partir de 2014, offrit ses premiers services en 2016, dispose désormais de 20 satellites sur 22 lancés...et commencera son exploitation de croisière en 2020. Demain pour résumer.
On continue ? Imaginez que toutes les voitures (pour les neuves, en usine ; pour les occases, ça peut se faire en un an sous la contrainte) soient équipées d’office au 1er janvier 2020 -ou au 1er juillet, pour avoir moins peur (mais on n’a jamais à discuter avec le gouvernement) d’un « GPS » Galileo dédié exclusivement à la fameuse « sécurité routière ». Bien calé près de l’ordinateur central du véhicule, impossible à désactiver sans couper le moteur, il suivrait votre progression (c'est son boulot), sur toutes les routes, à un mètre près, comme vous le savez. Il connaîtrait votre vitesse exacte partout, serait capable de repérer les franchissement de ligne blanche, le passage au feu orange ou rouge. Ben oui : les cartes routières des GPS sont redoutablement précises ! Et ce GPS espion serait en lien permanent avec les services informatiques du ministère de l’intérieur. Signalerait dans la seconde toute infraction de jour comme de nuit, en centre ville, sur l’autoroute comme sur la départementale perdue de Lozère. Pour payer (car il ne faut pas rêver, les petites infractions bien involontaires sont nombreuses), on vous proposerait peut-être le prélèvement automatique mensuel.
Je vous le disais : bientôt la fin des radars...Comment ça, vous ne rigolez plus ? Le champagne s’est transformé en vinaigre ? Ou alors : c’est de la fiction, ça n’arrivera pas... Eh bien lisez donc, ou relisez plutôt le bouquin de George Orwell, « 1984 », ouvrage publié en 1949. Vous m’assurerez ensuite, si vous n’êtes pas sur le cul, que ce n’est pas possible.
Enfin, une recommandation : après avoir lu ce billet à l’abri de regards, brûlez le avec l’ordinateur. On ne sait jamais. « Ils » pourraient venir me chercher…